Ruta Sepetys ~ Ce qu'ils n'ont pas pu nous prendre, Le sel de nos larmes + Big Easy
Titre : Big Easy
Titre VO : Out of the easy
Auteur : Ruta SEPETYS
Gallimard Jeunesse (Scripto) (On lit plus fort) — 2013 — 446 pages — 16€50
Résumé :
Années 50 à la Nouvelle-Orléans. Josie Moraine, 17 ans, n'a pas tiré le gros lot. Fille d'une prostituée qui n'a rien d'une mère attentionnée, elle grandit dans une maison close du Quartier français, celui de la mafia, des affaires louches et des gens sans avenir. Pourtant, Josie a un rêve : quitter cette villle, surnommée The Big Easy et pourtant si peu easy, pour entrer à Smith, prestigieuse université du Massachusetts. Impliquée dans une histoire de meurtre, dépouillée par sa mère et endettée, tout pousse la jeune fille à suivre, elle aussi, la voie de l'argent facile. Mais Jo vaut beaucoup mieux que cela... et ceux qui l'aiment le savent bien...
Mon avis :
Je remercie sincèrement les éditions Gallimard Jeunesse pour ce roman qui m'a directement attirée. Après lecture, je confirme, c'est un très bon moment passé dans les années 50 en compagnie de personnages extraordinaires et humains avec une histoire touchante et riche.
La couverture est splendide, je me dois de le noter, elle indique directement dans quelle époque l'on va se situer avec ce récit. Je la trouve jolie et elle m'a de suite donné envie d'en connaître davantage, d'autant plus que le résumé m’intriguait.
L'histoire est prenante. Dès les premières lignes on se retrouve dans les pensées du personnage principal, Josie Moraine, on s'attache très facilement à elle en raison de l'emploi du « je ». Durant tout le récit, nous suivons une sordide affaire de meurtre, le quotidien de Josie ainsi qu'un frémissement de romance, le tout sans jamais s'ennuyer. Sincèrement, le récit est truffé d'humour, de suspens, d'action, de réflexions, toute une palette d'émotion nous submerge à travers les pensées de Josie.
Loin de s’apitoyer sur son sort, elle va tenter de mettre toutes les chances de son côté pour s'en sortir. Josie est un personnage féminin fort, elle est intelligente, maligne, elle reste digne, elle ne perd pas son sang-froid. J'ai adoré ce protagoniste, Josie est géniale, même impliquée dans une affaire de meurtre, même mal-aimée et dépouillée par sa mère... Quels que soient les problèmes, elle cherche à s'en sortir sans s'en plaindre, ce qui peut lui jouer des tours. Malgré cette force, elle reste humaine, elle pleure, elle tremble de peur, elle doute, l'auteure a su créer une femme incroyable, j'applaudis.
Les autres personnages, même ceux qui sont secondaires, sont tout aussi bien travaillés. Qu'on les aime ou pas, ils sont humains, ils sont très colorés dans leurs personnalités, c'est un réel atout pour le récit. Cockie est attachant et sympathique, on aime Charlie Marlowe qui se bat contre sa maladie, on rit avec Willie, une femme caractérielle et inoubliable et l'on aime l'intelligence de Patrick. On crie de rage devant Lockwell et ses manières déplorables, on s'amuse devant les « nièces » de Willie, on déteste Cincinnati et la mafia ou on se retrouve entre deux feux concernant la mère de Josie. Pour ma part, je ne l'apprécie guère, ce n'est pas une bonne mère, pourtant sa folie pour Hollywood et pour Cincinnati me fait ressentir de la pitié à son égard.
Quoi qu'il en soit, les personnages sont réalistes, tout comme leurs échanges et leurs relations. J'aime la complicité de Josie avec certaines personnes, comme Jesse, Cockie ou encore Patrick, mais je crois que la relation qui m'aura le plus touchée est celle surprenante et belle entre Josie et Willie. Franchement, les relations humaines de ce récit sont prenantes et travaillées avec un soin incroyable.
