Avis Express #009 - Joker, Elysium, La Passe-Miroir tome 2 et tome 3 (relecture - DABOS)

by - 25.5.22



Joker

Un film de Todd PHILLIPS, 2019
Avertissement : [film traitant de pathologies psychologiques, scènes de violences physiques, ambiance dite anxiogène]


Le film, qui relate une histoire originale inédite sur grand écran, se focalise sur la figure emblématique de l’ennemi juré de Batman. Il brosse le portrait d’Arthur Fleck, un homme méprisé par la société.


Parce que je suis curieuse de l’univers DC, j’avais très envie de découvrir ce film, je savais qu’il racontait les origines du Joker, qu’il avait une ambiance très sombre et ultra-violente avec une dimension anxiogène et psychologique très prononcée. D’ordinaire, je n’aime pas les univers ultra-violents, les thrillers psychologiques – je n’ai pas aimé Glass (que je n’ai pas terminé), je n’ai pas adhéré à Black Swan. Donc, je partais avec curiosité et appréhension.

Tout est excellent, mais je n’ai pas aimé le film.

L’image est sublime : les cadrages, les couleurs et les ambiances colorées, l’esthétique du Gotham, cette ambiance typée des années 70, les costumes et les accessoires. Tout est soigné et c’est super passionnant de voir l’important travail sur le visuel. De plus, Joaquim Phoenix est parfait pour ce rôle du Joker.

La musique est superbe, pour le coup, elle accompagne à merveille les images. Elle est parfaite pour créer de la tension et de l’angoisse, elle est parfaite pour sublimer cette ambiance psychologique travaillée. De même que les chansons, elles permettent parfaitement de s’immerger dans les années 70, et enfin, la danse du Joker est parfaite pour illustrer le personnage.

L’ambiance est oppressante de fou. Clairement ce Gotham respire et expire la malveillance, la tension et la haine, un fond de révolution, avec de la violence physique très prononcée et gratuite, des actes d’une cruauté et d’une mortalité brutale. Très sincèrement, c’est dérangeant même si je comprends parfaitement l’idée qu’il y a derrière, les images sont crues et le film n’est pas à montrer à tout le monde. L’intrigue psychologique est bien développée, la création du Joker, la vie d’Arthur Fleck avec le final en apothéose, le scénario donne une histoire prenante.

Maintenant, je ne suis pas emballée par la mayonnaise au total. C’était beaucoup trop long et creux, je ne suis pas parvenue à adhérer aux personnages, à cette vision du Joker et seul le dernier quart d’heure m’aura réveillée – dès qu’il devient le Joker, j’ai fini par apprécier le film. Tout ce qu’il y avait avant m’a ennuyée et je crois que définitivement, les thrillers psychologiques ne sont pas pour moi, les films parlant de violences physiques et psychologiques avec de la cruauté gratuite ne sont pas pour moi – même pour dénoncer.

Donc, le film est excellent d’un point de vue objectif, mais d’un point de vue personnel, ça ne l’a pas fait avec moi.




Les disparus du Clairdelune de Christelle DABOS

Tome 2 de la Passe-Miroir – relecture
Éditions Gallimard Jeunesse – 2015 – 550 pages – 19 €


Fraîchement promue vice-conteuse, Ophélie découvre à ses dépens les haines et les complots qui couvent sous les plafonds dorés de la Citacielle. Dans cette situation toujours plus périlleuse, peut-elle seulement compter sur Thorn, son énigmatique fiancé ? Et que signifient les mystérieuses disparitions de personnalités influentes à la cour ? Ophélie se retrouve impliquée malgré elle dans une enquête qui l’entraînera au-delà des illusions du Pôle, au cœur d’une redoutable vérité.


Je poursuis ma relecture de la Passe-Miroir avec le second opus qui était à sa sortie mon petit chouchou ! Passé la relecture, il conserve amplement son statut de chouchou. J’aime définitivement les événements contés à travers cette intrigue de disparus à retrouver, j’aime énormément les découvertes pour étoffer l’univers. C’était captivant du début à la fin et cette relecture m’a totalement enchantée – parce que depuis 2015, certains détails se sont perdus. Donc je peux enchaîner sans problèmes avec le troisième tome.

