Ceux qui ne peuvent pas mourir (MARTINS) - Tome 1 : La Bête de Porte-Vent
La Bête de Porte-Vent de Karine MARTINS
Tome 1 – Ceux qui ne peuvent pas mourir
Éditions Gallimard Jeunesse – 2019 – 311 pages – 17 €
Littérature adolescente | Roman | Fantastique | Historique | Polar | Créatures Fantastiques | Société secrète
Avertissement : [scènes de violences verbales et physiques, meurtres et crimes, mortalité infantile]
France, 1887. Gabriel Votz travaille pour une puissante confrérie occulte qui traque les humains maudits et transformés en créatures diaboliques. Il est en mission en Bretagne, dans un village frappé par de nombreux meurtres particulièrement atroces, accompagné par Rose, une adolescente têtue et encombrante qui en sait beaucoup trop.
Une découverte totale grâce à l’autrice Marie Reppelin (alias la booktubeuse Muffins and books) lorsqu’elle a présenté le troisième tome dans ses envies d’achats pour 2024. A sa manière d’en parler, j’avais l’impression d’avoir une histoire captivante et atypique, proche de l’Epouvanteur avec un mélange entre histoire et polar. Il n’en fallait pas plus pour piquer ma curiosité et m’empresser d’aller l’emprunter à la médiathèque.
Aussitôt en main, lu dans la foulée et je suis très embêtée. Ma médiathèque n’a pas la suite et la saga n’existe pas en poche, quant à mon budget livres, j’ai déjà le livre du mois que je compte acheter de planifier pour les prochains moins… Donc je vais devoir patienter. Parce nous avons là un très bon premier tome qui donne très envie de se jeter sur la suite !
Le mélange entre historique, polar et fantastique fonctionne totalement et en 300 pages, tout est super bien rythmé entre questions et révélations, mauvais indices et vrais coupables, trahisons et faux semblants, fil rouge pour la trilogie et intrigue propre au premier tome, émotions et actions, tension et humour. Il y avait de tout et tout était bien dosé pour ne jamais s’ennuyer, j’ai lu en deux sessions de lectures ce roman que j’ai trouvé prenant et soigné.
L’atmosphère du Finistère, l’ambiance très poisseuse dans ce village perdu et marqué par des meurtres en série, la traque des Egarés – ces humains maudits qui deviennent des créatures fantastiques, la chape de plomb que représente cette société secrète pour laquelle Gabriel Votz travaille (l’Ordre de la Sainte-Vehme), les ténèbres et la nuit, la chasse à la sorcière, c’est hyper tendu et pesant, parfait pour un univers sombre, mature et violent sans pour autant verser dans la glorification de l’horreur et du vulgaire.
Par ailleurs, j’aime énormément l’humour au poil, acerbe et piquant, avec des répliques bien écrites de la part de tous les protagonistes composés par l’autrice. Tout comme l’attitude de dandy irrévérencieux de Gabriel, c’est ce qu’il faut pour arracher un sourire, pour alléger l’ambiance, pour rire aux dépens des travers des uns et des autres. Le texte est vraiment écrit pour être soigné, fin, agréable à lire, avec de très bonnes descriptions, des émotions bien posées et des actions bien menées. Je suis admirative du travail fourni par Karine Martins.
Les personnages sont d’ailleurs nombreux et passionnants, le premier tome nous les présente et les fait déjà évoluer, gagner en profondeur. On s’y attache facilement, les liens sont fascinants autant que les histoires personnelles, il reste des mystères à résoudre et des questions en suspend, mais je suis persuadée que toutes les réponses seront faites avec les tomes suivants. L’autrice a su les décrire, les faire interagir entre eux, j’aime particulièrement le lien entre Votz et sa protégée, Rose, tout comme j’ai adoré la relation amicale et sincère entre Rose et le père Anselme. Et que dire de ces joutes verbales entre Votz et le père Anselme, ça vaut tellement son pesant de cacahuètes.
Gabriel Votz est fascinant, agaçant et irrévérencieux, il sait être aussi fier, orgueilleux que touchant et sensible, il est plein de nuances et ne semble pas être un héros ou un antihéros, juste un homme atypique qui veut des réponses à sa quête personnelle. C’est mon personnage préféré, parce qu’il a su être captivant du début à la fin. Rose est une jeune adolescente incroyable, têtue et débrouillarde, qui n’a pas sa langue dans sa poche, qui a une manière de parler à Votz qui m’a bien fait rire. J’ai aimé son évolution, j’ai adoré les péripéties vécues et sa sensibilité aux forces occultes qui la rend attachante et fragile. Encore une fois, c’est un personnage tout en variations. Le père Anselme, Grégoire de son petit nom, n’est pas en reste, là où je voyais un protagoniste secondaire, quelle excellente surprise au fil du récit, que de vérités à son sujet et quelle force de caractère également !
Quant aux autres personnages, c’est tout l’intérêt du récit, nous sommes tout de même dans une enquête très bien ficelée où chaque rencontre permet d’alimenter en bien comme en mal l’intrigue. Chacun a son rôle à jouer, ses indices, ses alibis, ses motivations et enjeux à collaborer ou pas avec Votz, donc était minutieusement travaillé et distillé pour garder l’attention à son maximum. J’ai d’ailleurs bien aimé l’univers que l’autrice a su mener, nous sommes bien en 1889 et en France, nous sommes bien dans un polar haletant et dans un monde fantastique avec ces créatures fantastiques, ces esprits et ces malédictions, ces forces occultes et ces sociétés secrètes. C’était dense et complet, j’en garderai un excellent souvenir.
2 comments
C'est marrant parce que la couverture ne m'a jamais donné envie ! pourtant en lisant ton avis ça donne bien envie de s'y plonger. à voir si comme toi je peux l'emprunter !
RépondreSupprimerMerci, j'espère que tu pourras découvrir ce premier tome et passer un bon moment. Perso je n'en avais jamais entendu parler avant la vidéo de Muffins & Books sur la sortie du troisième tome en janvier dernier :/
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