Le style de l'auteure, il est soigné, précis et agréable à la lecture. On commence et d'emblée, on se retrouve dans les années 50, les descriptions nous plongent au cœur de cette époque. Surtout, une fois commencé, on ne peut que poursuivre la lecture afin de savoir où vont nous mener les aventures de Josie, et l'on s’aperçoit que c'est addictif. Il est bien difficile de lâcher le livre, je ne pouvais pas m'arrêter et une fois finie, j'aurais aimé qu'il dure plus longtemps ! Le style de Ruta Sepetys est plein d'esprit, simple et poussé, j'aime cette force dans le récit. On lui doit « Ce qu'ils n'ont pas pu nous prendre » que je me suis promis de lire, car j'adhère à l'auteure.
En conclusion, c'est un récit haletant, mêlant avec brio romance et polar dans une Nouvelle-Orléans plus vraie que nature durant les années 50. Le sujet et les genres sont bien choisis et sont traités avec intelligence et force, les émotions sont présentes et les mots sonnent juste. On entre dans l'histoire dès ses premiers mots et il est difficile – et dans mon cas, impossible – de refermer le livre sans en demander plus. Je ne pensais pas autant apprécier ce roman, mais c'est un vrai coup de cœur, je lui trouve du charme, de l'esprit, il a tout d'un grand roman et son auteure, Ruta Sepetys, a tout d'une grande conteuse. Je reste captivée et j'espère pouvoir lire d'autres romans d'elle. Merci Gallimard pour ce livre.
Titre VO : Out of the easy
Auteur : Ruta SEPETYS
Gallimard Jeunesse (Scripto) (On lit plus fort) — 2013 — 446 pages — 16€50
Résumé :
Années 50 à la Nouvelle-Orléans. Josie Moraine, 17 ans, n'a pas tiré le gros lot. Fille d'une prostituée qui n'a rien d'une mère attentionnée, elle grandit dans une maison close du Quartier français, celui de la mafia, des affaires louches et des gens sans avenir. Pourtant, Josie a un rêve : quitter cette villle, surnommée The Big Easy et pourtant si peu easy, pour entrer à Smith, prestigieuse université du Massachusetts. Impliquée dans une histoire de meurtre, dépouillée par sa mère et endettée, tout pousse la jeune fille à suivre, elle aussi, la voie de l'argent facile. Mais Jo vaut beaucoup mieux que cela... et ceux qui l'aiment le savent bien...
Mon avis :
Je remercie sincèrement les éditions Gallimard Jeunesse pour ce roman qui m'a directement attirée. Après lecture, je confirme, c'est un très bon moment passé dans les années 50 en compagnie de personnages extraordinaires et humains avec une histoire touchante et riche.
La couverture est splendide, je me dois de le noter, elle indique directement dans quelle époque l'on va se situer avec ce récit. Je la trouve jolie et elle m'a de suite donné envie d'en connaître davantage, d'autant plus que le résumé m’intriguait.
L'histoire est prenante. Dès les premières lignes on se retrouve dans les pensées du personnage principal, Josie Moraine, on s'attache très facilement à elle en raison de l'emploi du « je ». Durant tout le récit, nous suivons une sordide affaire de meurtre, le quotidien de Josie ainsi qu'un frémissement de romance, le tout sans jamais s'ennuyer. Sincèrement, le récit est truffé d'humour, de suspens, d'action, de réflexions, toute une palette d'émotion nous submerge à travers les pensées de Josie.
Loin de s’apitoyer sur son sort, elle va tenter de mettre toutes les chances de son côté pour s'en sortir. Josie est un personnage féminin fort, elle est intelligente, maligne, elle reste digne, elle ne perd pas son sang-froid. J'ai adoré ce protagoniste, Josie est géniale, même impliquée dans une affaire de meurtre, même mal-aimée et dépouillée par sa mère... Quels que soient les problèmes, elle cherche à s'en sortir sans s'en plaindre, ce qui peut lui jouer des tours. Malgré cette force, elle reste humaine, elle pleure, elle tremble de peur, elle doute, l'auteure a su créer une femme incroyable, j'applaudis.