J’aime énormément cette incursion dans la sphère plus privée de Farouk, l’esprit en charge du Pôle. J’aime énormément cet univers très féminin et presque oriental, avec ce contraste très prenant qu’est le Pôle et ses contrées nordiques. J’ai beaucoup aimé toutes les informations données par l’autrice pour que l’on puisse en savoir plus sur les esprits de Famille, leurs origines et les mystères qui les entourent, notamment avec ce fameux Livre à lire. J’aime énormément le travail de l’autrice pour donner du cœur à son monde, du relief, pour donner des réponses tout en apportant d’autres réponses.

Par ailleurs, au-delà des disparus du Clairdelune, j’aime beaucoup cette part d’enquête policière et surtout, les révélations en fin de tome, les surprises de cette fin de tome étaient et le sont toujours, dans mes fins les plus prenantes. Ces fins qui m’ont totalement scotchée et qui donnent envie de se jeter dans la suite. Même encore aujourd’hui, j’adore ce final grandiose et terrifiant, en partie amer. Enfin, la relation qui unit Thorn et Ophélie est singulière, elle interpelle, elle peut nous faire rouspéter, soupirer, rire ou nous agacer, un peu plus que cela même. Mais j’adore cette relation qui se noue petit à petit, Thorn fissure un peu plus cette armure tandis qu’Ophélie gagne en détermination, en force, elle a toute mon admiration.

La plume de l’autrice est sublime, j’ai aimé me promener à la Citacielle et ses environs, en compagnie d’Ophélie et de Thorn, de Berenilde dont j’ai bien aimé le rôle ou même de la tante Roseline, de Gaëlle et de la Mère Hildegarde, de ce cher Archilbald – les anciens protagonistes côtoient des nouveaux qui nous intriguent, nous terrifient ou nous amusent, le Baron Melchior et sa sœur Cunégonde parmi tant d’autres. La famille d’Ophélie est toujours aussi particulière, je n’en suis pas fan, excepté le grand-oncle, les Doyennes et leur Rapporteuse sont détestables, et ce tome ne fait que renforcer mon aversion en ce qui les concerne. Cependant, tous sont bien développés et apportent quelque chose au récit, ils ne sont pas là par hasard. Et ce puzzle-ci est des plus passionnants à comprendre.



Elysium

Un film de Neill BLOMKAMP, 2013
Avertissement : [scènes de violences physiques, parle de maladie]


En 2159, alors que la population riche vit sur une station spatiale artificielle le reste de la population tente de survivre sur la Terre dévastée. Un homme accepte une mission qui pourrait ramener l’égalité entre les deux mondes.


Un film intéressant, divertissant avec de bonnes idées – j’admets totalement que ce n’est pas le genre de films que j’apprécie et je ne pense pas le revoir dans un avenir proche ou lointain, mais depuis le temps que je souhaitais le découvrir, je suis contente de ce visionnage.

L’histoire est un brin vu et revue, d’un côté les pauvres sur une terre défoncée, un avenir peu radieux pour notre belle planète en somme – et de l’autre côté, les riches qui ont pu se bâtir une nouvelle vie sur une station spatiale de luxe. Jusqu’au jour où un grain de sable va devoir – malgré lui, changer ce manichéisme. L’histoire est donc simple, toutefois, le rythme est prenant, de bonnes scènes d’action et un final captivant, émouvant même. Un peu trop « pan-pan-boum » pour moi, ça manque un peu d’élégance, même pour un film d’action, j’aurais aimé des réflexions plus poussées sur les thématiques exploitées : enjeux sociaux, écologiques, les questions d’identité et d’avenir possible sur une terre ravagée, l’accès aux soins, etc.

À côté de ça, les scènes d’actions sont bien filmées. La station spatiale est très belle, l’esthétique de ce monde luxueux et les accessoires de haute technologie sont bien pensés pour nous transporter dans cette terre de 2159. Idem pour les paysages typés bidonville qui remplace nos villes, c’est bien pensé et présenté. La bande son ne m’a pas marquée, et le casting était très sympathique, je pense à Diego Luna, Matt Damon ou encore Jodie Foster. En tout cas, le film a de bons atouts et de très gros soucis, c’est du bon spectacle qui manque un peu de finesse et de travail, pourtant, les images sont jolies, le casting est investi et les décors/accessoires sont tops pour nous plonger dans ce futur hypothétique.



La mémoire de Babel de Christelle DABOS

Tome 3 de la Passe-Miroir – relecture
Éditions Gallimard Jeunesse – 2017 – 485 pages – 18 €


Thorn a disparu depuis deux ans et demi et Ophélie désespère. Les indices trouvés dans le livre de Farouk et les informations livrées par Dieu mènent toutes à l’arche de Babel, dépositaire des archives mémorielles du monde. Ophélie décide de s’y rendre sous une fausse identité.


