Titre : L’écuyer du roi

Tome 1

Série : L’écuyer du roi

Auteur : Tonke DRAGT

Gallimard Jeunesse (On lit plus fort) – 2020

528 pages

J’ai passé un excellent moment de lecture avec ce premier tome d’un diptyque qui s’avère intéressant et charmant. Il a pas mal d’atouts pour charmer les amateurs de fantasy et surtout les curieux. Il une histoire autour de sa création et de son autrice que je trouve touchante, il y a un petit charme vintage qui me ravit et je suis plus que curieuse de découvrir le second et dernier tome l’année prochaine.

Ce roman date des années 60, ça m’a aussitôt intriguée. Nous avons un roman de littérature jeunesse qui a fait parler de lui à sa sortie, récompensée largement au fil du temps, un classique de littérature jeunesse de fantasy donc. Forcément que ça a piqué ma curiosité, sans oublier l’histoire atypique de l’autrice. J’admets qu’il a ce charme vintage, en le lisant, je pensais très souvent à Narnia qui datait de la même époque. Ça se ressent dans la manière d’écrire, c’était très cool, ça m’a de suite fait adhérer à l’ensemble, comme plongée dans une ambiance doudou. J’adore Narnia, si vous ne l’aviez pas compris.

L’histoire nous présente un jeune garçon qui souhaite devenir chevalier. Pas de chance, il est propulsé dans une quête qui le dépasse, à devoir exécuter un voyage périlleux et incertain pour sa survie. Sa mission est de livrer une lettre au roi d’Unawen, livré à l’inconnu, il va vivre une quête inoubliable et trouver de l’aide auprès d’événements inattendus. J’ai aimé cette intrigue rocambolesque et épique, avec bon nombre de rebondissements et de péripéties savoureuses. C’est rythmé, surprenant et très agréable à lire.

Alors, j’admets volontiers. Nous sommes au cœur de la littérature jeunesse des années 60, d’où le fait que je parle de charme vintage, de Narnia… c’est difficile de parler de modernité, de dynamisme, d’originalité. Je ne peux décemment pas exiger d’une œuvre antérieure la même chose qu’un roman publié aujourd’hui, ce serait ridicule. Donc, les péripéties sont nombreuses et parfois faciles, on peut râler sur le fait qu’il y a peu de femmes – même si Lavinia est très intéressante. Il y a un côté naïf dans l’ensemble, limite candide et amusant à découvrir la quête de Tuiri, à le voir grandir, se jouer des antagonistes, se lancer dans l’inconnu sans sourciller.

Surtout que le roman est super bien écrit. On suit les pensées de Tuiri avec une grande facilité, ce qui nous permet de nous attacher au personnage. Les scènes d’actions sont sympathiques, je pense au duel à l’épée, aux scènes de poursuites. Il y a de la tension et des émotions, des doutes et des soulagements, des incertitudes. J’ai beaucoup rit devant les remarques innocentes et parfois piquantes de Tuiri ou de Piak. Ça me rappelait le Petit Prince avec ses interrogations sur les grandes personnes. Les dialogues comme les descriptions font avancer le récit, d’ailleurs les descriptions sont très chouettes, j’ai beaucoup aimé les décors, paysages décrit.

L’univers est très cool. Nous sommes dans de la fantasy traditionnelle, avec des royaumes typés “médiéval”. Nous avons des chevaliers, des conflits qui se trament à l’horizon, des duels à l’ancienne… J’ai beaucoup aimé découvrir ces trois royaumes, leurs liens, les différentes castes de chevaliers, les Cavaliers Gris. C’était passionnant, il n’y a pas de magie, pas de créatures fantastiques. J’espère en apprendre davantage lors du tome prochain. Je n’ai pas encore vu la série sur Netflix, mais en lisant les résumés, je la sens très différente du livre. Je suis curieuse sur le rendu. Le livre est chouette, chaque grande partie est divisée en chapitres, et chaque grande partie est présentée avec un dessin très sympathique dans le style graphique. Comme réalisé au fusain ou à la craie, mais j’ai bien aimé le résultat.

Je terminerai avec les protagonistes. Comme tous les voyages, on rencontre de nombreux personnages qui sont sympathiques, fascinants ou dérangeants. J’ai bien aimé Tuiri, notre héros. Il est plein de ressources, fier et courageux, sans se défaire d’une belle sensibilité. Il est loyal et déterminé, il vit une quête incroyable et je me suis rapidement attaché à lui. J’ai bien aimé les Cavaliers Gris ou encore Edwinem, j’ai eu de l’affection pour ce bon Piak ou encore Lavinia. On voit peu ce beau monde, mais on apprécie leur présence, leurs actions.

En conclusion, j’ai beaucoup aimé ce premier tome. Il est bourré de petites choses qui le rendent sympathique, charmant et intéressant. Il est loin d’être parfait, il a même à mes yeux les défauts de ses qualités. Le fait d’être un vieux livre rend l’histoire très particulière, pareil pour les thèmes développés, pour le genre de fantasy présenté. C’est à double tranchant, soit l’on plonge dedans, soit on l’estime trop démodé par rapport à la fantasy jeunesse que l’on a aujourd’hui. J’ai aimé la quête de Tuiri, les péripéties qu’il vit, sa manière d’être, les personnes qu’il rencontre. Si je manque de consistance pour l’univers, la plume est très belle, soignée et agréable à lire. Je lirais sans hésiter la suite.