Les autres personnages, même ceux qui sont secondaires, sont tout aussi bien travaillés. Qu'on les aime ou pas, ils sont humains, ils sont très colorés dans leurs personnalités, c'est un réel atout pour le récit. Cockie est attachant et sympathique, on aime Charlie Marlowe qui se bat contre sa maladie, on rit avec Willie, une femme caractérielle et inoubliable et l'on aime l'intelligence de Patrick. On crie de rage devant Lockwell et ses manières déplorables, on s'amuse devant les « nièces » de Willie, on déteste Cincinnati et la mafia ou on se retrouve entre deux feux concernant la mère de Josie. Pour ma part, je ne l'apprécie guère, ce n'est pas une bonne mère, pourtant sa folie pour Hollywood et pour Cincinnati me fait ressentir de la pitié à son égard.
Quoi qu'il en soit, les personnages sont réalistes, tout comme leurs échanges et leurs relations. J'aime la complicité de Josie avec certaines personnes, comme Jesse, Cockie ou encore Patrick, mais je crois que la relation qui m'aura le plus touchée est celle surprenante et belle entre Josie et Willie. Franchement, les relations humaines de ce récit sont prenantes et travaillées avec un soin incroyable.
Le style de l'auteure, il est soigné, précis et agréable à la lecture. On commence et d'emblée, on se retrouve dans les années 50, les descriptions nous plongent au cœur de cette époque. Surtout, une fois commencé, on ne peut que poursuivre la lecture afin de savoir où vont nous mener les aventures de Josie, et l'on s’aperçoit que c'est addictif. Il est bien difficile de lâcher le livre, je ne pouvais pas m'arrêter et une fois finie, j'aurais aimé qu'il dure plus longtemps ! Le style de Ruta Sepetys est plein d'esprit, simple et poussé, j'aime cette force dans le récit. On lui doit « Ce qu'ils n'ont pas pu nous prendre » que je me suis promis de lire, car j'adhère à l'auteure.
En conclusion, c'est un récit haletant, mêlant avec brio romance et polar dans une Nouvelle-Orléans plus vraie que nature durant les années 50. Le sujet et les genres sont bien choisis et sont traités avec intelligence et force, les émotions sont présentes et les mots sonnent juste. On entre dans l'histoire dès ses premiers mots et il est difficile – et dans mon cas, impossible – de refermer le livre sans en demander plus. Je ne pensais pas autant apprécier ce roman, mais c'est un vrai coup de cœur, je lui trouve du charme, de l'esprit, il a tout d'un grand roman et son auteure, Ruta Sepetys, a tout d'une grande conteuse. Je reste captivée et j'espère pouvoir lire d'autres romans d'elle. Merci Gallimard pour ce livre.
Titre : Ce qu'ils n'ont pas pu nous prendre
Titre VO : Between Shades of Gray
Auteur : Ruta Sepetys
Gallimard Jeunesse (Scripto) — 2011 — 425 pages — 14€20
Résumé :
Une nuit de juin 1941, Lina, quinze ans, sa mère, Elena et son petit frère, Jonas, dix ans sont brutalement arrêtés par la police secrète soviétique. Au bout d’un voyage épouvantable de six semaines, ils débarquent au fin fond de la Sibérie, dans un camp de travail soviétique. Dans le kolkhoze, le travail de la terre est éreintant. Mais malgré la mort, la maladie, le froid, la faim et la terreur, Lina tient bon, soutenue par une mère exemplaire, son amour pour un jeune déporté de dix-sept ans, Andrius, et portée par sa volonté de témoigner au nom de tous et de transmettre un signe de vie à son père (condamné à mort dans un autre camp) grâce à son art du dessin et à l’écriture.
Mon avis :
Un coup de cœur pour ce très beau roman de Ruta Sepetys. Je vous conseille de lire ses deux romans celui-ci et Big Easy parce qu'ils le méritent.
