Les Colombes du Roi-Soleil (DESPLAT-DUC) ~ Henriette, Gertrude et Olympe

by - 28.12.16

 

Titre : Un corsaire nommé Henriette
Auteur : Anne-Marie DESPLAT-DUC
Tome 7
Série : Les Colombes du Roi-Soleil
Flammarion – 2012
280 pages
6€



Résumé :
Originaire de Saint-Malo, Henriette a tout d'un garçon manqué. Amoureuse, comme son père, du vent et de la mer, elle ne rêve que de bateaux, au grand désespoir de sa mère. À Saint-Cyr, elle se lie d'amitié avec ses compagnes de fortune, mais elle n'est pas faite pour l'étude, le calme ni la prière. Elle décide donc de reprendre sa liberté et d'aller au-devant de l'aventure pour réaliser son destin...



Mon avis :
Le septième tome de cette série historique très sympathique à lire, forcément que j'avais hâte de le lire, il parle de Saint-Malo (une ville que j'adore) et de corsaires (un sujet dont je suis fan). J'avais peur qu'il me déçoive, mais pas du tout, excepté une fin un peu trop raccourcie, même si elle change des happy end des autres tomes. Ici, la fin se conclut par une belle promesse d'espoir, de changement, pas de faste, pas de luxe, la simplicité et l'aventure sont de rigueur.

Dès que j'ai découvert les premiers chapitres, je savais que Henriette serait une femme aussi atypique et forte que Charlotte. Elle est très surprenante et cette personnalité hors du commun permet de rendre ce tome différent, décalé. Henriette un peu un genre de Lady Oscar, elle préfère être un homme, s'habiller comme tel, parcourir les rues de Saint-Malo, libre, rêver de la mer et des aventures qu'elle peut offrir. C'est une petite fille impressionnante que nous découvrons page après page. Son rêve prend fin en étant envoyé à Saint-Cyr et même si elle ne se plaignit jamais de sa vie là-bas, les récents changements de conduite de l'établissement (abordé avec le Rêve d'Isabeau) et l'état de santé de son père la ramènent chez elle. Elle n'est pas aimée de sa mère, son père a perdu son honneur lors d'une bataille maritime, son cousin va en épouser une autre. Henriette devient Henri de Pusay, corsaire pour Duguay-Trouin.

La personnalité de Henriette rend l'histoire intrépide, insolite et prenante. L'action est clairement au centre de l'intrigue peuplée de scènes de batailles sur terre et en mer. Henriette se défend à l'épée, elle n'hésite pas à tuer, elle va apprendre la vie sur un navire, à naviguer, à diriger même un bâtiment. Elle se révèle forte, courageuse, sensible et formidable, c'est un vrai régal de la suivre. D'autant plus que le style d'écriture de l'auteure permet d'entrer dans ses pensées avec aisance, en plus de maîtriser tout le vocabulaire et les expressions du 17e, Anne-Marie Desplat-Duc sait parler de la vie maritime, avec tous les termes précis pour décrire un bateau. Le monde des corsaires se trouve très bien développé ici, on ne parle pas de piraterie, mais bien des corsaires, mandatés par les souverains.

Pas de robes, pas de bals, pas de complots ou d'intrigues de cour, l'histoire nous parle d'une jeune femme élevée pour vivre en mer, pour se battre comme un homme. Saint-Cyr lui aura appris à être plus modérée en public et se conduire devant les personnes qui lui sont supérieures. On nous parle de rêve, d'aventures, de dangers, d'actions, de morts, même si de nombreux détails sont épargnés, la mort est bel et bien présente. J'ai été très triste pour l'un des personnages, un ami et mentor pour Henriette. Cette dernière tient à regagner l'honneur perdu de son père, à rendre riche sa famille endettée, elle se sacrifie quitte à finir au couvent à cause de sa conduite. C'est en somme une intrigue très intéressante, car inédite dans la série, Charlotte fut découverte, Henriette, continuera de se faire passer pour un homme pendant longtemps dans le roman.

Quant aux personnages rencontrés dans ce tome, c'est bien pensé d'avoir fait intervenir Saint-Malo, la cité des corsaires et d'avoir parlé du célèbre Duguay-Trouin. René est un protagoniste sympathique, drôle et attachant, j'ai beaucoup aimé sa complicité avec Henriette. J'ai été très contente de connaître Basile et Rozon, deux hommes très utiles dans l'apprentissage de Henriette dans cette nouvelle vie, j'avoue que je préférais Rozon à Luc-Henri, le cousin de notre héroïne. Pour la simple et bonne raison que cet homme ne me plaisait pas, je sais qu'elle l'aime, mais c'est un coureur de jupons, un menteur, il a trop de défauts, et même qui lui dit qu'il a changé, je reste dubitative. J'étais très surprise de revoir Louise, la sœur de Henriette m'a paru au premier abord peu gentille, mais elle devient une amie redoutable pour Henriette. Monsieur de Pusay est un homme attachant, complice avec sa fille, ce qui lui arrive est très triste et le rend encore plus aimable ; en revanche, j'ai de suite détesté Madame de Pusay, c'est une mère trop superficielle et peu sympathique.

