La bibliothèque des rêves secrets (AOYAMA)

by - 28.7.24

Photo du livre La bibliothèque des rêves secrets de Michiko Aoyama avec une carte de Caro from woodland, des origamis, un print d'Eupholie


La bibliothèque des rêves secrets de Michiko AOYAMA
Éditions J’ai Lu (poche) et Nami (Grand format) – 2023 – 347 pages – 8 €50
Littérature japonaise | Contemporain | Roman chorale | Tranche de vie | Philosophie, art de vie, quête de sens | Livres et littérature
Radar à diversité : [autrice et culture japonaise, personnages japonais]



Homme ou femme, jeune ou vieux, salarié ou retraité… ils sont cinq à franchir le pas de la petite bibliothèque tenue par Sayuri Komachi en plein cœur de Tokyo. Leur point commun : ils sont au croisement de leur vie. À chacun Sayuri Komachi, énigmatique bibliothécaire attentive aux autres, proposera un ouvrage totalement inattendu, bien loin de celui qu’ils croyaient être venus chercher. Mais ce choix ne relève pas du hasard, ce livre se révèle comme le jalon qui leur permettra de changer de vie. Sayuri Komachi dévoile à chaque lecteur le pouvoir de la lecture et l’importance qu’une personne attentive et à l’écoute peut avoir sur le destin de chacun d’entre nous.



Après Tant que le café est encore chaud, je me suis dirigée vers un autre roman japonais de ma PAL, La bibliothèque des rêves secrets. Si j’aime énormément le tranche de vie, je ne suis pas fan du roman chorale, parce que chaque chapitre revêt la forme d’une trop courte histoire pour me fondre dedans et j’en ressors toujours avec un manque. Mais, vu que j’ai adoré le livre de Kawaguchi, j’ai laissé sa chance à Michiko Aoyama et le résultat est un gros coup de cœur pour ce titre.

Dès la première histoire j’ai su que j’allais adhérer au récit dans sa globalité. J’ai adoré cette bibliothèque pas comme les autres, ce concept de centre social avec pleins d’activités où vont se côtoyer tous les personnages petit à petit pour former une très belle fresque. Diverses strates sociales et problématiques, différents parcours de vie, différences d’âges et de rêves, j’ai aimé chaque protagoniste rencontré.

Ils m’ont émue chacun à leur manière et leurs histoires sont marquantes. Des affaires de familles, de jalousies et de rancœur au travail, de carrières contrariées, de sexisme lié à la maternité, de manque de confiance en soi, d’opportunités manquées… Il est facile de s’identifier à chacun pour des raisons différentes, et par conséquent, j’ai adoré cet aspect tranche de vie, philosophie et développement personnel, c’était doux et bienveillant, apaisant et inspirant. J’en suis ressortie aussi souriante qu’émue.

Le personnage de Sayuri Komachi était géniale, on apprend petit à petit à la percer à travers le regard des personnes passant dans sa bibliothèque. J’avoue que la seule ombre au tableau a été les commentaires sur son physique, je me suis pas mal interrogée à ce sujet. Toutefois, comme c’est juste à la première rencontre, que l’autrice n’insiste jamais dessus, je me suis dit que c’est le comportement de ses personnages que Michiko Aoyama interroge, leur première impression en quelque sorte. Je ne pense pas que l’autrice soit grossophobe. D’autant plus que Sayuri est incroyable, d’une justesse captivante et de bons conseils.

L’autrice n’édulcore pas ce qu’il y a de triste, d’angoissant, de négatif chez les humains qu’elle met en avant, ce qui fait que leur évolution, leur changement est précieux, habile et lumineux. De ce fait à travers les divers récits, elle permet de passer outre les apparences, de s’apaiser en s’interrogeant soi-même et d’interroger notre rapport aux autres. Elle parle de brassage social et générationnel, de lien et de possibilité peu importe notre âge et nos parcours de vie.

Par ailleurs, la plume d’Aoyama était soignée, lumineuse, simple et précise, elle donne le nécessaire pour camper décor et personnages, travaille ses messages pour qu’ils soient impactant, traite de thématiques très intéressantes. J’ai beaucoup aimé sa manière d’écrire, j’ai lu le roman en très peu de temps et contrairement à mes craintes, je suis parvenue à m’attacher aux différents récits contés, même s’ils étaient courts, ils étaient intenses et captivants. J’ai donc passé un très chouette moment avec ce roman et il me tarde de pouvoir me promener au cœur du Café Marble, son autre saga avec le premier tome Un jeudi saveur chocolat.


Crédits images :
Livraddict * Flaticon * Canva * Unsplash

Patreon - Tipeee. Merci 

You May Also Like

8 comments

  1. Je n'ai encore jamais tenté de littérature japonaise, je ne sais pas trop si ça me plairait !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je comprends, je savais que c'était ce que j'aime (le feel-good, la contemplation, etc), mais tu peux peut-être tester en empruntant certains titres pour voir si ça te plaît ou pas =)

      Supprimer
  2. J'avais bien aimé "Tant que le café est encore chaud", mais je ne connaissais pas celui-ci ! Ton enthousiasme me donne envie de le découvrir :)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. De l'autrice, c'est vrai qu'on lui connaît plus Un jeudi saveur chocolat qui est le premier tome d'une saga. Faut dire aussi qu'elle est moins mis en avant par rapport au Restaurant des recettes oubliées ou Tant que le café est encore chaud =) Je te souhaite une belle découverte si tu as l'occasion de découvrir ce titre !

      Supprimer
  3. Même si je n'ai pas autant aimé "Le restaurant des recettes oubliées" que je l'espérai, je ne ferme pas la porte à la litté japonaise et suis curieuse de découvrir ce titre-ci, ainsi que "Tant que le café est encore chaud".

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. J'espère que ces deux titres te plairont davantage, faut que je teste le restaurant des recettes oubliées. Bonne lecture si tu as l'occasion de découvrir La bibliothèque des rêves secrets.

      Supprimer
  4. Tu sembles avoir passé un bon moment avec ce roman, il inspire une bonne dose de tendresse, il a quelque chose de réconfortant aussi je trouve d'après ce que tu en dis. Le titre et le cadre doivent jouer dans ce ressenti et les personnages ont l'air plaisant à découvrir. 🙂

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est exactement ça, c'était très mignon et ça donne le sourire, tu as parfaitement saisi l'âme du roman =)

      Supprimer