Titre : Un jour, je serais fantasticologue !
Tome 1
Série : Sorceline

Scénario : Sylvia DOUYE
Dessin : Paola ANTISTA
Coloriste : LOWENAEL

Vents d'Ouest — 2018
48 pages
10,95€

- Résumé -
D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours aimé les animaux... Mais pas les matous câlins ou les chiens fidèles. Non, moi, ce qui me passionne ce sont les dragons, les licornes, les monstres, les chimères... Bref, les animaux légendaires !

Dès les premières pages le décor est plantée : Sorceline se rend sur une île pour étudier la crytozoologie afin de devenir fantasticologue (titre et narration). J'ai pas besoin de plus, c'est un début suffisamment percutant pour titiller ma curiosité. Je trouve l'univers plaisant, onirique, fantastique, les illustrations m'ont de suite séduites et charmées. L'univers me fait me poser des millions de réponses et je suis curieuse d'en connaître les réponses. Toutes ces créatures me fascinent, peut-être qu'un bestiaire en fin d'ouvrage satisferait la curiosité de chacun. En tout cas, j'ai hâte d'en apprendre plus sur chaque point et nul doute que les explications viendront en temps et heure.

Côté intrigue, je suis d'accord pour dire qu'il manque un petit grain de folie, qu'elle se laisse facilement lire, qu'elle se pose rapidement, tout s'enchaîne avec facilité. C'est un brin dommage et pourtant, j'ai apprécié l'enquête, Sylvia Douyé ouvre la porte de nombreux fils rouges qui vont s'avérer cruciaux pour la suite : ces malédictions, le secret de Sorceline, les fadettes... C'est peut-être trop de fils rouges qui se lancent pour un léger manque de précision. Au fond, on ne sait pas bien où je vais. Toutefois, l'univers et les personnages sont si plaisants, que je signe, je suis le mouvement et je verrais bien où tout se finira.

Le texte est de bonne qualité, il se laisse agréablement lire, je n'ai rien à redire dessus. Les explications sont sommaires, cela ne m'a pas dérangée, les répliques sont sympathiques, même si elles ne permettent pas encore de donner le caractère, la personnalité de chacun. Cependant en matière d'intrigue, elle fonctionne, elle fait avancer le récit, rapidement – certes, mais j'ai senti une réelle progression. Les illustrations sont clairement mon coup de cœur. Elles sont magnifiques, déjà rien que la couverture est parfaite à mes yeux. Oui, je suis la bonne rêveuse, c'est typiquement le genre d'univers qui me branche, mais les créatures et leur design me rendent admiratives. J'adore ces couleurs : bleu et jaune. Elles fonctionnent très bien ensemble, par ailleurs, les ambiances colorées sont magistrales ; le coup de crayon donne du style aux personnages qui sont aisément identifiables, aux créatures et aux décors. J'adore le character design de Sorceline, elle est trop adorable ! Je suis également très fan d'Archibald Balzar. Les expressions et émotions sont bien présentées... Franchement, les illustrations et les couleurs sont merveilleuses !

On va terminer avec les personnages. Ils sont sympathiques, mais ils manquent d'un peu de consistance, j'admets aussi qu'apprendre leurs prénoms au pif est un poil perturbant. Je ne m'effraie du fait qu'on est devant un premier tome, soit 48 pages, pas le temps de poser et construire toute une biographie. Je suis donc ce point avec attention (comme le scénario) pour la suite, parce qu'ils seront réellement déterminant pour ma part. Néanmoins, j'aime bien ce quatuor. Il a un truc qui me rend curieuse. Willa est super dynamique, forte et loyale ; Mérode est mystérieux, distant et il a l'air d'en savoir plus qu'il ne dit ; Alcide est bienveillant, ingénieux, calme, j'aime aussi sa manière d'aimer Sorceline. Cette dernière est avec Archibald, mon coup de cœur. Sorceline est adorable, intelligente, curieuse et pleine de bonne volonté.

En conclusion, je vais essayer de reprendre dans l'ordre ce qui va et ce qui peut être améliorer. Le texte. La plume de Sylvia Douyé est cool à lire, mais ça me manque de peps et de caractère, toutefois, le style évolue avec le temps et je suis persuadée que d'ici le dernier tome, on verra déjà une belle amélioration. L'histoire. Elle pourrait être mieux « cadrée », moins à partir dans tous les sens, elle pourrait aussi être plus travaillée de sorte à donner les informations utiles et de meilleures fausses pistes. L'univers. Il est clairement bon, original et captivant, il est génial – il manque juste de précisions qui pourront se faire à l'avenir. Idem pour les protagonistes, il y a de bonnes choses qui ne demandent qu'à évoluer et à se préciser. Le point fort reste les illustrations. C'est une BD envoûtante pour peu qu'on lui laisse sa chance et qu'on se laisse embarquer dans son univers, je suis conquise et je suis curieuse de voir la suite.

- Livre emprunté à Nephtys - 

J'aimerais profiter de cette chronique pour passer un petit coup de gueule. Qu'on laisse aux auteurs, aux illustrateurs le TEMPS. Le temps d'installer, de présenter, de nous perdre, de nous émerveiller, de nous faire réfléchir. Il faut cesser d'être impatient et de réclamer toute l'encyclopédie d'un univers dès la première case, il faut un peu travailler son imaginaire, se laisser de la marge et de la surprise, ce serait triste de tout savoir dès le premier tome. Harry Potter a mis 7 tomes pour se dévoiler et nous n'avons pas toutes les réponses non plus... Qu'on laisse aux personnages le temps d'évoluer, de se construire, de nous surprendre ! Fin du coup de gueule.