Série : The Paper Magician

Tomes 1, 2 et 3

Auteur : Charlie N. HOLMBERG

Amazon Crossing – 2016, 2017

221 pages, 228 pages, 214 pages

Je me suis achetée les tomes 2 et 3 de la trilogie et j’en ai profité pour lire l’intégralité, histoire de terminer une saga en cours. Cette semaine auprès de la série The paper magician fut très cool, ce sont des tomes courts, une série sans prise de tête, sympathique et très agréable à lire. Je ne peux que regretter que la série soit aussi courte, avec de tels personnages et un univers aussi passionnant, j’aurais préféré des tomes plus denses et des intrigues plus fouillées. Néanmoins, j’ai apprécié chacun des tomes et relirai avec grand plaisir cette trilogie.

L’intrigue tourne autour de la magie du papier et des autres formes de magie exercée dans ce Londres victorien ou se rapprochant de l’ère victorienne. Il existe différentes magies et l’école Tagis Praff permet aux élèves ayant fini leur apprentissage de se diriger vers la magie de leur choix. Enfin, dans un monde idyllique. Ceony n’a pas eu cette possibilité, elle se voit attribuer de force la magie du papier et un maître de formation aussi extravagant que mystérieux. L’histoire se concentre sur l’apprentissage de Ceony, sur les Exciseurs et leur magie du sang, une magie taboue et dangereuse, sur la relation entre Ceony et Thane. Les intrigues des trois tomes sont liées et sont bien ficelées, un brin expéditives ou faciles, mais l’histoire reste surprenante, intrigante et prenante. Je ne me suis pas ennuyée durant cette lecture. L’action, la découverte, les révélations, la réflexion s’équilibrent.

L’univers est très plaisant. C’est un réel coup de cœur, si je peux me montrer chafouine sur l’intrigue, la construction de l’univers est franchement captivante. J’ai aimé cette ambiance qui me renvoie à une Angleterre victorienne, à l’ère industrielle puisque certaines magies sont directement associées à cette époque (plastique, caoutchouc ou encore métal). Ainsi les mœurs, les vêtements, les objets sont empruntés à cette époque, tout en offrant une certaine modernité avec la magie, un moyen de regarder les choses différemment. La magie du papier m’a séduite dès le premier tome et j’en suis toujours sous le charme. Pliage, découpage, origami, illusion, donner vie aux créations en papier, Ceony tout comme Thane nous offrent un spectacle réjouissant !

Les livres s’inscrivent dans cette osmose entre fantastique et romance. Fantastique avec la magie, l’aspect un brin gothique et sombre de la magie. Ici, la mort est présente, il y a des dangers et de très gros dangers avec les Exciseurs ; cela donne souvent une atmosphère tendue, de la violence et un caractère parfois oppressant. C’est un fantastique qui va du merveilleux au dérangeant. La romance est atypique. Elle l’est à cause du tout premier tome durant lequel Ceony va arpenter le cœur de Thane, ses souvenirs, ses bons et mauvais jours. Leur lien élève et maître se creuse autant qu’il disparaît ; la romance est aussi naturelle qu’elle est difficile, car peu ou pas accepté pour l’époque en raison des différences sociales, des mœurs. Il est évident que la romance est cousue de fil blanc, pour autant, je m’y attendais – donc je ne vais clairement pas râler dessus. Au contraire, cela reste une chouette romance qui fait du bien.

Surtout que nos deux héros sont loin des enfants de chœur ! Ceony a ses défauts et ses fautes graves, de celles qui ont affecté sa famille ; idem pour ce très cher Thane. Par conséquent, j’ai beaucoup aimé que nos protagonistes se rapprochent via les péripéties vécues autant que pour l’acceptation des fautes de l’autre, l’aspect baume sur le cœur, soutien moral. Ils avancent ensemble, de travers, pas toujours sur la même longueur d’onde, mais ils sont très particuliers ensemble. Ceony reste une jeune femme que j’apprécie pour sa ténacité, son évolution et son histoire. Elle a un sacré caractère, un peu trop de détermination et une envie de tout faire toute seule – même si cela a du sens à cause de son passé. J’ai eu parfois du mal à la comprendre, mais elle reste très sympathique à suivre, débrouillarde et courageuse, perspicace. Thane restera mon petit chouchou. C’est un magicien altruiste, soucieux ; il peut être bavard et extravagant comme taiseux et irrévérencieux. Il est passionnant à voir, à comprendre et à suivre.

Les autres personnages sont intéressants. Je ne les dévoilerais pas plus pour ne rien gâcher à la surprise, mais nous avons des antagonistes terrifiants et déterminés. L’entourage de Thane et Ceony est très sympathique à rencontrer, j’ai beaucoup aimé l’amie de Ceony ou encore sa famille. Bien sûr, il est compliqué de s’y attacher autant que nos deux personnages principaux, néanmoins, ils ont un rôle, une personnalité, une présence. Je terminerai avec le style d’écriture de Charlie N. Holmberg. Je le trouve élégant, parce qu’il y a pas mal de passages angoissants, lourds et violents, elle a su narrer ces événements avec élégance. Il y a de la simplicité pour une histoire se déroulant dans une ère victorienne, sans que cela soit trop simpliste.

En conclusion, cette trilogie est à lire comme une pause. Il ne faut pas s’attendre à la densité, à complexité d’une saga de trois pavés. Les tomes sont très courts, et s’il y a des facilités ou des aspects raccourcis, je ne pense pas que ces couacs soient là pour « bâcler » l’ensemble. En effet, l’univers est passionnant, les personnages principaux sont très attachants et forment un duo très sympathique à suivre. Le style est fluide, très agréable à lire, avec élégance et modernité. Les intrigues forment un fil rouge bien pensé et solide. Chaque question trouve sa réponse, chaque problème se solde par une solution, le final est soigné et offre une conclusion charmante. C’est une trilogie fantastique avec une magie de papier étonnante, une atmosphère sombre, un humour épinglé avec justesse et une romance certes un brin naïve et prévisible, mais qui a du caractère. C’est une trilogie qui se lit très rapidement, agréable à découvrir.