J'avais un peu peur en empruntant cet ouvrage, je n'ai jamais aimé lire sur la première et seconde guerre mondiale. En lisant Big Easy, ayant remarqué la plume très agréable et la force d'écriture dont est dotée Ruta Sepetys, je me suis alors convaincue de lire Ce qu'ils n'ont pas pu nous prendre. Je ne le regrette pas ! La plume de l'auteure est remarquable, forte et soignée, fluide et travaillée, c'est sympathique, ça se laisse lire et les mots employés sont bien pensés. Le fait que les chapitres soient courts donne un vrai rythme au récit, ils nous permettent de prendre plus facilement conscience des événements contés dans le récit.
Les descriptions, les dialogues, les émotions, tout ceci nous sont contés du point de vue de Lina, la protagoniste principale. L'utilisation du « je » nous permets d'accrocher très vite à son personnage, à sa manière de voir le monde et de se sentir plus proche de ce qu'elle a vécu – même si nous ne l'avons pas vécu. C'est la force du roman, ce qui m'a plût dès le départ, l'idée de l'auteure est intelligente, à travers des personnages inventés, elles nous content des événements vrais. Des événements qu'elle a recueillis auprès de survivants ou de famille de survivants, et pourtant, malgré le côté fiction, j'ai souvent eu du mal à me dire « c'est basé sur des faits réels », je me disais plus « c'est réellement ce qui s'est passé, Lina a existé ».
Sincèrement, le fait de nous conter d'un pan de l'Histoire souvent méconnu et malheureusement nié par quelques personnes est brillant. Je connaissais ces déportations, je connaissais un peu près Staline et ses idées, cependant, je suis contente de lire un ouvrage unique. Un roman qui pour la première fois parle de ces Lituaniens déportés en Sibérie, de leur calvaire, de ces conditions de vie atroces et du travail forcé. L'on est tenté de penser que ce roman est triste, trop peut-être, mais, pas du tout. Certes, il est triste, mais cette tristesse laisse vite place à la survie, la solidarité, à la dignité, au courage et à la volonté. Nous n'avons pas un roman mélodramatique sur ce sujet, mais une très belle leçon de courage et de vie. Rien que pour cette idée, le roman est déjà fantastique et splendide à mes yeux.
N'étant pas spécialisée dans cette période, j'ai apprécié l'effort incroyable de l'auteur pour retranscrire au plus juste les conditions de vie, l'épouvantable voyage qui mène nos personnages de Lituanie au camp en Sibérie, le souci du détail. Le bien comme le mal est conté, les joies comme les peines, les maladies et le rire, c'est un roman certes inventé, mais il est doté d'une force extraordinaire dans le réalisme qu'il fait office de témoignage poignant nous offrant un véritable choc émotionnel. C'est un roman qui laisse une trace indélébile dans le paysage de la fiction.
Les protagonistes sont sympathiques, attachants et même ceux que nous sommes censés détester se révèle humains, du moins, l'un d'entre eux. Lina est une jeune fille courageuse et intelligente, j'aime beaucoup le fait que l'art tienne une place importante dans sa vie, le fait qu'elle dessine ce qu'elle voit me la rend attachante. J'adore sa manière de percevoir le monde qui l'entoure, d'être toujours là pour aider son frère et sa mère. C'est une héroïne inoubliable que nous a construite l'auteure, mais ce n'est pas le seul personnage extraordinaire du roman. La mère de Lina est juste un exemple de mérite et de courage, de force et de volonté, c'est une femme forte et incroyable. J'aime son combat, ses idées, sa détermination, elle est géniale. Jonas, le petit frère de Lina, est tellement adorable et drôle, on ressent le poids de sa soudaine transformation dû aux événements qu'il doit affronter. Andrius est un jeune homme drôle et sympathique, j'ai beaucoup ri avec lui, ses réflexions sont intelligentes, il est courageux et déterminé à survivre. J'ai adoré sa personnalité et j'aurais aimé le voir plus souvent même. Les autres déportés sont tous importants, bien construits, ils possèdent tous un quelque chose à transmettre au lecteur, une force, une faille. Ils sont tous intéressants et l'on s'attache très rapidement à eux, quels que soient leur choix ou leurs combats.
