Au sommaire de cet article : Porco Rosso - Arrietty, le petit monde des chapardeurs - Ponyo sur la falaise
Porco Rosso
Un film de Hayao MIYAZAKI
1h33 – Animation (GHIBLI) – 1992
Ancien combattant de la Première Guerre mondiale, Marco doit à une mystérieuse malédiction d’avoir troqué sa tête d’humain contre un groin de cochon. Il n’en continue pas moins de piloter son avion de combat et s’acharne contre les pirates de l’air qui terrorisent l’Italie. Sa seule consolation sur cette terre est d’aller boire un verre chez Gina, une tenancière d’hôtel qui l’a connu lorsqu’il avait visage humain. Les pirates se donnent pour chef le bellâtre Curtis et parviennent à mettre Marco en échec. Plus grave encore, l’appareil du pilote porcin est endommagé.
J’ai adoré ce Miyazaki, je trouve que c’est un bon film d’animation autour de la liberté, de l’aviation (un thème cher à Miyazaki), de l’Italie. Sincèrement, je lui trouve un certain charme doublé d’une bonne originalité. L’ambiance italienne est très présente, le soleil, les habitations, l’eau, le drapeau italien… Difficile de ne pas s’y croire, d’autant plus que la bande originale présente quelques sonorités typiquement italiennes. En plus, nous sommes bel et bien dans les années 20, les codes vestimentaires sont réellement respectés, je parle notamment des robes de Gina. Qui dit, les années 20 en Italie, dit montée du fascisme, nous avons droit à quelques références de l’après-guerre, du fascisme, c’est intéressant historiquement parlant. J’ai adoré l’arrière-plan, il m’a enthousiasmée.
Ce film traite de thématiques très intéressantes, comme la politique, la guerre et ses conséquences sur l’économie, d’où la difficulté de trouver de l’argent engendrant la présence en grand nombre des pirates du ciel. Ces pirates sont très drôles, j’ai ri avec leurs répliques, leurs idées loufoques et leur volonté de faire tomber Porco Rosso. Le thème de l’aviation est omniprésent, j’aime les avions de ce film, l’animation des vols, celle des combats aériens, quel travail de qualité ! Je suis fan du thème de l’air et de tout ce qui s’y touche et avec ce film je suis aux anges, les dessins des avions, des nuages, de la météo. Tout est beau et nous transporte dans le monde de Porco Rosso, c’est un réel hommage à l’aviation en général.
Le film nous parle de la figure mythique du héros solitaire, Porco Rosso est un protagoniste très attachant, son histoire est touchante. On ne sait pas comment il est devenu un cochon, mais il reste fidèle à ses convictions, libre et toujours libre. Il est peu causant, mais n’hésite pas à aider les gens qui l’entoure, il aime la solitude, mais finira par accepter Fio. C’est une figure plutôt drôle, c’est à la fois un héros et un anti héros, c’est original. J’aime sa personnalité et sa voix française, Jean Reno, est bien choisie, elle convient bien à la personne de Porco Rosso.
Les autres protagonistes sont attachants. Gina est adorable et très gentille, courageuse et bienveillante, elle aide Porco peu importe la situation, elle souhaiterait lever sa malédiction. C’est une femme extraordinaire, mais plus épatant encore, c’est Fio. Elle est tellement forte et incroyable. Sensible, volontaire, passionnée, j’aime son personnage et sa manière de voir la vie, une belle leçon de vie ! Donald Curtis est juste à mourir de rire, néanmoins, j’ai bien aimé sa détermination, c’est un sacré numéro.
Les répliques sont savoureuses, notamment grâce au bagou de Porco Rosso, les dessins sont magnifiques, l’animation fluide et aérienne. La musique est juste splendide, Joe Hisaishi a composé une bande originale de belle qualité, les instrumentales collent aux ambiances du film, je suis fan du thème principal souvent répété dans le film. Et la chanson Le temps des cerises est très jolie, elle est magique, elle correspond au film, la chanson du générique de fin est belle. Porco Rosso est et restera pour le moment mon Ghibli et Miyazaki préféré.
Arrietty, le petit monde des chapardeurs
Un film de Hayao MIYAZAKI
1H34 – Animation (GHIBLI) – 2010
1H34 – Animation (GHIBLI) – 2010
Dans la banlieue de Tokyo, sous le plancher d’une vieille maison perdue au cœur d’un immense jardin, la minuscule Arrietty vit en secret avec sa famille. Ce sont des Chapardeurs. Arrietty connaît les règles : on n’emprunte que ce dont on a besoin, en tellement petite quantité que les habitants de la maison ne s’en aperçoivent pas. Plus important encore, on se méfie du chat, des rats, et interdiction absolue d’être vus par les humains sous peine d’être obligés de déménager et de perdre cet univers miniature fascinant fait d’objets détournés. Arrietty sait tout cela. Pourtant, lorsqu’un jeune garçon, Sho, arrive à la maison pour se reposer avant une grave opération, elle sent que tout sera différent.
