AVIS EXPRESS #018 - Jules VERNE - Cinq semaines en ballon + De la Terre à la lune + Voyage au centre de la terre + 20 000 lieues sous les mers

by - 4.2.24



Jules VERNE
Cinq semaines en ballon – De la Terre à la lune
Voyage au centre de la terre – 20 000 lieues sous les mers
Le livre de poche
Dans l’ordre : 2000, 2005, 2009, 2012
Dans l’ordre : 332 pages, 244 pages, 306 pages, 595 pages



Cinq semaines en ballon


Pour Jules Verne, la conquête du ciel pouvait se faire par des ballons aérostatiques. Aussi envoie-t-il, pour un voyage de cinq semaines en ballon, le docteur Samuel et ses compagnons survoler l’Afrique.



Alors… C’est une lecture. Disons qu’il faut probablement la remettre dans le contexte, essayer de comprendre, même si. Même si. J’adore Jules Verne, j’ai adoré et j’ai grandi avec le Tour du monde en 80 jours, j’avais super envie de tester d’autres récits, dont les très sympathiques nouvelles Maître Zacharius et Les aventures de la famille Raton dont je garde un excellent souvenir !

Cinq semaines en ballon est intéressant uniquement pour Samuel Fergusson et pour les descriptions de la faune et de la flore africaine. Le voyage est captivant, avec des rebondissements bien menés, des données très intéressantes sur les expéditions entreprises sur le continent. Et franchement, les paysages valent le détour, d’autant plus que la version du livre de poche reprend l’édition d’origine avec les illustrations à l’intérieur, c’est super sympathique à regarder. La plume de l’auteur sait parfaitement mélanger informations historiques et scientifiques ET l’aventure, entre réalité et fantasme.

Fantasme. Et là c’est le drame ! Parce que des clichés, des horreurs, vous allez en lire. Surtout quand on parle des Africains et des Africaines, des humains. Rien que la dénomination des personnes fait peur, mais alors les deux guignols (parce qu’il n’y a pas d’autres mots) qui accompagnent Fergusson, c’est terrifiant. Joe a des allures de racistes très décomplexés et Dick est un chasseur qui, dès qu’il voit un animal, est plus que ravi de lui tirer dessus…

Fort heureusement, Samuel Fergusson relève le niveau et tempère Dick, mais homme de son époque, il reprend moins Joe, malheureusement… Vous l’aurez compris, j’ai beau prendre le roman avec des pincettes, essayer tant bien que mal de le remettre dans son contexte, je n’ai pas adhéré une seule seconde avec Dick et Joe, et encore moins avec la vision qu’à l’auteur des habitants locaux à moins que cela soit une dénonciation de ses contemporains à l’égard de l’Afrique.



De la Terre à la lune, tome 1 de la série « Voyage Lunaire »



Après la fin de la Guerre de Sécession, le Gun Club de Baltimore et son Président, Barbicane, lancent le projet à première vue insensé de projeter un boulet de canon sur la Lune. Après plusieurs réunions, le Gun Club s’organise et lance une collecte de fonds en direction de toute la planète. L’argent récolté, le projet prend forme et un immense canon, le Colombiad, voit le jour.



J’ai passé un excellent moment avec ce premier opus de Voyage Lunaire. Franchement, il était super passionnant à lire, j’ai beaucoup aimé les personnages et même si j’ai eu un ou deux couacs, j’en ressors hyper enthousiaste. À tel point que je suis impatiente de pouvoir me prendre le second tome « Autour de la Lune ».

L’histoire est donc coupée en deux, dans ce premier tome, nous avons toutes l’histoire de la reconversion du Gun Club et de toutes les actions entreprises pour envoyer la capsule sur la lune. Alors, évidemment, il y a pas de rebondissements trépident ou de révélations de fou furieux. Ce n’est pas non plus fou d’un point de vue aventure.

En revanche, mais quel génie ! À l’époque de Jules Verne, penser à des idées, des machines, des moyens d’envoyer une capsule sur la lune. C’est là que le récit est captivant à découvrir, c’est pour la prouesse en matière de science-fiction, d’anticipation. Par contre, je ne suis pas assez calée en sciences pour dire si Jules Verne était un réel visionnaire ou s’il extrapolait beaucoup. Donc, effectivement, il va falloir compter sur beaucoup de descriptions, beaucoup de théories scientifiques, de données et de chiffres, mais personnellement, je n’ai pas été trop dérangé par le jargon.