En conclusion, c'est un réel coup de cœur, et même si je suis plus Nouvelle-Orléans que Lituanie, ce roman est inoubliable. La plume est sensationnelle, forte et travaillée, les personnages sont humains et soignés, l'intrigue nous tient en haleine jusqu'à son dernier mot. C'est un roman qu'il faut lire au moins une fois, parce qu'il est marquant, il est triste, mais il n'est pas larmoyant, au contraire, il parle de vie, de courage et de toutes ces choses qu'ils n'ont pas pu leur prendre.
Titre VO : Between Shades of Gray
Auteur : Ruta Sepetys
Gallimard Jeunesse (Scripto) — 2011 — 425 pages — 14€20
Résumé :
Une nuit de juin 1941, Lina, quinze ans, sa mère, Elena et son petit frère, Jonas, dix ans sont brutalement arrêtés par la police secrète soviétique. Au bout d’un voyage épouvantable de six semaines, ils débarquent au fin fond de la Sibérie, dans un camp de travail soviétique. Dans le kolkhoze, le travail de la terre est éreintant. Mais malgré la mort, la maladie, le froid, la faim et la terreur, Lina tient bon, soutenue par une mère exemplaire, son amour pour un jeune déporté de dix-sept ans, Andrius, et portée par sa volonté de témoigner au nom de tous et de transmettre un signe de vie à son père (condamné à mort dans un autre camp) grâce à son art du dessin et à l’écriture.
Mon avis :
Un coup de cœur pour ce très beau roman de Ruta Sepetys. Je vous conseille de lire ses deux romans celui-ci et Big Easy parce qu'ils le méritent.
J'avais un peu peur en empruntant cet ouvrage, je n'ai jamais aimé lire sur la première et seconde guerre mondiale. En lisant Big Easy, ayant remarqué la plume très agréable et la force d'écriture dont est dotée Ruta Sepetys, je me suis alors convaincue de lire Ce qu'ils n'ont pas pu nous prendre. Je ne le regrette pas ! La plume de l'auteure est remarquable, forte et soignée, fluide et travaillée, c'est sympathique, ça se laisse lire et les mots employés sont bien pensés. Le fait que les chapitres soient courts donne un vrai rythme au récit, ils nous permettent de prendre plus facilement conscience des événements contés dans le récit.
Les descriptions, les dialogues, les émotions, tout ceci nous sont contés du point de vue de Lina, la protagoniste principale. L'utilisation du « je » nous permets d'accrocher très vite à son personnage, à sa manière de voir le monde et de se sentir plus proche de ce qu'elle a vécu – même si nous ne l'avons pas vécu. C'est la force du roman, ce qui m'a plût dès le départ, l'idée de l'auteure est intelligente, à travers des personnages inventés, elles nous content des événements vrais. Des événements qu'elle a recueillis auprès de survivants ou de famille de survivants, et pourtant, malgré le côté fiction, j'ai souvent eu du mal à me dire « c'est basé sur des faits réels », je me disais plus « c'est réellement ce qui s'est passé, Lina a existé ».
Sincèrement, le fait de nous conter d'un pan de l'Histoire souvent méconnu et malheureusement nié par quelques personnes est brillant. Je connaissais ces déportations, je connaissais un peu près Staline et ses idées, cependant, je suis contente de lire un ouvrage unique. Un roman qui pour la première fois parle de ces Lituaniens déportés en Sibérie, de leur calvaire, de ces conditions de vie atroces et du travail forcé. L'on est tenté de penser que ce roman est triste, trop peut-être, mais, pas du tout. Certes, il est triste, mais cette tristesse laisse vite place à la survie, la solidarité, à la dignité, au courage et à la volonté. Nous n'avons pas un roman mélodramatique sur ce sujet, mais une très belle leçon de courage et de vie. Rien que pour cette idée, le roman est déjà fantastique et splendide à mes yeux.
N'étant pas spécialisée dans cette période, j'ai apprécié l'effort incroyable de l'auteur pour retranscrire au plus juste les conditions de vie, l'épouvantable voyage qui mène nos personnages de Lituanie au camp en Sibérie, le souci du détail. Le bien comme le mal est conté, les joies comme les peines, les maladies et le rire, c'est un roman certes inventé, mais il est doté d'une force extraordinaire dans le réalisme qu'il fait office de témoignage poignant nous offrant un véritable choc émotionnel. C'est un roman qui laisse une trace indélébile dans le paysage de la fiction.
