Avis Express #006 ~ Les 4 Fantastiques (2015), Kong Skull Island, Les longueurs (CASTILLON), Coeur d'encre (FUNKE)
Les 4 Fantastiques
Un film de Josh TRANK, 2015
Adaptation moderne et résolument nouvelle de la plus ancienne équipe de super-héros Marvel, le film se concentre sur quatre jeunes génies qui se retrouvent projetés dans un univers alternatif et dangereux, qui modifie leurs formes physiques mais aussi leurs vies de façon radicale. Ils devront apprendre à maîtriser leurs nouvelles capacités et à travailler ensemble pour sauver la Terre d’un ancien allié devenu leur ennemi.
Alors, non.
Bien évidemment, je vais tenter de définir au mieux mon ressenti sur ce film. Je ne veux plus jamais entendre ou lire un avis négatif sur les 4 fantastiques avec Ioan Gruffudd, Jessica Alba, Chris Evans et cie. Parce que clairement, ce reboot est clairement horrible, on dirait un teenage movie sur fond de « Les 4 Fantastiques ».
Le casting est peut-être sympa sur d’autres films, mais là, ça joue à côté de la plaque. Je n’ai pas aimé les personnages que j’ai trouvés un peu plat et cliché, ça manquait d’alchimie et de ce fait, tous les dialogues sonnaient un peu creux et manquaient de muscles. J’ai pas été emballée par l’intrigue, je l’ai trouvée un peu molle, avec des enjeux pas très captivants et des thématiques inexistantes ou pas très intéressantes.
Le film fait moins de deux heures, mais il est extrêmement long à se mettre en place et seule la dernière demi-heure m’a réveillée, dès que Fatalis apparaît en fait. La bande son est pas très mémorable, je ne me rappelle de rien, même en la réécoutant en dehors du film. Fatalis est super terrifiant et très bien fait sur le plan du design (costume) et les effets spéciaux sont super beaux, les pouvoirs magiques, la planète visitée, le final, esthétiquement le film était très beau.
J’espère qu’un jour, le reboot des 4 Fantastiques sera aussi grandiose qu’un film du MCU, parce que le groupe mérite vraiment d’être mis en valeur.
Kong : Skull Island
Un film de Jordan VOGT-ROBERTS, 2017
Un groupe d’explorateurs plus différents les uns que les autres s’aventurent au cœur d’une île inconnue du Pacifique, aussi belle que dangereuse. Ils ne savent pas encore qu’ils viennent de pénétrer sur le territoire de Kong…
Très sincèrement surprise. Je ne suis pas une fan de la licence King Kong, j’avais bien aimé un film, celui de 2005 avec Naomi Watts et Adrien Brody qui était plutôt classique par rapport à ce que je connaissais de l’histoire King Kong. Là, on est sur quelque chose de très différent et j’en ressors très contente de l’avoir vu. Et quand je regarde le final, je me demande si des « suites » n’étaient pas envisagées à la base, sur d’autres créatures comme Godzilla par exemple.
En tout cas, le film ne casse pas trois pattes à un canard, il est pas marquant ou révolutionnaire. Ce qui m’a conquise, c’est le casting et l’ambiance du film. L’atmosphère est méga pesante, c’est sombre et violent, c’est un film qui joue sur la tension, qui est terrifiant et dramatique, pas très joyeux. J’ai apprécié les thématiques exploitées comme la guerre, le jusqu’au boutisme de certains militaires et scientifiques pour leur ego personnel. J’ai beaucoup aimé l’esthétique très année 70, les couleurs du film – rien que l’affiche est top pour ça, les décors, les effets spéciaux pour créer les créatures de l’île.
Le casting m’a totalement séduite. J’adore Brie Larson en photo-reporter de guerre, elle campe un personnage perspicace et féministe, avec une sensibilité bien présente, courageuse sans être une tête brûlée. J’ai bien aimé l’alchimie invisible et pourtant très chouette que son personnage a avec Conrad (Tom Hiddleston). Ce dernier ne joue pas le mercenaire brut de pomme, c’est un homme raisonnable, expérimenté, qui sait être pacifique et soucieux des autres. Samuel L. Jackson fait un Packard des plus terrifiants, il me rappelle un subtil mélange entre Rourke (Atlantide l’empire perdu), Clayton (Tarzan), on sent que la guerre l’a marqué. J’ai bien aimé le personnage de Marlow qui était super drôle et parfait en guide inattendu, en survivant éclairé.