Il y a une chose que j’ai bien aimée, c’est le petit côté ironique, les petites moqueries envoyées par l’auteur aux Américains. C’était très amusant de voir le Gun Club être à fond sur les armes, de contempler la démesure qu’ils peuvent avoir pour donner vie à leur projet. L’auteur se moque aussi de l’unique Français de cette intrigue, Michel Ardan, qui vaut son pesant de cacahuètes ! Le personnage de Barbicane et celui d’Ardan sont très intéressants, et ce dernier arrive en véritable boulet de canon sur les projets de Barbicane. D’un boulet envoyé sur la lune, Ardan les convainc de mettre des personnes dans la capsule pour découvrir la lune de plus près. Les dernières pages sont très chouettes et la surprise finale donne très envie de se jeter sur la suite.




Voyage au centre de la terre



Dans la petite maison du vieux quartier de Hambourg où Axel, jeune homme assez timoré, travaille avec son oncle, l’irascible professeur Lidenbrock, géologue et minéralogiste, dont il aime la pupille, la charmante Graüben, l’ordre des choses est soudain bouleversé. Dans un vieux manuscrit, Lidenbrock trouve un cryptogramme : Arne Saknussemm, célèbre savant islandais du XVIe siècle, y révèle que par la cheminée du cratère du Sneffels, volcan éteint d’Islande, il a pénétré jusqu’au centre de la Terre ! Lidenbrock s’enflamme aussitôt et part avec Axel pour l’Islande où, accompagnés du guide Hans, aussi flegmatique que son maître est bouillant, ils s’engouffrent dans les mystérieuses profondeurs du volcan…



Ce ne sera pas mon roman de Jules Verne préféré, car très chargé en informations scientifiques et avec un rythme en dents de scie. En revanche, l’ambiance est totalement incroyable, j’ai bien aimé découvrir ce voyage improbable au centre de la Terre, les interactions entre chaque membre de ce petit groupe atypique. J’en garderai un bon souvenir, d’autant plus que mon édition comporte des illustrations provenant de l’édition d’origine Hetzel – ce qui permet en grande partie de couper la densité du texte composé par Verne.

Comme je l’indiquais au départ, l’intrigue est sympathique à suivre, même si j’ai souffert d’un rythme parfois trop lent ou de lourdeurs dans l’aspect scientifique que l’auteur a voulu donner à son récit. Nous suivons donc trois comparses, un professeur et son oncle, tous les deux accompagnés par un guide islandais. L’histoire est incroyable, puisqu’ils vont passer par un volcan d’Islande pour atteindre le centre de notre planète. Le pari d’imaginer ce lieu est réussi, le voyage m’a totalement séduite et embarquée, le cœur même de la Terre est prodigieux à explorer – j’admets que cette seconde partie m’aura davantage passionnée que la descente du volcan. Pareil, j’ai davantage aimé la promenade dans les terres nordiques.

Les descriptions sont toujours le point fort de l’auteur – l’histoire, comme les lieux, les interactions entre les personnages, les actions qu’ils vont entreprendre pour se sortir de situations périlleuses, tout est précis, soigné, cohérent avec ce que construit Verne. C’est hyper agréable à lire, il y a tout de même une bonne dose d’humour, le contraste entre le professeur proche d’un personnage de Louis de Funès et son guide flegmatique rend certaines péripéties très amusantes. J’ai beaucoup aimé ce qui se dégageait du côté de l’ambiance ou ce que Jules Verne a fait pour donner du relief, une âme à ses personnages.

Il m’a tout de même manqué un peu de muscle et de tension, peut-être un grain de fantaisie et de pep’s que j’avais ressenti en lisant Le tour du monde en 80 jours ou encore De la Terre à la Lune. Toutefois, le voyage mérite le détour, les personnages sont très sympathiques à suivre, l’idée proposée par l’auteur rend l’ouvrage unique en son genre, je pense que le récit est davantage passionnant à lire pour la force de l’imaginaire dont l’auteur a usé pour donner au centre de la Terre un côté ancien, hors du temps, naturel et sauvage, impressionnant et l’on ne peut avoir que la compassion pour ce pauvre Axel, neveu du professeur. J’ai passé un bon moment de lecture avec ce classique de Jules Verne et il me tarde de plonger le nez dans le dernier ouvrage de ma pile à lire, 20 000 lieues sous les mers.




20 000 lieues sous les mers



Le scientifique français Pierre Aronnax, son fidèle domestique Conseil et le harponneur canadien Ned Land sont capturés par le capitaine Nemo qui navigue dans les océans du globe à bord du sous-marin Nautilus. L’aventure donne l’occasion de descriptions épiques (dont un enterrement sous-marin, un combat contre des calamars géants, etc.).