Les protagonistes sont sympathiques, attachants et même ceux que nous sommes censés détester se révèle humains, du moins, l'un d'entre eux. Lina est une jeune fille courageuse et intelligente, j'aime beaucoup le fait que l'art tienne une place importante dans sa vie, le fait qu'elle dessine ce qu'elle voit me la rend attachante. J'adore sa manière de percevoir le monde qui l'entoure, d'être toujours là pour aider son frère et sa mère. C'est une héroïne inoubliable que nous a construite l'auteure, mais ce n'est pas le seul personnage extraordinaire du roman. La mère de Lina est juste un exemple de mérite et de courage, de force et de volonté, c'est une femme forte et incroyable. J'aime son combat, ses idées, sa détermination, elle est géniale. Jonas, le petit frère de Lina, est tellement adorable et drôle, on ressent le poids de sa soudaine transformation dû aux événements qu'il doit affronter. Andrius est un jeune homme drôle et sympathique, j'ai beaucoup ri avec lui, ses réflexions sont intelligentes, il est courageux et déterminé à survivre. J'ai adoré sa personnalité et j'aurais aimé le voir plus souvent même. Les autres déportés sont tous importants, bien construits, ils possèdent tous un quelque chose à transmettre au lecteur, une force, une faille. Ils sont tous intéressants et l'on s'attache très rapidement à eux, quels que soient leur choix ou leurs combats.
En conclusion, c'est un réel coup de cœur, et même si je suis plus Nouvelle-Orléans que Lituanie, ce roman est inoubliable. La plume est sensationnelle, forte et travaillée, les personnages sont humains et soignés, l'intrigue nous tient en haleine jusqu'à son dernier mot. C'est un roman qu'il faut lire au moins une fois, parce qu'il est marquant, il est triste, mais il n'est pas larmoyant, au contraire, il parle de vie, de courage et de toutes ces choses qu'ils n'ont pas pu leur prendre.
Titre : Le sel de nos larmes
Titre VO : Salt to the sea
Auteur : Ruta SEPETYS
Gallimard Jeunesse (Scripto) (On lit plus fort) — 2016
465 pages
16€50
Résumé :
Hiver 1945. Quatre adolescents. Quatre destinées. Chacun né dans un pays différent. Chacun traqué et hanté par sa propre guerre. Parmi les milliers de réfugiés fuyant à pied vers la côte devant l'avancée des troupes soviétiques, quatre adolescents sont réunis par le destin pour affronter le froid, la faim, la peur, les bombes... Tous partagent un même but : embarquer sur le Wilhem Gustloff, un énorme navire promesse de liberté...
Mon avis :
Une agréable découverte, avec un sujet passionnant, un contexte intéressant ; il a de très bons ingrédients pour être un coup de coeur, pour être pleinement apprécié. Pour ma part, ce fut une lecture sympathique, mais loin du coup de coeur pour Big Easy ou de l'incroyable moment passé avec Ce qu'ils n'ont pas pu nous prendre. Néanmoins, je reste fan du travail remarquable de l'auteur et de sa plume merveilleuse.
Une fois de plus, l'auteure s'attaque à un fait peu connu de la Seconde Guerre mondiale : le naufrage du Wilhelm Gustloff torpillé par un sous-marin russe et qui aura fait plus de victimes que le Titanic. Six fois plus de victimes en vrai. L'auteure nous parle une nouvelle fois des pays de l'Est, de l'occupation nazie, de la guerre entre Staline et Hitler, avec des recherches fouillées, humanité et force. J'ai été fascinée par cet événement et ses conséquences, par cet oubli (volontaire ou non) le concernant. Intriguée par l'envie d'en savoir davantage. Je suis à moitié satisfaite. Certes, on sait pas mal d'informations sur le navire, sur la catastrophe... mais ça reste peu, fragile, flou et cela occupe à peine une centaine de pages.
