Les trois mousquetaires (DUMAS)
Titre : Les trois mousquetaires
Tome 1
Série : Les trois mousquetaires
Auteur : Alexandre Dumas
Pocket – 2011
904 pages
4€60
Résumé :
Le roman raconte les aventures d'un
Gascon désargenté de 18 ans, d'Artagnan, monté à Paris faire
carrière afin de devenir mousquetaire. Il se lie d'amitié avec
Athos, Porthos et Aramis, mousquetaires du roi Louis XIII. Ces quatre
hommes vont s'opposer au premier ministre, le Cardinal de Richelieu
et à ses agents, dont la belle et mystérieuse Milady de Winter,
pour sauver l'honneur de la reine de France Anne d'Autriche.
Mon avis :
Voici mon roman favori parmi mes romans
chouchous. C'est mon livre d'aventure que j'ai dû relire pour la
troisième fois afin de vous écrire cette chronique. J'aurais pu le
faire par souvenirs, mais ayant eu cette version pour mon
anniversaire, je me suis laissée tenter pour une relecture. Vous
l'aurez compris, ce sera une chronique très positive, c'est un
classique comme Jules Verne ou Jane Austen, un classique très
agréable à lire. On oublie vite qu'il a été écrit au XIX ° tant
la plume semble intemporelle.
Dans ce roman, vous trouvez tellement
de bons ingrédients très bien exploités par Alexandre Dumas, comme
l'aventure, le « cape et d'épées », la romance,
l'amitié, les intrigues politiques, l'Histoire. En fait, non.
L'Histoire du règne de Louis XIII n'est pas bien respectée, il
était impossible que les mousquetaires du roi aident la reine, ou
qu'ils aillent se promener en Angleterre. Tout comme Louis XIII
n'était pas un mou du genou ou Richelieu, la vilaine sorcière de la
vallée. Toutefois, avec les connaissances de son époque, Dumas nous
offre un beau voyage au XVII ° dans une intrigue longue et pleine de
rebondissements.
L'histoire nous conduit à rencontrer
d'Artagnan, un jeune gascon plein de vie qui une fois à Paris, ne
manque pas de se faire repérer. Par les mousquetaires du roi, Athos,
Porthos et Aramis, par leur chef, Monsieur de Tréville et par le
cardinal de Richelieu. Il se fait des amis et des ennemis en entrant
malgré lui dans la politique. Il n'est ni pour ni contre le
cardinal, mais son amour pour Constance Bonacieux le pousse à
choisir un camp, celui de la reine et de son amour pour Buckingham
(aujourd'hui, il est toujours aussi difficile de prouver une telle
histoire). Alors, il part en Angleterre et finit par s'attirer les
foudres de Milady. C'est une histoire que l'on jugera simple, mais
les éléments mis en place sont passionnants, l'aventure est
captivante et toutes ces affaires de complots et de secrets restent
fascinantes à découvrir. Dès le début, on entre dans un univers
singulier et typique du roman d'aventures, on reste accroché aux
péripéties de nos mousquetaires et à la fin, on a hâte de lire la
suite.
La plume de l'auteur est très agréable
à lire. Même quand il évoque des sujets historiques, Dumas reste
concis et simple, permettant alors ne pas perdre son lectorat. Les
descriptions sont très belles, les sentiments des personnages, les
lieux, les combats, tout s'enchaîne avec une bonne fluidité. On
n’est jamais perdu, Dumas prend son temps pour narrer chaque
élément important, ou drôle. De l'humour, il y en a, on s'amuse
devant les inventions géniales de ces quatre héros unis par un fort
lien d'amitié. Les répliques sonnent juste, elles sont bien
construites, elles participent activement à la narration, pour
comprendre un protagoniste, pour analyser les subtilités des
intrigants, pour s'amuser.
Quant aux protagonistes, on les aime
tellement. D'Artagnan est un jeune homme d'une vingtaine d'années
qu'on aime suivre tant il dégage de la sympathie. Il est plein de
vie, il a toujours de bonnes idées, j'ai beaucoup aimé le fait que
peu à peu, Milady lui fasse un peu peur. Il s'assagit au fil du
récit. Vu qu'il ne prend pas part dans cette querelle entre
mousquetaires du roi et ceux du cardinal, le fait qu'il devienne
lieutenant des mousquetaires par Richelieu n'est pas choquant. Ce
dernier aime véritablement le gascon et sa manière d'être, il
respecte ainsi un vieil adage qui consiste à garder ses ennemis près
de soi que contre soi. Tout comme Louis XIII le fait en prenant
Richelieu comme premier ministre, il l'avait au préalablement exilé
avec sa mère.
Mon deuxième personnage préféré est
Athos. Sage, distant, mélancolique, il me fait rire, son histoire
m'a beaucoup touchée, il est de bons conseils pour notre jeune
héros. C'est un très bon mousquetaire que j'ai appris à aimer au
fil du récit. Aramis est plus mystérieux, entre l'Église et
l'Épée, il ne sait pas quoi choisir, à cause de son amour pour une
femme, il veut rester avec les mousquetaires, mais son amour des
ordres reste présent. J'aime le paradoxe et le comique de sa
situation, c'est un bel intrigant. Porthos est le plus naïf,
cependant, il déborde de volonté. Il est loyal envers ses amis en
dépit de sa course folle pour devenir riche. Même si leur chemin se
sépare, ayant lu la suite, je vous l'annonce, ils ne peuvent pas
vivre les uns sans les autres !
Ensuite, Constance Bonacieux est la
naïveté à l'état pur, c'est une jeune femme pour qui j'avais
beaucoup d'affection. Tout comme Buckingham ou Felton, ils sont eux
aussi victimes de la cruauté sans limites de Milady. Même Richelieu
s'en effrayait, c'est pour dire ! Le cardinal – malgré le
fait qu'il soit dépeint comme le grand vilain – reste un serviteur
de la France, il doit manier la politique d'une main de fer pour
empêcher la ruine du royaume. C'est un personnage que j'ai également
appris à mieux connaître. Lors de ma première lecture, je ne
l'aimais pas vraiment, mais en apprenant quel homme il a été dans
la réalité, je m'aperçois, qu'il a été un politicien tactique,
qu'il a dû batailler ferme pour faire tenir le pays, même s'il
devait se montrer dur et intransigeant. Le roi et la reine, comme
Rochefort sont peu présents, mais restent sympathiques. Quant à
Milady, je déteste ce genre de femme. Certes, on est loin de
s'ennuyer avec elle, c'est un personnage charismatique et incroyable,
mais elle est foncièrement horrible, voleuse, menteuse, perfide,
empoisonneuse. Elle a eu une vie terrible pour devenir ainsi, on
compatit un peu à son sort, mais je suis clairement satisfaite du
sort encore plus terrible qui lui est réservé.
En conclusion, je pourrais parler
pendant des pages de ce premier volume des aventures des quatre
mousquetaires. C'est un beau récit d'amitié, de valeurs, d'amour,
de complots, de péripéties, de combats, d'Histoire... Il détient
de nombreux éléments pour faire de lui un classique inoubliable et
intemporel. La plume de l'auteur est parfaite, fluide, agréable à
lire, elle magnifie une intrigue qui se veut simple et complexe à
cause de ses nombreux rebondissements. Les personnages participent
activement à cette immense fresque, on les aime, on les déteste,
ils ne nous laissent pas indifférents, on apprend à les connaître
à travers ce récit. J'ai savouré cette relecture, et le roman
reste en tête de mes romans préférés. Je me plongerais volontiers
dans « Vingt ans après ».
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