Il fallait que je relise ce troisième tome, à l’époque j’avais bien aimé, mais sans plus. Je n’aimais pas ce tournant, j’avais des difficultés à retrouver la plume qui m’avait tant séduite sur les deux premiers opus, je n’étais pas fan de Babel et surtout, je me rends compte que je n’étais pas attentive à ce que je lisais, que j’ai dû lire pas mal en diagonale. Bref, c’était le tome que j’aimais le moins et avec ce tome me trottait l’idée de relire la saga, car j’étais un peu convaincue d’avoir perdu tant d’éléments…

Chose faite aujourd’hui et en enchaînant les tomes, en relisant celui-ci, c’est la nuit et le jour. Déjà les pièces s’imbriquent davantage dans mon esprit concernant le fil rouge autour des Esprits de Famille, de Dieu et de l’Autre. D’ailleurs, je m’aperçois que les révélations faites sont incroyables, j’ai adoré toutes ces découvertes qui me fait faire des tonnes de théories, c’est comme si je lisais le tome pour la première fois. J’avais absolument tout oublié de cet arc narratif, j’avais même oublié tout ce qui concerne la petite Victoire, ces bribes qui servent d’interlude sont très intéressantes. La dernière bribe m’a totalement glacée, comment j’ai fait pour oublier ça ? Parce que ce final est terrifiant, tout comme ces dernières lignes, elles donnent très envie de se jeter sur la suite.

Ce que je n’avais pas oublié, c’est le système de Babel que j’avais détesté de part en part. Alors, je n’aime toujours pas l’ambiance malsaine de cette arche, avec cette course à la bien-pensance et cette compétition très dérangeante entre les étudiants. Toutefois, avec l’âge et peut-être aussi avec ce contexte de la guerre en Ukraine, je me rends compte que toute ceci revêt un caractère différent : la guerre de l’information, l’aseptisation en interdisant le mot guerre, etc. Les thématiques sont très intéressantes et très bien menées à travers les nouvelles aventures d’Ophélie.

Cette dernière a beaucoup changé, même si elle demeure fragile, elle se démène pour trouver la vérité et retrouver Thorn. Ce dernier est la plus grande surprise du tome niveau évolution, l’armure à peine fissurée du précédent opus, il se dévoile beaucoup plus et ça fait plaisir. Les retrouvailles et toute la dernière partie, les derniers chapitres, tout ceci montre que le duo est attachant, ce couple fait des merveilles. Je suis contente de retrouver les anciens personnages comme Archibald, Gaëlle, Roseline et Berenilde à travers ces bribes – cette relecture me permet également de comprendre davantage Babel et ses habitants comme Lazarus et son fils Ambroise, le professeur Wolf, Blasius ou encore Octavio, de mieux les apprécier par rapport à ma première lecture.

Conclusion, je ne suis pas une fan absolue de ce tome, comme j’ai eu à l’époque une épreuve non-corrigée elle est truffée de problèmes variés : des mots manquants, des blancs, des coquilles. Ce qui m’a un peu refroidie – sans compter que j’aurais dû relire les deux autres tomes pour mieux me lancer dans la lecture ou attendre le bon moment au lieu de me jeter dessus sans piqûre de rappel. Ce qui fait que j’ai réglé mes différends, la relecture me permet d’apprécier davantage l’histoire, les révélations, les surprises (bonnes ou mauvaises), les personnages. Si je ne suis toujours pas fan de Babel, j’en sais reconnaître les qualités en termes de thématiques et de réflexions personnelles.

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2 comments

  1. J'ai bien aimé Joker mais moi aussi, je l'ai trouvé un peu trop anxiogène à mon goût.
    Je n'ai lu que les trois premiers tomes de La Passe-Miroir mais contrairement à toi, La mémoire de Babel est mon tome préféré. J'ai beaucoup aimé l'enquête Ophélie et l'évolution de sa relation avec Thorn. J'ai également beaucoup aimé l'Arche de Babel, que j'ai préféré au Pôle.

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    1. Oh, c'est cool pour La mémoire de Babel, j'admets que ma relecture m'a réconciliée avec et j'ai vu tellement d'éléments que j'avais complètement zappé à ma première lecture. Je sais que les avis étaient positifs et un peu mitigés pour ce troisième tome, donc je suis contente de voir que c'est ton tome préféré ^^

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