Un très bon film d’animation qui ravira petits et grands. Ce long-métrage d’animation des studios Ghibli est un pur enchantement. J’ai beaucoup aimé son charme atypique, sa force tranquille, je le trouve différent des autres films vus jusqu’à présent, j’ai passé un excellent moment avec. L’histoire est principalement axée sur la belle amitié liant deux personnages que tout opposent, on sent d’ailleurs que les conséquences de cette amitié vont avoir des répercussions jusqu’à la fin. En dépit de quelques zones floues comme cette fin ouverte, je le trouve très agréable à regarder.
Les personnages sont tranchés ; Sadako, Shô, Arrietty, Spiller, Poddo et Homily sont gentils, tandis que Haru est disons très spéciale. Sa manière d’être hostile se manifeste par son caractère et son but, celui de mettre la main sur les petits êtres (Arrietty et sa famille). Le fait qu’elle ira jusqu’à en kidnapper un et presque détruire la maison d’Arrietty prouve que sa quête prend le pas sur la moralité. Shô et Arrietty sont les deux protagonistes principaux, ils sont touchants et attachants, on aime suivre la construction de leur amitié. Shô veut absolument sauver et aider du mieux qu’il peut Arrietty, mais il apprendra à faire plus attention à ses actes qui ont changé la vie des chapardeurs. Arrietty est un super personnage, elle est forte et déterminée, attentionnée, curieuse, j’ai beaucoup aimé son caractère. Spiller est quant à lui moins présent que les autres, mais je suis fan de son design, c’est un petit peu l’enfant sauvage, un peu maladroit avec Arrietty, mais néanmoins courageux et attentionné.
La qualité des dessins vaut le détour. Les grands espaces et des espaces extérieurs sont particulièrement enchanteurs, toutes ces couleurs, ces fleurs et ces plantes, c’est un vrai ravissement. J’applaudis le résultat final en ce qui concerne les échelles, on passe d’un point de vue à un autre sans jamais être dépaysé, mais simplement fasciné. La maison de poupée de Sadako est une pure merveille à regarder, l’on ne se lasserait pas d’admirer les détails et la beauté du rendu global. De même que la maison des Chapardeurs, très jolie visuel, je suis absolument fan des idées. Par exemple, une épingle de couture donne une épée pour Arrietty, un seul morceau de sucre suffit à la famille… Toutes ces idées de récupérations et de détournement d’objets sont tout simplement une excellente trouvaille.
Le final est très beau, j’aime bien cette idée de faire poursuivre le film alors que le générique défile sous nos yeux, c’est une bonne idée. Au début, et seulement au début, nous avons Shô en tant que narrateur, l’idée n’est pas conservée par la suite, c’est dommage, j’aurais apprécié de l’entendre à la fin, histoire de savoir comment il allé. On peut donc affirmer qu’il s’agit d’une fin ouverte, où des questions restent en suspend, même si on espère que tout finit bien pour tout le monde. Voyons maintenant la musique. Quelle formidable bande originale. Que les chansons soient en anglais, en français ou en japonais (langue d’origine), je suis conquise. Ce sont des compositions merveilleuses, envoûtantes signées par Cécile Corbel. C’est une musicienne bretonne, jouant de la harpe celtique, harpe que nous entendons très souvent dans les instrumentales. Ces sonorités celtiques vont tellement bien à cet univers, je vous conseille vraiment d’écouter aussi bien les compositions instrumentales magiques que les chansons magnifiques interprétées par Cécile Corbel elle-même. A titre purement personnel, j’aime beaucoup Spiller, la chanson et aussi le thème, très entrainant. Arrietty’song et Neglected Garden (Mou Hitotsu no Sekai) sont aussi de très belles compositions.
Ponyo sur la falaise
Un film de Hayao MIYAZAKI
1h41 – Animation (GHIBLI) – 2007
Le petit Sosuke, cinq ans, habite un village construit au sommet d’une falaise qui surplombe la Mer Intérieure. Un beau matin, alors qu’il joue sur la plage en contrebas, il découvre une petite fille poisson rouge nommée Ponyo, piégée dans un pot de confiture. Sosuke la sauve, et décide de la garder avec lui dans un seau. Ponyo est aussi fascinée par Sosuke que ce dernier l’est par elle. Mais le père de Ponyo, Fujimoto – un sorcier autrefois humain qui vit tout au fond de la mer – la force à revenir avec lui dans les profondeurs. Bien décidée à devenir humaine, Ponyo s’échappe pour retrouver Sosuke.
Un bon Miyazaki, peut-être pas mon préféré, mais il se laisse regarder, il a un petit quelque chose qui le rend attachant et très sympathique. Je lui trouve un côté très poétique et s’inspirer de la Petite Sirène est bien exploité dans l’histoire. Il me manque très certainement des centaines de références culturelles pour apprécier à sa juste valeur ce long métrage d’animation, mais je me suis laissée transporter par la poésie et les couleurs de ce singulier univers construit pour ce film. L’histoire est simple, cependant, elle reste efficace, une petite fille poisson rouge découvre le monde humain et s’attache à un garçon. Dès lors, elle souhaite devenir humaine, clairement, nous sommes en présence d’une histoire comportant des références à la Petite Sirène. C’est toutefois, une histoire originale et atypique, elle se laisse regarder.