Avec le Tour du Monde en 80 jours et Voyage au centre de la Terre, celui-ci compte sans aucun doute parmi les romans les plus connus de l’auteur. Je l’avais acheté il y a fort longtemps après une visite au musée Jules Verne à Nantes et l’avait laissé dans ma PAL depuis plus de six-sept ans. Le nombre impressionnant de pages me laissait songeuse et j’ai souvent pensé le lire, souvent mis dans des PAL et jamais lu. Chose faite avec le PAL en déraoût d’Alex bouquine en prada.

On est loin du coup de cœur, j’ai même préféré Voyage au centre de la Terre qui n’était déjà pas un coup de cœur. Je suis contente d’avoir lu ce classique, il a du charme, bien des éléments sont intéressants et globalement je suis loin de l’avoir détestée. Seulement, je reste sur ma faim, je suis mi-figue mi-raisin et peut-être qu’une version abrégée ou adaptée m’aurait davantage séduite ou peut-être aurais-je dû le lire sur du long terme et pas en rush final d’un challenge où presque 5000 pages avait été engloutie auparavant.

Je trouve le récit fascinant ; le voyage sous les diverses eaux du monde est incroyable. Entre ruines et épaves, faune et flore, légendes et sciences, impossible de dire que le récit est terne. Il se passe toujours quelque chose, il existe toujours un petit quelque chose sur lequel reposer son attention. Et le voyage, le concept même de ce voyage à bord du Nautilus fut intéressant à suivre. Malheureusement, tout est en trop. Trop de descriptions, trop de lenteurs et de circonvolutions, de détours et de sciences infusées à toutes les sauces avec des noms à rallonge. Je me suis souvent surprise à sauter des lignes, voire des paragraphes entiers, les classifications de Conseil ont fini par être indigeste. J’avais l’impression de lire une encyclopédie et plus un roman d’aventure.

J’aurais aimé une vraie histoire en plus de ce voyage, parce qu’aussi captivant soit-il, ce fil rouge est souffrant. Finalement, tant de temps à voguer avec le Nautilus pour une fin qui retombe comme un soufflé. J’aurais tellement aimé avoir un peu plus de tension, plus de dynamique entre les protagonistes, avoir la vérité ou des révélations croustillantes sur Nemo et les siens. Finalement, ce n’est que fumée – alors certes, c’est audacieux et pas si mauvaise idée – mais j’avais cette naïve idée de croire que je serai récompensée, avoir une vraie fin et pas ces chapitres un peu abrupts qui me font plus l’effet d’un « Ah bon ? Plus de place pour continuer, zut… Voilà, ils sortent du navire par un tourbillon enchanté et ils rentrent chez eux ! » C’est beau, mais je me demande qui étaient toutes ces personnes qui les ont enfermés pendant DES MOIS ?

Quant aux personnages, Conseil et Ned Land ne m’ont pas réellement marqué, j’ai davantage apprécié le personnage principal, mais c’est en grande partie parce que le récit est écrit à la première personne du singulier. Parce qu’autrement, je l’ai trouvé un brin passif et très complaisant à l’égard du commandant Nemo. Ce dernier est sans nul doute passionnant à décrypter, mystérieux et bourru, sans pour autant être néfaste ou grincheux. Ses répliques sont très intéressantes à lire et même si je ne me suis pas attachée aux personnages, j’ai tout de même apprécié suivre leurs aventures.


Crédits images :
Livraddict * Flaticon * Canva * Unsplash

Patreon - Tipeee. Merci 

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3 comments

  1. J'étais curieuse face à Voyage au centre de la terre, c'est un classique qui me tentait bien mais si il contient beaucoup d'info scientifique, j'ai peur que ca casse un peu le rythme du coup. Même si les décors sont apparemment réussis, vu ce que tu en dis. Je vais peut-être réfléchir encore un peu avant de me lancer, et pourquoi pas, peut-être me tourner vers De la Terre à la lune. 😉

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    1. Celui qui contient le plus d'informations scientifiques c'est 20 000 lieues sous les mers, après, je dirais que celles du Voyage au centre de la Terre m'ont plus ennuyée que celles présentes dans De la Terre à la lune. Il y a des gens qui ont préféré Voyage au centre de la Terre par rapport à De la Terre à la lune, donc peut-être que c'est une question de mood et d'ambiance. Je te souhaite de bonnes découvertes si tu te lances dedans =)

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    2. A voir alors, je les emprunterai à la bibliothèque quand je serais décidé, comme ça je ne prend pas de risque 😉

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