Histoires animées #003 - DISNEY : Blanche-Neige et les sept nains + Pinocchio + Fantasia et Fantasia 2000 + Dumbo

by - 17.4.24



BLANCHE-NEIGE ET LES SEPT NAINS


Un film de David HAND
1938



Blanche Neige est une princesse d’une très grande beauté, ce qui rend jalouse sa belle-mère. Celle-ci demande quotidiennement à son miroir magique de lui dire qu’elle est la plus belle ; mais un jour, le miroir affirme que la plus belle femme du royaume est Blanche Neige. La reine décide alors de la tuer mais le garde chargé de cette tâche ne trouve pas le courage et abandonne Blanche Neige dans la forêt. Perdue, à bout de force, elle échoue dans une maison où habitent sept nains.



Tout premier film des studios Disney, depuis longtemps j’avais méga envie de revoir ces longs-métrages, chose faite avec ce défi personnel que je me lance. J’ai donc revu Blanche-Neige et les sept nains, parce que ça doit bien faire près de 20 ans, si ce n’est plus que je ne l’avais pas regardé. Faut dire que ce n’est pas mon Disney préféré et qu’après l’avoir visionné, il ne sera toujours pas mon favori.

Ce qui est intéressant, c’est la technique quand on la remet dans son contexte. Faire un film avec des illustrations dessinées à la main et l’animer sur près d’une bonne heure, c’est un défi colossal pour l’époque. Je tiens donc à saluer la performance, d’autant que si je m’attarde sur les décors ou certains éléments, c’est raffiné et chouette à regarder. J’ai également été bluffée par l’animation élégante des animaux de la forêt ; enfin, j’ai beaucoup aimé ce jeu entre la bande son, le sound design et ce que l’on voit à l’écran, cela donne au film un aspect comédie musicale très sympathique.

Alors oui, l’histoire de Blanche-Neige dans sa version des frères Grimm est bien présente dans ses grandes lignes accompagnées de numéros musicaux au détriment des dialogues ou de l’intrigue générale. Il ne faut donc pas s’attendre à un film travaillé dans sa partie texte, mais apprécier le voyage visuel – même si, je trouve que les animations de Blanche-Neige sont très maniérées et que le design du personnage contraste de fou par rapport aux autres protagonistes.

Les nains sont super attachants notamment pour les interactions qu’ils ont entre eux, le personnage même de la méchante reine est fascinant. Je suis forcément plus mitigée sur le prince qui disons-le clairement, n’a qu’un petit rôle ou même toute l’histoire autour du chasseur qui ne sera pas développé malheureusement. Enfin, on peut blâmer le sous-texte très peu féministe du film, la petite princesse douce et fragile, un peu naïve qui se sent obligée de prendre le rôle de mère, ici clairement de domestique. Même pour l’époque, c’est rageant.

Je reconnais quand même que l’héroïne n’est pas si sotte par rapport à mes souvenirs, on la sent mal à l’aise avec la vieille femme et sa pomme, elle a tout de même du caractère pour se faire entendre des nains, mais c’est si peu pour redorer le blason de ce film. Je reste très fan de la chanson de Blanche-Neige et du prince au tout début ou du très célèbre Heigh-Ho.



PINOCCHIO


Un film d’Hamilton LUSKE et Ben SHARPSTEEN
1940



Geppetto, un pauvre menuisier italien, fabrique dans un morceau de bois à brûler un pantin qui pleure, rit et parle comme un enfant, une marionnette qu’il nomme Pinocchio. Celui-ci lui fait tout de suite des tours et il lui arrive de nombreuses aventures, toujours accompagné de son fdèle Jiminy Cricket, sa conscience.



Un classique que j’avais très peu vu dans mon enfance et qui ne m’avait pas passionné plus que ça, excepté le fait que la curiosité de lire le livre de Carlo Collodi était grande. Poursuivant mon challenge personnel de revoir un bon nombre des films Disney, j’ai pu revisionner Pinocchio et finalement, je le juge moins sévèrement désormais.

Il faisait partie de ces Disney que je n’appréciais guère et sur lesquels, j’étais critique. Je dois bien admettre que j’avais de mauvais souvenirs par rapport à ce revisionnage, parce que concrètement, il est très chouette à regarder et sans que cela soit un coup de cœur, j’ai passé un bon moment avec ce film d’animation. A tel point que je souhaite lire le livre d’origine et voir le remake qui a été fait avec Tom Hanks dans le rôle de Geppetto.