Tout le récit se passe avant l'embarcation. Ainsi, on voit nos réfugiés de plusieurs nationalités se ruer vers les navires pour fuir leurs pays et espérer avoir une meilleure vie. Ruta Sepetys nous parle de ces traversées glaciales, de la mort, de la faim, de secrets et de déserteurs, de violences, des exils, du remords et du chagrin... Beaucoup d'émotions fortes et qui rendent l'histoire captivante, poignante et sensible. Il y a de la tension, de la peur, des incertitudes, de l'entraide, du mensonge, j'ai adoré suivre les quatre protagonistes de manière différente. L'intrigue est bien présentée, avec suffisamment de matière pour nous tenir en éveil jusqu'au bout, jusqu'à cette fin déchirante et très triste, inévitable bilan humain en terme de pertes.
L'aspect historique est super bien fait, puisque l'immersion est totale ; la plume de l'auteure est simple, puissante et efficace. Descriptions comme dialogues permettent d'avancer dans l'histoire et l'auteure ne dévoile pas tout de suite ses cartes concernant les personnages. Ils cachent tous de petits secrets qu'il va falloir percer, j'ai aimé ces révélations, je ne m'y attendais pas pour certains. Par ailleurs, j'apprécie le petit clin d'oeil à Ce qu'ils n'ont pas pu nous prendre, c'est bien amené et j'ai été surprise. Le rythme est haletant, parce que les chapitres sont courts, très courts. J'ai mis du temps à rentrer dedans, mais une fois plongée dans l'intrigue, je n'ai pas pu décrocher si facilement.
Si j'ai eu du mal à entrer dans l'histoire, c'est à cause du point fort du roman. Les quatre points de vue se complètent parfaitement, tous sont intéressants à leur façon ; seulement, du fait des chapitres courts, j'ai eu dû mal à m'attacher et il me faudra attendre de nombreux tours avant d'accrocher totalement. J'ai eu beaucoup d'affection pour Joana et Emilia, deux jeunes femmes touchantes, leurs histoires respectives sont géniales et intéressantes. J'ai eu plus de mal avec Alfred, et Florian ne m'a pas toujours captivée. Les autres protagonistes sont sympathiques et attachants comme le Poète, un cordonnier amusant et philosophique ou comme le petit Klaus, adorable et mignon. En tout cas, ces personnages prennent de plus en plus d'importance, on s'y attache au fur et à mesure, ils sont inoubliables et forts.
En conclusion, ce n'est pas mon roman favori de Ruta Sepetys pour plusieurs raisons : l'histoire a mis beaucoup de temps à m'être captivante, l'histoire n'est pas toujours prenante et la vie sur le navire occupe une petite place. Excepté ces légers couacs, la plume est merveilleuse, l'ambiance est immersive, l'idée d'utiliser cet événement historique est percutante, le récit est poignant... Il a d'excellents atouts avec ces émotions fortes et ces personnages attachants, j'ai passé un bon moment avec ce roman et je lirais sans nul doute le prochain roman de l'auteure.
Titre VO : Salt to the sea
Auteur : Ruta SEPETYS
Gallimard Jeunesse (Scripto) (On lit plus fort) — 2016
465 pages
16€50
Résumé :
Hiver 1945. Quatre adolescents. Quatre destinées. Chacun né dans un pays différent. Chacun traqué et hanté par sa propre guerre. Parmi les milliers de réfugiés fuyant à pied vers la côte devant l'avancée des troupes soviétiques, quatre adolescents sont réunis par le destin pour affronter le froid, la faim, la peur, les bombes... Tous partagent un même but : embarquer sur le Wilhem Gustloff, un énorme navire promesse de liberté...
Mon avis :
Une agréable découverte, avec un sujet passionnant, un contexte intéressant ; il a de très bons ingrédients pour être un coup de coeur, pour être pleinement apprécié. Pour ma part, ce fut une lecture sympathique, mais loin du coup de coeur pour Big Easy ou de l'incroyable moment passé avec Ce qu'ils n'ont pas pu nous prendre. Néanmoins, je reste fan du travail remarquable de l'auteur et de sa plume merveilleuse.