Il y a des messages importants, mais celui que j’ai retenu, c’est l’importance de l’environnement maritime. La protection des fonds marins, de l’eau, on le voit avec ces déchets abandonnés à la surface ou au père de Ponyo soucieux de préserver la faune et la flore marine. L’eau est omniprésente, sa force parfois destructrice nous est dévoilée lorsque Ponyo et ses sœurs se transforment en vagues géantes engloutissant la ville de Sosuke. Le père de Ponyo est méfiant des humains en raison de leur grande capacité à réduire la terre en poubelle… Bref, l’eau dans tous ses états est au cœur de ce film et j’ai trouvé les messages subtils et simples.
Des nombreuses références culturelles, j’ai néanmoins noté l’inspiration de Joe Hisaishi, le compositeur. Les musiques sont très belles, elles complètent à merveille le film, mais l’une d’entre a piqué ma curiosité. Lorsque Ponyo cour sur les grandes vagues en forme de poissons, nous pouvons entendre une musique qui nous rappelle La chevauchée des Walkyries de Wagner. Le vrai nom de Ponyo Brunehilde est le nom d’une Walkyrie dans l’Anneau de Nibelung. Ponyo sur la falaise est un film d’animation loin d’être sombre, il porte de très belles couleurs évoquant la technique de l’aquarelle. Ces couleurs sont pures, éclatantes, la qualité graphique est au rendez-vous, les effets créés à partir de la couleur sont à souligner. Ce sont d’ailleurs les couleurs qui permettent d’entrer dans cet univers particulier, et même s’il paraît léger, l’importance des liens familiaux le rend très prenant.
En somme, c’est un très bon Miyazaki, il m’a fait passer un bon moment. Les dessins sont singuliers et ils sont mis en valeur par des couleurs splendides, l’animation est fluide et impressionnante. Le fait d’utiliser l’eau donne des scènes incroyables ainsi que des sensations de calme, les messages sont touchants, les protagonistes très sympathiques et attachants, et pour conclure, la bande originale est fantastique. À voir pour les admirateurs de Miyazaki.
Mon classement >
1 - Porco Rosso
2 - Arrietty
3 - Kiki la petite sorcière
4 - Le royaume des chats + Si tu tends l'oreille
5 - Le château ambulant
6 - Le vent se lève
7 - Souvenirs de Marnie
7 - Souvenirs de Marnie
8 - Les contes de Terremer
9 - Le voyage de Chihiro
10 - Le château dans le ciel
11 - La colline aux coquelicots
12 - Mon voisin Totoro
13 - Princesse Mononoké
14 - Souvenirs, goutte à goutte
15 - Ponyo sur la falaise
16 - Je peux entendre l'océan
6 comments
J'adore lire tes articles sur les Ghibli! :D J'avais vu Arietty au cinéma et j'avais adoré ♥ Par contre je ne savais absolument pas que la personne à l'origine des musique était bretonne ! J'ai aussi bien aimé Ponyo mais je pense que c'est l'un des films que j'apprécie le moins. Il faudrait que je le revois, peut-être que mon avis changera!
RépondreSupprimerEt pour finir tu me donnes très envie de regarder Porco Rosso !
Je suis pas très objective pour Porco Rosso, c'est mon Ghibli préféré et je sais que certains n'ont pas adhéré ^^ Je te souhaite un bon visionnage =) J'admets que Ponyo fait partie de ceux que j'ai le moins apprécié. Arrietty est vraiment super chouette ♥
SupprimerC'est vrai que tes avis sur les films Ghibli sont très intéressants et agréables à lire !! Tu me donnes très envie de découvrir Porco Rosso ! Sinon, j'avais adoré Arrietty, les détails, l'histoire, c'est génial <3 Et l'histoire de Ponyo est trop mignonne, je n'ai sans doute pas capté toutes les références non plus alors contente de lire celles que tu partages :D !
RépondreSupprimerQuel est ton prochain Ghibli ?? Tu commences à en avoir vu un paquet là^^
J'ai vu Le vent se lève, Souvenirs de Marnie et Si tu tends l'oreille... Il me reste à voir Nausicaä de la vallée du vent, Mes voisins les Yamada, Le tombeau des lucioles, Pompoko et Le Conte de la Princesse Kaguya sur Netflix. Le tout dernier restera La Tortue Rouge qui n'est pas sur Netflix. Merci beaucoup pour ce retour, j'espère que tu auras l'occasion de découvrir Porco Rosso =)
SupprimerArrietty et Ponyo ❤
RépondreSupprimerDommage, ce dernier est l'un de mes préférés o/
Il faudrait que je me bouge pour les reregarder sur Netflix :D
Remarque, une fois les nouveaux visionnés, j'aimerais bien revoir certains anciens... Je suis curieuse de voir si en revoyant Ponyo, je change d'avis ou pas. Après, c'est comme Totoro, c'est très mignon et sympathique.
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