Une chose est certaine, le film change totalement d’ambiance par rapport à Blanche-Neige. Ici, le scénario est davantage travaillé, même si bien des aspects restent peu développés ou expéditifs. J’ai beaucoup aimé les thématiques abordées comme le duel entre la vérité et le mensonge, la morale et l’éthique, les valeurs et l’amour, le respect. Mine de rien, le film traite de sujets complexes en dépit de ses airs bon enfant et coloré.

J’ai adoré l’ambiance du film, que ce soit l’atelier fantaisiste et chaleureux de Geppetto, l’inquiétante île où les mauvais enfants sont envoyés et qui me terrifie toujours – bien moins que quand j’étais enfant cependant. On passe du spectacle de marionnettes aux tréfonds de Monstro la baleine, c’est rythmé, avec une atmosphère aussi légère que pesante, ça m’a pas mal interpellé. L’animation est super fluide et agréable à regarder, d’autant plus que le design des personnages est soigné et cohérent. Quant aux musiques, elles sont parfaites pour accompagner les images, chansons comme instrumentales, certaines restent même en tête je trouve.

Les personnages sont ultras intéressants, Pinocchio est l’archétype de l’enfant qui a bon cœur et à qui il arrive bien des malheurs par naïveté, par envie de se sentir adulte, sans vouloir être foncièrement méchant. C’était pour cette raison que j’étais très triste pour lui, on en retient que le menteur alors qu’il est davantage sincère et gentil. Sa relation avec son père d’adoption est très touchante, Geppetto est d’ailleurs un protagoniste très sympathique, je l’ai adoré. Jiminy Cricket est lui aussi très cool à voir, une conscience précieuse pour Pinocchio, mais qui a tout de même des choses à apprendre, à améliorer. La VF était au top, je me suis régalée et réentendre Roger Carel est un bonheur.



FANTASIA et FANTASIA 2000


Un film de James ALGAR, Samuel ARMSTRONG, Ford BEEBE – 1940
Un film de James ALGAR, Gaëtan BRIZZI, Paul BRIZZI, Hendel BUTOY, Francis GLEBAS, Eric GOLDBERG, Pixote HUNT – 1999



En 1941, Walt Disney réalisait “Fantasia”. Il rêvait alors de concevoir chaque année un nouvel opus de “Fantasia”, film-concert comprenant un cocktail de comédie, de ballet, de drame, d’impressionnisme, de couleurs et de sons. Aujourd’hui, son rêve est devenu réalité avec « Fantasia 2000 » qui présente sept interprétations nouvelles des plus grands morceaux classiques, assorties de l’épisode qui donna naissance au film original en 1940 et marqua l’histoire du dessin animé : « l’Apprenti Sorcier ».



Un film que je revoie pour la seconde fois, et je profite de ce revisionnage pour en faire la chronique. Personnellement, j’en gardais un bon souvenir et je reste sur mes premières impressions. J’ai passé un très chouette moment devant, même si, par instant, je le trouvais un peu long.

Je salue la prouesse technique, parce que faire correspondre pour l’époque arts et musique, c’est incroyable. J’ai adoré ce mélange des genres, chaque tableau raconte une histoire ou nous parle d’esthétique, de traits et de couleurs. C’est figuratif et abstrait, ça évoque aussi de mythologie, de nature et de magie, des saisons – c’était super intéressant de découvrir chaque numéro. Par ailleurs, c’est cool que sur Disney +, les studios aient pensé à ajouter un avertissement concernant le fait que certains design peuvent porter atteinte aux personnes en véhiculant des clichés racistes.

Il y a de très belles images, le travail sur les couleurs et la lumière me fascine, j’ai aimé également le mélange d’ambiances, entre des scènes très bucoliques et champêtres, des tableaux davantage sombre et violent (notamment avec le morceau sur le Mont Chauve et l’Ave Maria), et il y a même des aspects drôles et humoristiques avec ce numéro autour des hippopotames, des autruches et des crocodiles. J’ai bien aimé les interludes entre chaque scénette, les informations sont utiles pour comprendre le travail des artistes et la direction artistiques prise.

En vrai, je me rends compte que parler du film est complexe, parce que c’est une expérience artistique complète, un spectacle qu’il faut voir pour comprendre les arts plastiques, l’animation – qui elle est excellente, et la musique. Les trois fonctionnent à merveille ensemble et même si mon attention n’a pas été au beau fixe tout du long, j’ai été fascinée par le résultat qui me rend méga curieuse de découvrir Fantasia 2000.