Les Longueurs de Claire CASTILLON
Gallimard Jeunesse, Scripto (On lit plus fort) – 2022 – 185 pages – 10 €
Avertissement : [violences sexuelles, viol, agressions sexuelles, violences psychologiques, pédophilie]
« Tu es fermée comme une outre, me dit maman. Toute floue, Lili. Et puis fuyante. Il se passe quelque chose, dis-moi. On t’a fait un sale coup ? Je peux t’aider ? Je te dépose au collège ? » Outre noire. Peinture. Soulages. Cours d’art plastique avec Mme Peynat en salle 2B. Concentre-toi, Lili. Trouve la solution. Il y a toujours une voie de réchappe. Les mamans savent, à peu près. D’instinct, elles devinent. À peu près. La mienne sait que dans sa fille quelque chose ne marche plus. Dans la tête d’une enfant sous l’emprise d’un pédophile : un roman vertigineux et cru, porté par le talent magistral de Claire Castillon.
Un roman très court et parfaitement percutant, il était inutile de faire durer le récit plus longtemps et l’autrice l’a pleinement compris, plus de pages et le roman sombrer dans une voie qui devenait malsaine. Alors que là, comme le récit est court, il est fait office de coup de poing et restera sans aucun doute très marquant. Je suis entièrement d’accord avec la postface qui estime que ce roman devrait être lu, étudié en classe et davantage montré, parce qu’il a tout pour faire comprendre ce sujet aussi horrible qu’important : la pédophilie.
L’histoire raconte de manière juste et édifiante ce qui se passe dans la tête d’Alice depuis sa rencontre avec Mondjo jusqu’à ce que la vérité éclate. L’autrice nous raconte comment les faits se nouent, s’imposent et deviennent le quotidien de la victime, comment tout est accepté par Alice qui est sous l’emprise de son agresseur, comment elle parvient à se poser des questions, à s’interroger, à comprendre qu’il y a un hic et comment cette bulle de mensonges va éclater. L’intrigue est donc prenante dès les premières lignes jusqu’au dénouement final, et tout au long du récit, les faits sont d’une extrême gravité et permettront à chaque pré-ado et ado de comprendre le sujet et peut-être de s’en sortir s’ils sont victimes ou témoins.
L’autrice a su choisir ses mots, elle utilise des termes simples avec des phrases courtes, des métaphores qui sont loin d’être obscures, et pourtant elle ne sombre pas dans le vulgaire ou la surenchère. C’est écrit avec une grande justesse, des mots qui heurtent et qui interrogent, qui mettent en lumière cette violence encore taboue dans la société. C’est écrit avec subtilité et élégance tout en étant percutant et marquant. J’ai eu un peu de mal au départ avec cette plume très hachée, mais j’ai fini par être totalement prise par le vécu d’Alice.
Les personnages sont criants de vérité, humains. J’ai beaucoup aimé le travail psychologique fait par l’autrice pour présenter des personnages loin d’être parfait, les parents d’Alice en sont un exemple, pareil pour Mondjo qui est tout bonnement une ordure hors catégorie, c’est même édifiant tant il est probable que chacun ou chacune d’entre nous ait pu croiser la route d’un Mondjo, d’une Alice. En tout cas, en dépit du peu de pages du récit, les personnages sont réalistes et j’ai beaucoup appris à travers les yeux d’Alice. C’est un roman que l’on devrait tous et toutes lire, parce que tout est juste, maîtrisé et que ce livre est nécessaire et glaçant.
Cœur d’encre de Cornelia FUNKE
Folio Junior – 2010 – 653 pages
Meggie, douze ans, vit seule avec son père, Mo. Comme lui, elle a une passion pour les livres. Mais pourquoi Mo ne lit-il plus d’histoires à voix haute ? Ses livres auraient-ils un secret ? Leurs mots auraient-ils un pouvoir ? Un soir, un étrange personnage frappe à leur porte. Alors commence pour Meggie et Mo une extraordinaire aventure, encore plus folle que celles que racontent les livres. Et leur vie va changer pour toujours…
En attendant de vous offrir mon retour sur cette trilogie et donc de lire les tomes 2 et 3, je peux déjà faire un retour de ce premier tome. Je l’avais déjà lu, peu de temps après ma découverte du film qui me plaît autant que le roman, si ce n’est plus pour une raison très simple : les longueurs qui donnent un effet de lenteur pas toujours agréable. Cela étant dit, j’ai passé un bon moment avec ce premier tome, ma relecture de celui-ci n’a pas entaché mon enthousiasme et j’ai hâte de me plonger dans Sang d’Encre.