En conclusion, une fois de plus, Anne-Marie Desplat-Duc offre avec ce septième tome une nouvelle intrigue autour d'une nouvelle colombe et d'un nouvel univers. Pas de Versailles ou de bals, peu de monde féminin, ici, Henriette devient corsaire, elle vit en mer, traverse les océans, pille les vaisseaux ennemis sur les ordres du roi. Elle y fait des rencontres passionnantes, les personnages sont soignés et intéressants (qu'on les aime ou non) ; elle parle sans détour de son envie de sauver son honneur et sa famille, de l'importance de suivre ses rêves et la voie qu'on choisit. Henriette est entière, indépendante et courageuse. Ce septième tome m'aura beaucoup enchantée, il est vivant et différent des tomes lus jusqu'à maintenant, j'ai hâte de découvrir ce que le prochain me réserve.



 
Titre : Gertrude et le Nouveau Monde
Auteur : Anne-Marie DESPLAT-DUC
Tome 8
Série : Les Colombes du Roi-Soleil
Flammarion — 2012
293 pages
6€10


 
Résumé :
Pour sauver son amitié avec Anne, Gertrude a commis une lourde faute et purge sa peine, en prison. Mais, une opportunité s'offre à elle : partir pour le Nouveau Monde. Là-bas, elle espère retrouver enfin la liberté et le bonheur ; Pourtant elle ne se doute pas des obstacles qui jalonneront sa nouvelle existence...


Mon avis :
Un beau coup de coeur pour ce tome des Colombes. J'avais un peu peur de découvrir cet opus vu ce qu'à fait Jeanne dans le tome 5 (Le rêve d'Isabeau). Même si je ne comprends toujours pas ce passage à l'acte, j'ai pu me réconcilier avec elle et mieux apprécier sa personnalité ainsi que son histoire. Ce tome est aussi plus sombre et mature, loin de la belle ambiance festive de certains tomes.

Je ne m'attendais pas à apprécier ce tome et je le trouve très étonnant en terme d'intrigue, de choix, d'ambiance. Bien sûr, certains points se résoudront bien vite et la fin, je la trouve un peu abrupte quoique très belle. Néanmoins, c'est une bonne surprise. Ici, Gertrude est dans une prison pour femmes, suite à sa faute commise lors du tome 5. Elle va ensuite s'embarquer pour le Nouveau Monde où elle va devoir épouser un homme et peupler le territoire. Elle y voit une chance, un nouveau départ, les événements tragiques vont vite la rattraper.

L'histoire est sombre, la première partie en prison se déroule dans une ambiance très pesante et silencieuse. Les pensées de Gertrude m'ont permise de mieux la comprendre et la connaître, j'aurais aimé en savoir plus sur sa famille, leurs réactions notamment. Les chapitres bis avec Anne sont très courts et pourtant, je me suis attachée à cette jeune fille sympathique et simple. C'est bien pensé d'avoir un pied dans le Nouveau Monde et un autre à Saint-Cyr, où la situation est tout aussi triste et morne. On sent bien le changement initié avec le Rêve d'Isabeau qui pèse sur nos colombes.

Le Nouveau Monde est très chouette, on sent la découverte, la neige, l'auteure nous parle des indiens et de la religion, de cette politique de repeuplement... Le voyage dans des conditions déplorables, j'ai lu ce roman en moins de 24h tellement j'étais à fond dedans. L'histoire est bien menée, j'ai vraiment eu peur pour Gertrude à cause de ce mari violent. Et même si l'on ne appesantit pas sur l'horreur, certaines scènes sont vraiment noires. En tout cas, l'auteure nous offre un chouette dépaysement et j'ai su adhérer du début à la fin.

Et une fois de plus, Anne-Marie Desplat-Duc sait développer une belle ambiance, avec des descriptions prenantes, des dialogues intéressants. J'ai beaucoup aimé le style de l'auteur, à la fois simple et fluide, sans oublier l'importance du vocabulaire et des expressions de l'époque. J'ai bien aimé Margot, l'indienne que rencontre Gertrude, elle est douce, intelligente, bienveillante et courageuse, j'aime sa manière de voir le monde et sa culture. Son frère Nayati est intéressant, mais pas assez exploité pour que je m'en fasse ma propre idée. Léon a été atroce, dès le départ je ne l'aimais pas beaucoup et j'avais bon espoir sur certains passages... Seulement, il est horrible et méchant, violent, Gertrude n'a pas eu de chance.

Je me sentais triste pour elle, elle avait très envie d'une nouvelle chance, d'une nouvelle vie. Elle tombe dans un terrain inconnu, loin du faste de Versailles, a devoir travailler de ses propres mains, projeté dans une guerre contre certaines tribus indiennes. Elle n'a pas démérité et sa force de caractère la pousse à aller de l'avant, à se démener pour s'en sortir. Elle n'oublie pas sa meilleure amie Anne, j'ai réellement finit par m'attacher à cette jeune femme très intéressante et chouette.

