Le faiseur de rêves (TAYLOR) ~ Tomes 1 + 2
Titre : Le faiseur de rêves
Tome 1
664 pages
Titre : La muse des cauchemars
Tome 2
629 pages
Série : Le faiseur de rêves
Autrice : Laini TAYLOR
Lumen – 2018, 2019
C’est le rêve qui choisit le rêveur, et non l’inverse…Il est une ville, au centre du désert, où nul n’a le droit de se rendre sous peine de mort. De ses entrailles sortaient autrefois d’interminables caravanes chargées de trésors mais, depuis deux cents ans, la cité est coupée du reste du monde… Pire encore, un soir d’hiver, le nom de ce lieu de légende s’évanouit en un clin d’œil de la mémoire de tous – Lazlo Lestrange, orphelin de cinq ans à peine, ne fait pas exception à la règle. Frappé au cœur, le petit garçon restera irrémédiablement fasciné par cette énigme.
Une réelle claque ! J’étais très intriguée par ce diptyque, je l’avais vu circuler sur les réseaux sociaux et sur divers blogs, sans réellement m’y arrêter. Juste cette idée que j’attendrais une sortie poche, je patienterais, je le lirais un jour, quand l’engouement sera redescendu. J’ai toujours peur des romans super encensés, je préfère découvrir avant la hype (Passe-Miroir) ou bien après. J’ai emprunté les deux romans à ma sœur, je vais les lui rendre et je me les achèterai, parce que ces deux tomes sont magnifiques.
Ce n’est pas parfait, malgré tous les bonnes choses que j’ai à dire sur le diptyque, il y a de petits éléments couci-couça. Certains personnages secondaires auraient mérité une exploitation plus poussée, l’univers aurait pu s’étoffer davantage concernant les dieux et les univers lointains, notamment ces mystérieux Séraphins. La fin reste un poil brutal et rapide, le développement et la lenteur jusqu’alors de rigueur, fait un peu défaut dans ces dernières pages. Toutefois, ces éléments ne m’ont pas posé de problèmes durant ma lecture, je les dépose ici, à froid. Je lirais donc les prochains romans de Laini Taylor les yeux fermés, qu’ils se passent dans l’univers du faiseur de rêves ou ailleurs.
D’ordinaire les plumes ultras recherchées aux envolées lyriques et à l’onirisme trop prononcé ont le don de m’ennuyer, de me perdre dans un labyrinthe de choses abstraites où je termine noyée, je ne sais pas ce que j’ai lu ou ce que je lis. Quelle surprise de lire le style de Laini Taylor. C’est fin et élégant, les émotions sont fouillées et les descriptions sont idéales pour se fondre dans cet univers de fantasy incroyable, les personnages prennent vie et le tout sonne très poétique, onirique. C’est finement écrit et j’étais absorbée dans cette plume soignée, comme de la dentelle finement ouvragée.
Ce n’est pas que beau à lire, c’est également très captivant sur le fond. L’univers est passionnant, il est fait d’enfants de dieux aux dons aussi merveilleux que dangereux, de cité au nom disparu et vivant sous l’ombre d’une ville au cœur des cieux, de bibliothèque et de savoirs, de rencontres et de liens, de vérité à trouver et d’identité à construire, d’oublis et de découvertes, d’explorations et de voyages. L’univers mêle une violence certaine, avec de l’angoisse et de la tension, tout en offrant une belle note d’espoir, la beauté de l’imagination de Lazlo, l’humour de certains protagonistes ou une romance aussi tragique que belle. Les deux tomes étoffent de manière incroyable l’univers de Laini Taylor, c’est fluide, très bien expliqué, sans redondance et sans pour autant s’y perdre. C’est dense et riche, cela donne très envie d’avoir d’autres histoires autour de ce monde époustouflant.
