L'invention de Hugo Cabret (SELZNICK)
L’invention de Hugo Cabret de Brian SELZNICK
Bayard Jeunesse – 2011 – 534 pages – 12€90
Le roman fut adapté en film par Martin Scorsese
Hugo Cabret est orphelin. Son père vient de mourir dans l’incendie du musée où il était employé. Le garçon est alors recueilli par son oncle qui l’héberge dans les combles de la gare dont il est chargé de régler les horloges. Or, Hugo a une obsession : achever de réparer l’automate sur lequel son père travaillait. Il est en effet persuadé que cet automate a un important message à lui délivrer…
Ce roman est une expérience de lecture, il faut accepter en l’ouvrant que le texte a autant d’importance que les illustrations ou les photographies en noir et blanc. Il faut aussi comprendre que plus de la moitié du récit relève de l’illustration, environ 160 dessins pour 25 000 mots environ. De ce fait, le roman graphique se lit d’une traite et rapidement, néanmoins, il faut saluer l’important travail de l’auteur pour faire de ce livre une histoire incroyable, mémorable et passionnante. J’ai adoré cette expérience, elle est douce, chaleureuse, réconfortante – avec beaucoup de malice, de charme. J’ai passé un très bon moment avec Hugo Cabret et je ne manquerai pas de relire cet ouvrage ou de revisionner le film.
Si vous avez vu ce dernier, il n’y aura aucune surprise. Le film reprend le roman à merveille, c’était même très intéressant de voir dans les dessins certains plans employés par le réalisateur. Preuve que ce dernier a réellement voulu faire du film quelque chose qui complète l’oeuvre de Selznick sans s’en éloigner. Ainsi, si vous avez aimé le film, il vous appartient de lire ou pas le roman ; si vous n’avez pas aimé, c’est inutile de vous jeter sur le livre, il ne vous apportera rien de plus.
L’histoire nous transporte au coeur d’un vieux Paris, celui des années 30, avec ce mélange intéressant entre les arts, la mécanique, entre le rire et les larmes. Le tout avec de vieux secrets de famille, du cinéma et des jouets, des automates et des horloges. C’est avant tout une aventure humaine, celle de Hugo Cabret, orphelin et seul, se débrouillant comme il peut dans cette immense gare pour survivre. Il va y faire des rencontres bouleversant à jamais sa vie, commençant alors une quête incroyable pour comprendre l’automate sur lequel son défunt père travaillait. L’histoire est simple, efficace, jolie et très agréable à suivre, j’ai aimé les découvertes, l’ambiance de la capitale française, les révélations, le final est lui aussi émouvant.
La plume comme le coup de crayon de l’auteur valent le détour. Les illustrations sont en niveaux de gris, de noir et de blanc, au crayon de papier ou graphite. C’est super intéressant comme résultat, on peut faire l’erreur de brandir la carte de la simplicité, cependant, elles ont du charme. Par moment, j’avais cette impression de tristesse et de mélancolie, à d’autres moments, elles avaient un souffle plus périlleux, pris dans l’action. Les illustrations participent au récit, elles le font avancer et j’ai beaucoup aimé les décors, les représentations des personnages. Sans oublier ces photographies issues de vrais films, on sent par ailleurs que l’auteur a su se documenter pour écrire son histoire. Enfin, le style d’écriture est très agréable à lire, descriptions et dialogues sont légers et efficaces, on s’attache très facilement aux différents protagonistes présentés. C’est fluide et c’est un très bel objet, la maquette est réalisée dans l’optique d’avoir un beau livre à manier et à regarder.
Les protagonistes sont géniaux, j’ai pris beaucoup de plaisir à les découvrir et les suivre, même si évidemment, on en voit que peu par rapport à un roman plus dense. Toutefois, l’auteur nous donne l’essentiel pour les comprendre et apprécier leur présence, sans oublier ce jeu entre secrets, mensonges et vérités qui les rend davantage attachant. Hugo Cabret est un garçon astucieux et perspicace, j’ai bien aimé sa personnalité, sa manière de s’occuper des horloges et de l’automate de son père. Il est déterminé à obtenir la vérité sur cet automate, à en percer les moindres secrets quitte à devoir bouleverser son quotidien et celui de bien des personnes.
Le vendeur de la boutique de jouets est très captivant, entre le personnage âgé bien bourru et ronchon ET la bienveillance paternelle et parfois sévère. C’était l’un de mes personnages préférés dans le film, c’est toujours le cas après la lecture du roman. Isabelle est également très sympathique à suivre, curieuse de tout, à fond dans les livres, soucieuse de comprendre les gens dont le mystérieux Hugo Cabret. Elle va se retrouver mêlée à toute son affaire pour le meilleur et pour le pire. Ce qu’il y a de bien, c’est que le duo évolue séparément, ensemble, l’un contre l’autre, il y a une belle relation qui naît de cette aventure. Tout comme le duo Papi Georges et Hugo Cabret, il est l’âme même du livre, c’est un puissant lien piquant, tendre et captivant à voir évoluer.
Crédits images :
Livraddict * Flaticon * Tipeee * Unsplash (dans l'ordre d'apparition - Chantal Garnier, Lucas Albuquerque, Johnny Briggs, Hannah Busing)
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6 comments
C'est vrai que les livres de Brian Selznick sont particulier haha. J'ai emprunté les Marvels à la bibliothèque et j'ai été surprise de voir qu'il y avait aussi peu de texte (un peu comme un roman graphique en soit) En tout cas, j'avais bien aimé le film Hugo Cabret quand j'étais petite et ton avis me donne bien envie de me replonger dans cette histoire !
RépondreSupprimerOui, c'est un titre parfait pour se demander s'il s'agit d'un roman ou d'un roman graphique - un peu comme le Chant du Troll de Pierre Bottero et Gilles Francescano ^^
SupprimerJ'ai beaucoup entendu parler de cette histoire mais je n'ai ni lu le roman, ni vu le film! Un jour peut-être :)
RépondreSupprimerPeut-être ^^ Si tu en as l'occasion et l'envie, je te souhaite une bonne découverte !
SupprimerMa soeur a lu ce livre et elle l'avait adoré ! Je l'ai feuilleté et j'ai beaucoup aimé le style, qui mélange texte et illustrations. Je n'ai pas osé le lire, mais il m'a toujours intrigué.
RépondreSupprimerJ'espère que tu auras l'occasion de le lire ^^ Il se lit très vite, en deux-trois heures je l'avais fini. Bonne découverte =)
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