L’intrigue est un poil longue, mais dans ses grandes lignes elle me plaît énormément. C’est tout ce que j’aime avec des affaires de familles, beaucoup de références livresques ou au monde du livre (relieur, écrivain, conteur, collectionneur de livres), une aventure hors du commun avec de chouettes péripéties et un final grandiose. Une intrigue qui a ses bons ingrédients à base d’émerveillement et de drames, d’émotions et d’actions, il y a largement de quoi maintenir son intérêt éveillé et le final m’a entièrement séduite.
L’univers même de Cœur d’encre me fascine, j’adore les ouvertures de chapitres avec ces références littéraires – ça me donne très envie de lire Princesse Bride, de relire le Hobbit et le Seigneur des anneaux. Tout ce monde à la fois féerique et dangereux donne de la matière à l’autrice qui nous offre une belle histoire fantastique, aussi belle que terrifiante. J’ai beaucoup aimé ce monde de Cœur d’encre, protagonistes comme antagonistes sont très intéressants à suivre, j’aime beaucoup Meggie et son père Mo, Doigt de poussière est fascinant, Capricorne est terrifiant.
L’autrice a su créer un monde entre réalité et fantasy qui s’avère passionnant à découvrir au fil des pages, elle a su donner vie à ses personnages, elle sait créer des ambiances très prenantes avec des descriptions très fouillées. Cœur d’encre possède pour moi cette part d’aventure avec des codes propres aux contes, un subtil mélange entre la magie qui fait rêver et des instants qui nous plongent dans l’effroi.
8 comments
Je garde de bons souvenirs de Coeur d’encre ! Je suis contente qu’il t’à plus également !
RépondreSupprimerMerci beaucoup, j'ai hâte de pouvoir lire le second opus maintenant =)
SupprimerJe crois que j'ai vu cette version des 4 fantastiques... Mais je n'en garde pas un énorme souvenir. Si on me parle des 4 fantastiques, c'est la version avec Jessica Alba qui me vient plus en tête, c'est sûr.
RépondreSupprimerTu me donnes vraiment envie de me pencher sur Cœur d’encre !
L'univers a l'air top, je ne connaissais pas du tout.
Pareil pour les quatre fantastiques, je vois le cast avec Jessica Alba, Chris Evans, etc. Je vais oublier cette version de 2015 horrible :/ Ah, j'ai hâte de lire les deux autres tomes de Coeur d'encre histoire de sortir une chronique dessus =)
SupprimerIl faudrait que je regarde Les 4 fantastiques. Il ne me dit rien ce film 😅
RépondreSupprimerCœur d'encre est une saga qui me fait envie :)
Coeur d'encre, j'ai bien aimé ce premier tome, j'ai hâte de découvrir la suite ^^ Quant aux 4 fantastiques, je préfère la version avec Jessica Alba, Chris Evans - même si elle demeure un brin kitsch. Cette version 2015, à toi de tester =)
Supprimer"Alors, non." ça commence bien ça 😂
RépondreSupprimerLes 4 fantastiques ne m'intéressait pas de base, mais là, je ne risque pas de le regarder après ton avis ahah ! Pour le coup, Kong m'emballe un peu plus, c'est typiquement le genre de film que je pourrais regarder pour tromper l'ennui un soir :)
Je te rejoins totalement sur ce que tu dis de Les longueurs : le texte coup de poing, tout en justesse, même si en effet la plume est un peu destabilisante au début. C'est une lecture qui donne des frissons.
Très contente de lire ton avis sur Coeur d'encre, tu as enfin réussi à le lire depuis tout ce temps :)
Oui, j'ai fini par enfin me lancer dans Coeur d'encre ainsi que ma relecture de la Passe-Miroir, c'est fou ^^ Kong est vraiment chouette, j'en garderai un bon souvenir. Merci beaucoup pour ce retour =)
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