En conclusion, j'ai passé un bon moment de lecture, il entre directement dans mes tomes préférés et mes coups de coeur récent. J'ai apprécie l'histoire qui nous plonge dans une atmosphère différente de ce que j'ai pu lire jusqu'à présent. Plus mature, sombre et violent, il offre néanmoins de bons messages, de belles promesses pour l'avenir. J'ai appris à apprécier Gertrude et Anne, leur amitié est belle et sympathique ; de plus, le style de l'auteure rend le tout prenant.





Titre : Olympe comédienne
Auteur : Anne-Marie DESPLAT-DUC
Tome 9
Série : Les Colombes du Roi-Soleil
Flammarion — 2013
292 pages
6€10


 

Résumé :
A Saint Cyr, Olympe vit repliée sur elle. Un drame dans son enfance l'a traumatisée, elle a perdu la mémoire. Mais lorsqu'elle découvre le théâtre, sa vie change. Elle intègre alors une troupe et fait la connaissance d'un jeune comédien. Tout semble aller pour le mieux. Et un jour, elle se souvient. Sera-t-elle assez forte pour affronter son passé et connaître un jour l'amour ?


Mon avis :
Neuvième tome des aventures des Colombes du Roi-Soleil et une belle surprise, j'ai beaucoup aimé ce tome. Il est intéressant et agréable à lire, j'en attendais beaucoup à cause du titre et parce que j'apprécie Olympe. L'intrigue m'a réellement intriguée du début à la fin et je reste fan de cette bonne série historique et jeunesse.

L'histoire nous ramène à Saint-Cyr, où Olympe vit depuis très longtemps. Orpheline, elle est assaillie par des cauchemars sur son enfance, sur la perte de ses parents. Appelée par une jeune malade ayant eu une vision, elle sort des murs de la demeure de Mme de Maintenon pour redonner le goût de vivre à l'enfant. Cependant, elle va vite se retrouver intégrée à une troupe de théâtre, un art pour lequel elle se passionne depuis la venue de Racine dans le premier tome. Et plus les jours passent, plus la torture s'installe, entre son amour, son honneur, sa passion et sa raison. C'est une intrigue digne d'une vraie pièce de théâtre, j'ai beaucoup aimé l'histoire d'Olympe.

C'est une jeune fille qui m'a bluffée. Elle cherche la vérité, elle est renfermée et pourtant si généreuse, humble et sympathique. On sent que l'ignorance la pèse et pourtant, elle n'ose obtenir les réponses. Être prise pour une sainte la gêne, et elle aime jouer des rôles différents ; elle est souvent perdue et son histoire se révèle touchante. Entre l'envie d'avoir une famille, de retrouver la sienne, de défendre un père qu'elle n'a pas connue, d'aimer un comédien. Olympe est un vrai régal à suivre, j'ai aimé le fait qu'elle nous partage ses pensées et je n'aurais pas aimé être à sa place.

L'intrigue est bien menée, même si la partie avec les comédiens et le théâtre prend moins de place que la partie avec Marie d'Aubeterre. J'ai adoré cette petite référence, Marie est la soeur d'Eléonore (tome 6), on revoit également Charlotte, je ne m'attendais pas à ces petites retrouvailles. Il y a bon rythme, de bons rebondissements, de la tension et une fin très abrupte. C'est dommage, le tome sur Gertrude souffre du même problème, quelques sujets vite expédié et une fin brutale. Ou peut-être que j'aimais trop ces histoires pour les voir si vite arrêter ? Les personnages secondaires sont très intéressants, j'ai adoré Baron et Marie, le premier est captivant et la seconde très attachante. J'ai apprécié et détesté Roman, mais je suppose que c'est à cause de toute cette affaire. Néanmoins, il reste très sympathique.

Le style de l'auteure est toujours aussi agréable à lire, j'ai mis peu de temps à dévorer cette aventure en compagnie d'Olympe. Déjà parce que l'auteure sait la rendre attachante et géniale. Les descriptions sont très chouettes, j'aime ce beau voyage fait avec la troupe. L'auteure aborde la vie des comédiens, le fait qu'ils étaient excommuniés et mal vu. J'ai adoré les réflexions de chacun, la présence de Molière, Racine, Corneille, de la Fontaine en tant que références. En plus de tout ceci, Anne-Marie Desplat-Duc reprend le vocabulaire et les expressions de l'époque, le roman s'avère instructif sans que l'on s'en rende compte.

En conclusion, ce neuvième tome entre dans mon top des préférés. Il est palpitant à cause des choix fait par l'auteure en terme de sujets et d'intrigue. Le style est fluide, agréable à lire ; les personnages sont intéressants et apportent tous un petit quelque chose au récit. J'ai pris plaisir à découvrir Olympe, sa personnalité, ses aventures, son histoire, c'est une très chouette héroïne. J'ai passé un très bon moment avec ce tome et j'ai hâte de me plonger dans les suivants.

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