L’intrigue du premier tome paraît plus sage, elle semble installer beaucoup d’éléments tandis que la seconde offrira davantage de rebonds et d’actions. Néanmoins, c’est plus complexe, pas mal d’éléments de construction se retrouve dans le second, et le premier offre une péripétie très intéressante. Une fois le second opus terminé, je me suis dit que les deux romans possédaient la même âme sans pourtant être identiques, ils ont l’un et l’autre leur propre route à suivre, l’un ne surpassait pas l’autre ou ne le dénaturait pas, ils se complétaient de manière logique, avec fluidité. C’était assez curieux comme sentiment et il me semble plus difficile d’y mettre des mots. J’ai aimé chaque péripétie exploitée par l’autrice, chaque détail mis en avant, chaque réflexion développée par les personnages, chaque évolution qu’ils connaissent, chaque avancée dans leur voyage physique ou interne, chaque découverte faite. Les intrigues sont à l’image de l’univers, complexes et denses, la fin est ouverte tout en apportant des réponses nécessaires pour conclure le fil rouge. On sent que l’autrice a su maîtriser le rythme, la balance entre pause et action, entre tension et douceur.
L’histoire nous présente un héros hors des sentiers battus, Lazlo Lestrange. Un orphelin qui est curieux de tout, un grand rêveur et d’une sensibilité certaine, j’ai aimé ces traits de caractères qui tranchent avec son physique que l’on dit imposant ou peu élégant. Le contraste est saisissant, mais c’est certainement son caractère qui le rend inoubliable et précieux à mes yeux. Il est avide de connaissance et aime s’interroger sur cette cité au nom perdu, il consacrera sa vie à l’étudier et il ira de surprise en surprise. Son évolution est frappante, il sort de sa coquille, devient audacieux et courageux sans se défaire de son empathie, de son regard naïf et rêveur sur le monde. C’est réellement un très beau héros pour cette histoire.
Les autres protagonistes sont très intéressants à suivre, j’ai pris un grand plaisir à les suivre, dieux, enfants des dieux, amis ou ennemis de Lazlo, tous ont une histoire, une personnalité, un rôle et ils ne seront pas épargnés par le destin tissé par l’autrice. Sarai est très captivante, sa personnalité et son don, son histoire, celle contée durant ces deux tomes, est méga touchante. J’ai aimé le duo qu’elle forme avec Lazlo, c’est tout en rondeur sans être faux, mielleux sirupeux écœurant ou irréaliste. C’est touchant et fascinant de voir les deux se rapprocher, s’apprivoiser et s’apprécier. Une autre relation merveilleuse et touchante sera Nova et Kora, les deux sœurs donnent un récit poignant, j’ai adoré les voir, les comprendre. Autre tandem touchant et incroyable, Eril-Fane et Azareen, le premier est un coup de cœur. Impressionnant par sa violence et sa douceur, son histoire, ses actes le rendent captivant, percutant. Je pourrais écrire des pavés sur Minya, Mésange, Fauve ou Rubis, sur l’alchimiste Thyon, les Ellen, Suheyla et même sur ceux déjà présentés… mais ce serait gâcher le plaisir qu’on a de les découvrir, de les voir évoluer, de les comprendre, d’obtenir des vérités.
En conclusion, en dépit du fait qu’il a les défauts de ses qualités, le diptyque Le faiseur de rêves fait partie de ces séries que je classe directement dans inoubliable en ce qui me concerne. Les cités perdues, aux noms oubliés, des vérités à traquer, des identités à forger, de l’alchimie et des livres, des rêves et des cauchemars, des dons magiques, des liens de famille, des secrets à percer, des liens amoureux, des mystères épais, des émotions et de l’action… L’Aventure, celle avec un grand « A » ! Laini Taylor m’a captivée avec ses personnages fouillés, son écriture précise et lyrique, ses intrigues denses et son univers extraordinaire. Tous les ingrédients ont fonctionné avec moi, j’en ressors conquise et curieuse de découvrir les prochaines histoires de l’autrice.
4 comments
Un univers qui me tarde de découvrir !! Dommage pour les p'tits défauts, mais le positif l'emporte *-*
RépondreSupprimerGlobalement, les petits défauts, c'est à froid - j'étais trop emballée =) C'est quand j'ai refait le point pour écrire cet avis que certains détails et éléments m'ont interpellée. Je te souhaite une bonne découverte avec :)
SupprimerBon, maintenant il faut que je lise le deuxième tome pour connaître enfin la fin o/
RépondreSupprimerC'est super si tu as apprécié cette saga, j'en suis contente ;)
Oui, j'espère que tu apprécieras ce second tome =)
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