Éditions Casterman – 2020 – 571 pages – 18 €95

Fantasy | Aventure | Enquête

Avertissement : [contient des scènes de meurtres, de violences]

Je l’avais souvent vu sur les réseaux sociaux, sur divers blogs ou réseaux livresques, avec des avis très contrastés ou mitigés. Et malgré tout ce que j’ai lu, j’avais toujours envie de le découvrir, pour m’en faire ma propre opinion, chose faite grâce au challenge Fais vriller ta PAL d’Alex bouquine en Prada et le Cold Winter Challenge. Très sincèrement, je l’ai trouvé par instant intéressant, par endroit pas toujours top et par moment trop génial. En somme, j’ai passé un bon moment de lecture et je suis curieuse de découvrir d’autres récits de l’autrice.

J’ai beaucoup aimé l’univers de ce roman, pour le coup, Astrid Scholte offre un univers de fantasy très captivant et qui m’a séduite d’entrée de jeu. La carte en début d’ouvrage ainsi que les pages suivantes donnent le ton, quatre quadrants (royaume) avec des spécificités très particulières, une reine à la tête de chaque quadrant avec une courte présentation de chaque quadrant, des lois bien expliquées. J’ai adoré découvrir le monde de Quadara, découvrir Archia, Ludia, Eonia et Toria ainsi que leur reine, leurs lois, le palais, sans oublier la Jetée, le monde des voleurs ou celui de la cour. C’était toujours bien expliqué, très bien décrit, passionnant à découvrir, bien exploité pour l’intrigue – même si un tel univers aurait mérité une intrigue encore plus vaste pour l’arpenter dans ses moindres détails.

Parce que le premier petit couac, c’est l’intrigue. Comment expliquer, elle est haletante, mais elle n’exploite pas assez le monde, ne va pas assez loin dans ses actions (ou ne les musclent pas assez) pour donner une intrigue percutante, poussée et travaillée. L’intrigue donnée par l’autrice, du moins, celle où l’on suit Varin et Keralie ne justifie pas 571 pages. Pourtant, quand j’en prends les grandes lignes, l’histoire est très agréable à lire, j’ai beaucoup aimé ces affaires de meurtres à empêcher et à résoudre, j’ai d’ailleurs beaucoup aimé les chapitres avec les reines. J’aurais aimé plus de dynamisme lors des chapitres sur Keralie et Varin, c’était parfois un peu mou et peu crédible du côté de leur romance. Autant pour une belle relation amicale et complice, pourquoi pas, mais grande histoire d’amour, c’était un brin déconcertant. L’histoire possède cependant un dernier quart passionnant, les révélations et explications s’enchaînent, il y a une grande tension et un bel ascenseur émotionnel, un final de belle qualité.

La plume d’Astrid Scholte est très chouette à lire, descriptions comme dialogues font avancer le récit, le roman s’avère addictif au fil des chapitres. Ce n’est pas un style très travaillé ou poétique, mais le style reste fluide, efficace et parfait pour nous transporter le temps de la lecture au cœur de Quadara ou dans la tête des quatre reines. Ces dernières sont super intéressantes à suivre, j’ai beaucoup d’affection pour Marguerite et pour Corra – par ailleurs, je trouve qu’on s’attache davantage aux reines qu’aux deux protagonistes principaux. Quant aux antagonistes, c’est un tandem redoutable, le projet est terrifiant, les meurtres sont odieux, le plan fait froid dans le dos, même si l’on peut prétexter que le motif semble revu et réchauffé, la manière, les résultats font qu’ils sont presque parfaits.

Enfin, Keralie et Varin. C’est dommage d’avoir deux personnages qui ont une histoire personnelle très forte, mais de les rendre un peu plat en émotion. L’un comme l’autre, leur passé était super touchant à découvrir ; leur relation se construit petit à petit, ça me plaisait beaucoup – même si Varin n’a rien de ténébreux ou de séduisant (contrairement à ce que donne le résumé). Seulement, le duo s’avère bancal au final, Keralie n’est pas un personnage principal très captivant à suivre, Varin m’a un peu plus charmée. Je ne parviens pas à expliquer pourquoi Keralie et Varin étaient bien moins intéressants à suivre que les reines, Mackiel ou le commanditaire des meurtres. Leur manque de personnalité, le fait que l’enquête est pas très prenante à suivre dans un premier temps.