Mon avis :
La couverture. J'étais totalement fascinée par la couverture avec cette fille et ce morceau d'instrument de musique, une couverture qui colle absolument au titre du livre. Je l'ai découvert par hasard en me promenant dans la librairie aux Utopiales (le festival de Science-Fiction, 2016). Je l'ai acheté et j'ai tellement bien fait. Clairement, c'est un bijou. Toutefois, il est sombre, violent, dérangeant, horrible, il est marquant et j'ai bien fait de le lire petit à petit.

Je n'ai pas accroché avec toutes les nouvelles, c'est un peu le point noir avec un recueil, vous avez un effet pochette surprise où chaque nouvelle vous amène dans un univers différent. Du coup, vous trouverez forcément une histoire pour vous plaire, mais peut-être que tout le recueil ne vous conviendra pas. En tout cas, c'était une chouette expérience de découvrir la plume de cet auteur, je suis curieuse de voir ses autres romans, en particulier la Fille automate.

L'univers est clairement Science-fiction, ça se ressent sur chaque nouvelle. Ce qui est effrayant et incroyable, c'est que nous avons des morceaux du futur, mais des morceaux complètement plausible. Des esclaves au corps transformé, des hommes mangeant la terre pour subsister, le savoir qui disparaît, la surpopulation et le massacre d'enfants... toutes ces nouvelles partent de faits, d'événements, de questionnements présent ou passé. Ce qui nous amène à la réflexion que l'on mène tout le long du recueil. Un cheminement philosophique rendu possible par notre perception des choses, notre attachement aux personnages, nos convictions, notre stupeur - colère ou tristesse ressentie devant telle ou telle histoire.

L'atmosphère est toujours soignée. L'angoisse, la violence, la mort, la haine, la peur... certes on tourne autour de la fin, de destin tragique, de drames et de vies brisées et c'est rarement réjouissant, cependant, c'est mené avec brio. C'est jamais "trop", juste ce qu'il faut pour nous faire entrer dans un univers, un monde ; ce dernier étant unique à chaque nouvelle. C'est un gros atout du recueil, je n'ai jamais eu cette sensation de lire deux histoires identiques, l'auteur a su écrire quelque chose d'unique, de fort, de marquant. J'avais la sensation de voyager, d'aller dans des terres africaines, asiatiques, américaines, c'était captivant de découvrir un nouveau monde à chaque histoire. Tantôt très proche de notre culture, tantôt très éloigné et dont il fallait trouver ses repères très vite pour tout comprendre.

Le point très cool, c'est que l'auteur prend son temps. Ca a beau être des textes courts, les nouvelles ont une bonne longueur et l'auteur sait parfaitement ce qu'il fait. La découverte est rapide, il y a une chouette fluidité, un texte soigné, avec de bonnes descriptions et des dialogues qui font mouche ! C'est une très jolie plume et les dix nouvelles m'ont fascinées, même si j'ai eu mes coups de coeur. J'ai trouvé qu'on s'attachait facilement aux personnages décrit, ce qui est assez rare dans une nouvelle et je pense que je peux féliciter l'auteur pour ce travail incroyable. En plus de ça, le jargon scientifique n'est pas lourd. Vraiment, Paolo Bacigalupi a fait un excellent recueil de science-fiction, d'anticipation qui restera longtemps dans ma mémoire.

En conclusion, j'ai acheté ce livre pour me faire une idée de l'auteur, parce que la couverture m'a tapée dans l'oeil comme le titre et que le résumé possédait ces éléments clés me faisant plaisir. Je n'avais aucune idée de ce qu'il renfermait, de si j'allais y trouver mon compte et c'est un petit bijou. Les nouvelles sont marquantes, chacune à leur manière — je ne me suis que très rarement ennuyée durant ma lecture. L'ambiance est sombre, pesante ; la plume est soignée, travaillée sur chaque détail sans être lourde ; les personnages et les univers développés sont passionnants ; la science-fiction est palpable dans chacune de ces histoires. J'ai pris plaisir à lire ces nouvelles et j'ai adoré réfléchir, m'offusquer, m'émerveiller de ces futurs possibles.

Mes nouvelles préférées : La fille-flûte — Le peuple de sable et de poussière — Le pasho — Groupe d'intervention — La pompe six
La nouvelle que je n'ai pas aimé : L'homme des calories