Parce qu’il faut admettre qu’en l’absence d’une seule histoire et de personnages bien définis, Fantasia propose une vraie diversité de contenus et des protagonistes assez attachants – dont certains marquent l’imaginaire, comme le célèbre Mickey en apprenti sorcier avec son beau manteau rouge et son chapeau bleu tentant en vain de jouer avec la magie et de donner vie aux balais. Ou encore l’antagoniste du Mont Chauve inquiétant et sombre, qui me rappelle bien des monstres du jeu Kingdom Hearts. Donc, si vous n’avez jamais vu Fantasia, je ne peux que vous encourager à le voir au moins une fois.

D’ailleurs, en regardant Fantasia 2000, je me rends compte que je préfère largement cette version à celle des années 40. Mais c’est aussi très facile de le dire, parce que la technique est affinée, les animations correspondent davantage aux rythmes, elles sont plus raffinées également. J’ai adoré chaque tableau, les baleines qui nagent et volent m’ont fascinée. Le numéro autour du jazz et de la musique de Gershwin est super intéressant d’un point de vue graphique et des couleurs.

Forcément le numéro adaptant Le petit soldat de plomb m’a conquise, idem pour ce flamant rose qui fait du yoyo – preuve que le studio est allé plus loin dans la fantaisie, l’humour, la créativité que le premier Fantasia. Enfin, le dernier tableau sur l’Oiseau de feu est captivant de la première à la dernière note. La nature, les animaux, de beaux messages, la famille et l’amour ont une place de choix dans ce second volet qui a été un coup de cœur total.



DUMBO


Un film de Ben SHARPSTEEN
1941



C’est la fin de l’hiver et les cigognes livrent les nouveaux bébés aux pensionnaires du cirque alors installé dans son quartier d’hiver en Floride. Toutes les mamans reçoivent leur colis sauf une éléphante, madame Jumbo. Mais après le départ du cirque, une cigogne égarée lui apporte un éléphanteau qui, à la surprise générale, est affublé d’oreilles démesurées. Devenu l’objet des railleries de la troupe, il est aussitôt surnommé « Dumbo ».



Un film d’animation très court, il dure à peine une heure et pourtant, j’ai passé un chouette petit moment à le regarder. Il faut dire que j’en avais pas tellement de souvenirs, j’ai dû le voir très petite et j’en conservais que des fragments, en plus de quelques faits connus et marquants.

L’histoire est très jolie avec des messages forts sur l’acceptation de soi, la tolérance ou encore le harcèlement, ce qui lui confère un côté intemporel je trouve. On pourrait se dire qu’il est dommage que le film soit si court et bah, pas tellement. Il fait juste ce qu’il faut où il le faut. Très touchant, avec une jolie morale, un lien très fort entre la souris Timothée et Dumbo, une relation mère-fils attendrissante, une bonne dose d’humour et de poésie.

Il a l’avantage d’être marquant et de critiquer bien des choses sous ses airs gentillets, j’ai été épatée par la maturité des propos, par certaines scènes et répliques, autant vous dire qu’en une heure, il s’en passe des événements. Même si, au bout du compte, je n’aurais pas boudé quelques minutes supplémentaires et puis, le film tout craquant qu’il est n’est pas exempte de défauts ou d’incohérences.

L’animation est très fluide, j’aime beaucoup le design des personnages et l’ambiance du cirque, je me demande d’ailleurs si le film ne critique pas les cirques, j’ai bien aimé les chansons et la mise en scène de celles-ci, la chanson des éléphants pour marquer la scène sur l’alcool est particulièrement fascinante. La VF est trop chouette, une fois de plus, c’est un régal d’entendre Roger Carel pour Timothée – qui est un personnage que j’adore au passage.

Je ressors donc de ce visionnage très contente et surprise, comme pour Pinocchio, j’ai totalement revu mes appréciations sur ce film que je trouve adorable et mature. Et puis Dumbo, en tant que personnage, est absolument mignon tout plein.


Crédits images :
Seriebox * Flaticon * Canva * Unsplash

Patreon - Tipeee. Merci 

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2 comments

  1. Oh ca fait longtemps que je n'ai pas vu ses grands classiques ! Enfin, à part Fantasia, je ne l'ai jamais regardé. Je devrais y remédier. 😉

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    1. Pareil, la plupart je les ai vu toute petite et une ou deux fois pour avoir de réels souvenirs. J'étais contente de les redécouvrir depuis le tout premier. Bonne redécouverte si tu les regarde à nouveau =)

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