La dernière lune de Jeremy Filali et Jules Thiessart

Tome 1 de Noara

Atypique Studio – 2019 – 252 pages – 8 €20

Fantasy | Guerre | Rites de passage

Une lecture très sympathique qui me rend curieuse sur la suite. Je remercie le Studio Atypique pour ce partenariat, parce que l’univers de Noara m’intrigue et que j’ai hâte de voir la suite des événements. Il faut savoir qu’à la base, Noara est un univers qui s’étend à travers différents supports, le livre, mais aussi le jeu vidéo (Noara : The conspiracy - sortie courant 2021, jeu sur PC). Sans oublier qu’une fiction auditive est prévue par rapport à ce roman et qu’il a un casting de haut niveau (Pierre-Alain De Garrigues, Françoise Cadol, Camille Donda et Alice Orsat) ! Par conséquent, vous allez pouvoir choisir votre manière d’explorer Noara. Personnellement, je suis très tentée par la fiction auditive, ce casting me vend du rêve, le jeu me tente également - même si mon PC pro n'est pas pensé pour le gaming à la base. Maintenant, retour sur le roman !

En sachant que ce roman est une sorte de prologue si vous désirez vous lancer dans le jeu vidéo. Ce roman se passe juste avant le jeu vidéo et il est le premier d'une série en 8 tomes. Le livre et le jeu sont étroitement liés, toutefois vous pouvez jouer au jeu sans avoir lu le livre. Perso, plus vous avez d’informations, mieux c’est, donc autant profiter du support papier ! Et là, vous avez de très belles informations en plus d’avoir une histoire intéressante. De plus, il faut garder à l'esprit que le jeu se verra modifié et amélioré au fil des parutions livresques, donc, si vous avez envie de vous lancer dans le jeu, lire les romans sera probablement nécessaires !

Évidemment, ce n’est pas le genre de récit qui plaira à tout le monde. Ici, l’histoire nous transporte auprès d’un groupe fascinant de personnages qui vont devoir se surpasser pour réussir diverses épreuves, monter dans la hiérarchie, gagner des galons et se lancer dans la vie – car ils restent des adolescents. Les épreuves sont très physiques, éprouvantes, elles vont drainer pas mal côté mental… bref, c’est une intrigue qui va réclamer des muscles, de la baston, de l’action et de la tension. Pas le temps d’avoir des instants de quiétude, d’apaisement. Nous sommes sur du rite de passage, des épreuves compliquées, du surpassement de soi et la cruauté de la guerre, des divergences politiques… qui certes, ne sont pas majeures dans l’histoire, mais savent pertinemment pointer le bout de leur nez – en particulier à la fin.

Et ce final est de toute beauté. Cruel, amer, terrible, renversant. Le final est super bien pensé, après tant de mots passés avec cette troupe attachante et imparfaite. J’ai beaucoup aimé ce premier tome, il a un côté très prologue ou préambule, mais il a su se créer une atmosphère, une ambiance bien à lui. Ce premier tome a su construire une histoire assez captivante, très vidéoludique dans son raisonnement, permettant de créer les premiers fils rouges qui nous accompagneront par la suite. D’ordinaire, je ne suis pas très « pan, pan, boum, baston, gros muscles », ici, ce mantra ne m’a pas dérangée tant il amène des mystères ou un univers très intéressant !

Nous sommes dans un monde de fantasy basé sur des espèces aquatiques, nous sommes sous l’eau. Avec des peuples orques, des anguilles, des tortues, des axolotls, c’est hyper novateur pour moi et j’ai été super ravie de découvrir toutes ces espèces. L’univers est super bien présenté et exploré à travers ce premier opus, la culture, les castes, tout est soigné, pensé, bien coordonné. J’ai passé un super moment avec le monde de Noara et j’ai hâte d’en apprendre davantage, parce que cet univers est suffisamment riche et dense pour s’étoffer, se complexifier. La plume des auteurs est super agréable à lire, moderne comme il faut pour nous accrocher, pour les dialogues, précise et fouillée pour les descriptions et les explications. Le récit est décomposé en plusieurs chapitres à l’intérieur desquels, il est possible de suivre un ou plusieurs protagonistes. Certes, l’emploi du « je » permet une identification rapide et efficace, toutefois, les auteurs ont su créer des univers bien spécifiques à chaque personnage : vocabulaire, motivation personnelle, problèmes précis. Donc même sans préciser qui nous parlait, je parvenais la plupart du temps à retrouver le personnage dont je suivais le récit.

Les personnages sont plutôt cool. J’ai adoré la petite troupe, j’ai apprécié les personnages du roi des Kragh, de Gakpé ou Djakpa (tortues) ou la méduse Nariah, ils étaient super fascinants, drôles, percutants. Amanaka est le prince des Kragh, l’héritier. C’est un orque qui représente dignement la fonction de prince, à la fois fort et leader naturel, soucieux du collectif, un brin orgueilleux. C’est probablement l’un de mes préférés dans ce récit. Ensuite, dans mes chouchous, il y a Arkansza, la tortue chamane, absolument géniale, discrète et réfléchie, sensible, j’ai adoré suivre chacun de ses paragraphes. Chaknie, l’axolotl, elle est intéressante, notamment pour son histoire autour de son frère, pareil pour Rexes, c’est super passionnant de suivre son évolution en raison de cette histoire autour de son clan, rejeté et exilé. Celui que j’ai le moins aimé est probablement Slik, pour une question de personnalité, néanmoins, il y a quelques événements intéressants autour de lui, il est même assez amusant.

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