Les Oiseleurs (NOYER)
Les Oiseleurs de Camille NOYER
Éditions Auzou – 464 pages – 2024 – 17 € et 24 € (format hardback)
Roman | Littérature adolescente | Fantasy | Aventure | École | Oiseaux | Magie
Avertissement : [scènes de violences physiques, présence de la mort, guerre]
Radar à diversité : [thème de la transidentité, personnage trans, personnage LGBTQ+]
Les oiseleurs lisent le passé et le futur dans les tracés des oiseaux. Pour intégrer leurs rangs et développer son Don, Alouette est prête à tout même à se déguiser en homme. Bravant les interdits, elle infiltre le siège ancestral des oiseleurs, taraudée par cette menace : que feront-ils s’ils découvrent la vérité ? Mais à Avem Dis, Alouette est loin d’être la seule à avoir des secrets. Et lorsque Dessil, le fils du Grand Oiseleur en personne, lui demande son aide, ses convictions vacillent Sur terre, au-delà des murs du Collège, une guerre sans merci se prépare. Dans le ciel, les présages de mauvais augure se multiplient. Seuls Alouette et Dessil peuvent encore tout changer.
Une très bonne surprise pour ma part, je ne pensais pas adorer autant cette lecture et je ne sais pas s’il y aura une suite, mais si c’est le cas, je serai présente pour l’acheter ; sinon, je continuerai de suivre le travail de Camille Noyer, parce que c’était prenant. Les Oiseleurs m’a tenu en haleine du début à la fin et j’en ressors super enthousiaste et avec un bon coup de cœur.
Le livre-objet est super en hardback, avec les couleurs de la couverture sur le jaspage et ces beaux oiseaux qui s’en détachent. Et au-delà de cet aspect purement esthétique, j’aime énormément les ajouts et bonus de ce roman, cartes, noms des personnages, tout est parfait pour se retrouver et s’imprégner de cet univers qui rien qu’au résumé se voulait original.
Tout construire autour des oiseaux, oies, rapaces, moineaux, ils sont tous là pour offrir un univers passionnant et très bien expliqué par l’autrice, bien exploité aussi durant son récit. Juste ce qu’il faut pour donner de la matière en laissant des interstices suffisant pour imaginer le reste, en redemander pour une éventuelle suite, qu’elle soit directe ou qu’elle se passe des années après ou avant ce roman. Par ailleurs l’histoire fut très agréable à lire, tout est justement travaillé à travers une plume très fluide et soignée qui permet d’être autant à l’aise avec les actions, les explications ou encore les émotions. C’est à mes yeux un très beau récit de fantasy à destination des adolescents et des jeunes adultes.
Le personnage d’Alouette est vraiment très chouette à suivre, elle est tout aussi courageuse et déterminée à devenir la première femme Oiseleur tout en étant sensible et soucieuse des autres, fragile et faillible, elle fait des bourdes, elle avance en respectant ses valeurs, quitte à bousculer les règles établies sans pour autant vouloir être dans la lumière ou causer d’esclandres. J’ai adoré sa relation avec les autres protagonistes de cette aventure. Je pense notamment à Dessil qui est passionnant à découvrir, à comprendre, qui a une histoire personnelle forte et un destin qui le rend atypique. Syllah est lui aussi très intéressant à voir, mais je n’en dirais pas plus.
Les relations entre ces trois personnages et le reste des protagonistes inventés par l’autrice sont très captivantes à voir se créer et se défaire. Les décisions prises sont douloureuses, les révélations et avancées permettent de complexifier le tout avec délice. Je trouve à ce roman une maturité formidable, non seulement dans son ambiance pesante et chargée des affres de la guerre, du mensonge et des trahisons, mais aussi par les thématiques abordées tout au long du récit. Le patriarcat, les conditions des femmes ou encore la transidentité, tout est développé avec un fort engagement.
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