20 pieds sous terre (ERLIH)
20 pieds sous terre de Charlotte ERLIH
Éditions Gallimard Jeunesse – Pôle Fiction (On lit plus fort) – 2022 – 240 pages
Éditions Actes Sud Junior – grand format – 2014
Avertissement : [livre évoquant le deuil familial, scènes de violences verbales, actes et propos homophobes de la part des personnages]
Radar à diversité : [personnages secondaires LGBT]
Un appel de la police au milieu de la nuit et c’est la vie de Manon qui bascule : son frère Théo a été retrouvé mort électrocuté sur les rails du métro parisien. Seule contre tous, Manon refuse la thèse officielle de l’accident et se lance dans une enquête aussi clandestine que dangereuse. Qui était vraiment Théo ? Pourquoi lui cachait-il sa passion pour le graff ?
Comme vous le savez, ce qui appartient au réel, au contemporain, aux drames et romances, j’ai beaucoup de mal. Toutefois, je suis contente de pouvoir découvrir des titres, des auteurs à travers On lit plus fort (Gallimard Jeunesse). Cette fois-ci, je les remercie pour 20 pieds sous terre sur lequel je ne me serais jamais retournée sans ce partenariat. J’ai beaucoup aimé ce roman qui se lit rapidement – en moins d’une journée, et qui est passionnant sur nombreux plans.
Bien sûr, avec un format poche et moins de 300 pages, beaucoup serait tenté de dire que c’est court et qu’il est difficile de s’attacher aux personnages dans ces conditions. Oui et non. Effectivement c’est court, mais le récit est écrit pour être percutant et fascinant sans aller trop loin. Le récit est rythmé et m’a bien souvent fait penser à un thriller, où l’on remonte la piste de Théo pour comprendre sa passion du graff, ses relations, et surtout pourquoi et comment il est mort. En effet, j’ai enchaîné les chapitres sans m’arrêter, j’avais réellement besoin d’avoir le fin mot de toute cette affaire.
Alors bien des thèmes sont peu denses, pas exploité à fond ou paraîtront survolés ou inachevés et je ne pourrais rien dire de plus sans divulgâcher l’histoire. Donc oui, il m’a manqué plein de choses pour en faire un récit parfait, mais ce que nous offre Charlotte Erlih me suffit amplement pour passer un chouette moment avec cette lecture. L’autrice a une jolie plume qui ne s’embarrasse pas du superflu, c’est fluide et moderne, ça sonne juste et vivant, avec des dialogues qui font avancer le récit autant que les descriptions.
Et si l’histoire use parfois de facilité – je pense notamment à la fin, sur comment Manon et le policier gère la fin de l’affaire, l’intrigue connaît des rebondissements intéressants. La vie de Manon bascule le soir où elle apprend la mort de son frère qui sous ses apparences de garçon parfait cachait de très nombreux secrets. Le plus visible : il était un graffeur. Refusant la thèse officielle, Manon va mener son enquête et j’ai bien aimé la suivre à travers ce monde artistique particulier. C’était intéressant de parler de graff, d’aborder certaines thématiques pas toujours évidentes, d’autres qui sont douloureuses – Charlotte Erlih a su créer un roman entre drame contemporain et thriller qui tient en haleine du premier au dernier mot.
Manon est une adolescente prise entre plusieurs feux, celui de la lycéenne qui doit passer son bac, celui d’une jeune femme invisible dans son lycée avec aucun ami, celui de la sœur endeuillée qui veut obtenir des réponses. Je ne me suis pas toujours sentie proche d’elle ou d’accord avec ses choix, mais j’ai apprécié sa détermination, j’ai été très sensible à ses émotions. C’est un personnage principal très sympathique à suivre. J’ai beaucoup d’affection pour son frère Théo qu’on apprend à connaître à travers le récit. Quant aux autres personnages, je laisse la surprise, après tout, c’est une enquête qu’il vous faudra mener avec Manon, je peux juste vous dire que l’on croise une galerie de personnages passionnants, avec un rôle bien précis à jouer.
2 comments
Contente de voir que ce roman t'a plu alors que ce n'est pas trop ton genre de prédilection ! Je ne l'ai pas demandé, je t'avoue que le résumé ne m'intéressait pas trop ^^
RépondreSupprimerJ'avoue que les dernières parutions étaient très axées "contemporain", et les résumés me tentaient pas toujours… Celui-ci avait quelque chose qui m'intriguait fortement, je suis contente de cette découverte ^^
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