Une fois de plus, l'auteure s'attaque à un fait peu connu de la Seconde Guerre mondiale : le naufrage du Wilhelm Gustloff torpillé par un sous-marin russe et qui aura fait plus de victimes que le Titanic. Six fois plus de victimes en vrai. L'auteure nous parle une nouvelle fois des pays de l'Est, de l'occupation nazie, de la guerre entre Staline et Hitler, avec des recherches fouillées, humanité et force. J'ai été fascinée par cet événement et ses conséquences, par cet oubli (volontaire ou non) le concernant. Intriguée par l'envie d'en savoir davantage. Je suis à moitié satisfaite. Certes, on sait pas mal d'informations sur le navire, sur la catastrophe... mais ça reste peu, fragile, flou et cela occupe à peine une centaine de pages.
Tout le récit se passe avant l'embarcation. Ainsi, on voit nos réfugiés de plusieurs nationalités se ruer vers les navires pour fuir leurs pays et espérer avoir une meilleure vie. Ruta Sepetys nous parle de ces traversées glaciales, de la mort, de la faim, de secrets et de déserteurs, de violences, des exils, du remords et du chagrin... Beaucoup d'émotions fortes et qui rendent l'histoire captivante, poignante et sensible. Il y a de la tension, de la peur, des incertitudes, de l'entraide, du mensonge, j'ai adoré suivre les quatre protagonistes de manière différente. L'intrigue est bien présentée, avec suffisamment de matière pour nous tenir en éveil jusqu'au bout, jusqu'à cette fin déchirante et très triste, inévitable bilan humain en terme de pertes.
L'aspect historique est super bien fait, puisque l'immersion est totale ; la plume de l'auteure est simple, puissante et efficace. Descriptions comme dialogues permettent d'avancer dans l'histoire et l'auteure ne dévoile pas tout de suite ses cartes concernant les personnages. Ils cachent tous de petits secrets qu'il va falloir percer, j'ai aimé ces révélations, je ne m'y attendais pas pour certains. Par ailleurs, j'apprécie le petit clin d'oeil à Ce qu'ils n'ont pas pu nous prendre, c'est bien amené et j'ai été surprise. Le rythme est haletant, parce que les chapitres sont courts, très courts. J'ai mis du temps à rentrer dedans, mais une fois plongée dans l'intrigue, je n'ai pas pu décrocher si facilement.
Si j'ai eu du mal à entrer dans l'histoire, c'est à cause du point fort du roman. Les quatre points de vue se complètent parfaitement, tous sont intéressants à leur façon ; seulement, du fait des chapitres courts, j'ai eu dû mal à m'attacher et il me faudra attendre de nombreux tours avant d'accrocher totalement. J'ai eu beaucoup d'affection pour Joana et Emilia, deux jeunes femmes touchantes, leurs histoires respectives sont géniales et intéressantes. J'ai eu plus de mal avec Alfred, et Florian ne m'a pas toujours captivée. Les autres protagonistes sont sympathiques et attachants comme le Poète, un cordonnier amusant et philosophique ou comme le petit Klaus, adorable et mignon. En tout cas, ces personnages prennent de plus en plus d'importance, on s'y attache au fur et à mesure, ils sont inoubliables et forts.
En conclusion, ce n'est pas mon roman favori de Ruta Sepetys pour plusieurs raisons : l'histoire a mis beaucoup de temps à m'être captivante, l'histoire n'est pas toujours prenante et la vie sur le navire occupe une petite place. Excepté ces légers couacs, la plume est merveilleuse, l'ambiance est immersive, l'idée d'utiliser cet événement historique est percutante, le récit est poignant... Il a d'excellents atouts avec ces émotions fortes et ces personnages attachants, j'ai passé un bon moment avec ce roman et je lirais sans nul doute le prochain roman de l'auteure.
2 comments
Ce qu'ils n'ont pas pu nous prendre est le seul que j'ai lu pour le moment, mais les deux autres me tentent beaucoup !
RépondreSupprimerJ'espère que tu pourras découvrir les deux autres, ils sont captivants, Big Easy restera mon chouchou, mais Le sel de nos larmes se rapproche pas mal de Ce qu'ils n'ont pas pu nous prendre.
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