Adam Clarks (HAUTIERE et TAPONE)

by - 27.2.22



Adam Clarks de Régis HAUTIÈRE et Antonio TAPONE
Glénat (Collection Treize étrange) – 2015 – 64 pages – 19 €50
* Prix SNCF du polar 2016 *


Adam Clarks… Pour certains d’entre vous, ce nom n’évoque rien. Les autres se souviennent peut-être de l’avoir vu sur les manchettes de journaux à sensation. Clarks a en effet eu son heure de gloire il y a quelques années…


J’avais rédigé une première chronique en 2015 à la sortie de cette bande dessinée reçue dans le cadre d’un partenariat entre les éditions Glénat, la SNCF et du site Babelio. L’ayant relue récemment grâce au challenge d’Alex Bouquine en Prade « Fais vriller ta PAL » en 2022, j’en ai profité pour relire cet avis, le dépoussiérer et l’actualiser – si c’était nécessaire de le faire bien sûr.

Mon œil a directement été fasciné par le style très singulier de la couverture de cette BD. Je suis tellement heureuse d’avoir pu la découvrir, c’est un bel album que je conseille vraiment aux amateurs. Le livre est très beau, son format est atypique – il est très grand ; le choix du papier rend les illustrations encore plus sympathiques. Le tout est lisible et aéré, il est maniable, avec une très jolie couverture qui semble nous plonger dans une atmosphère de nuit, un doux parfum de policier, voire un soupçon années 60 à l’horizon. Rien que l’ambiance dégagée par le style graphique, je me suis sentie totalement hypnotisée.

L’intrigue possède très clairement tout ce que j’ai décrit dans le paragraphe précédent. Dès les premières cases, j’ai ressenti cet effet policier d’une ancienne époque – ce que l’on appelle « film noir », avec ce narrateur qui nous raconte les faits, intervenant çà et là pour présenter Adam Clarks ou d’autres protagonistes importants. Un effet narratif très concluant, ça ajoute une plus-value dans l’immersion déjà réussie. Car le policier est de mise, vol, espionnage, l’atmosphère est tendue par le contexte historique (guerre froide, le conflit entre les Russes et les États-Unis surgit à travers l’art, les découvertes scientifiques, etc.). Tous les ingrédients sont aisément employés et font effet ! J’ai adoré ce journaliste aux activités nocturnes douteuses, ce double jeu d’espionnage forcé qu’il doit subir, les retournements de situation. L’ambiance est prenante du début à la fin.

Le travail effectué pour ce rendu graphique et textuel est génial, passionné et fouillé. Nous sommes clairement dans les années 60, au cœur d’un conflit redoutable ; vêtements, expressions, tout est fait pour donner de la matière à l’histoire et fournir un cadre parfait pour un policier. Adam Clarks est un journaliste du grand monde, seulement, il déteste toutes ces personnes riches ; un côté Arsène Lupin en apparence. Adam Clarks est ici pour voler des œuvres d’art, des pierres précieuses, car il refuse de les voir exposer comme des trophées par les collectionneurs. C’est un but sympathique, dans l’idée. Il se voit mêler à une affaire qui le dépasse et j’ai adoré la manière dont il s’en sort, avec intelligence, finesse et précision, à l’image d’un Lupin. Moins gentlemen certes, en raison des choix qu’il doit faire, des manières moins chevaleresques et du sang versé.

Le scénario de Régis Hautière se conte à travers des bulles au texte ciselé, soigné ; le russe parle avec un accent, on ressent toute la personnalité d’Adam à travers ses répliques. Les dialogues permettent de mieux appréhender les protagonistes, leurs relations. L’intrigue prend son temps pour être narré, mais elle sait habilement jouer entre réflexion, action et manipulation. Les illustrations sont magnifiques. J’avertis tout de même : il ne pourra pas plaire à tous, toutefois, j’ai été séduite. Les traits sont anguleux, bien taillés, j’adore le rendu pour le character design. Chaque personnage à son physique ; les vêtements et autres objets sont soignés et très agréables à regarder, on se perd dans la contemplation des détails. Le style est d’autant plus plaisant lorsque l’on voit le jeu de colorisation abordé par Antonio Tapone. Les couleurs sont restreintes, nous avons la dualité noir et blanc, sur laquelle viennent s’ajouter des tonalités froides comme le vert et le bleu – marquant un côté secret, le vol, la nuit. Le crépuscule ou la journée s’offre des teintes dans l’écru, un jaune plutôt doux. Le rouge est très présent, c’est une couleur qui donne du peps, elle accentue les émotions, un fait, un personnage, le rouge a un rôle précis. Les couleurs fonctionnent entre elles, elles donnent toutes les ambiances de la bande dessinée et c’est un vrai régal à découvrir.






Crédits images :
Livraddict * Flaticon * Canva * BDGest




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4 comments

  1. C'est assez intriguant tout ça !

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  2. Tu parles bien de cette BD et même si je ne suis pas fan des dessins, je ne dis pas non :)

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    1. C'est une BD très intéressante, les dessins sont particuliers je sais ^^ mais perso, ils me fascinent (choix des couleurs surtout). Si tu as l'occasion de le lire, je te souhaite une belle découverte =)

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