Blackwater (McDOWELL) - Tome 3 : La maison + Tome 4 : La guerre
La Maison + La Guerre de Michael McDOWELL
Tomes 3 et 4 de la saga Blackwater
Éditions Monsieur Toussaint Louverture – 2022 – 225 pages et 252 pages – 8 €40
Avertissement : [deuil, scènes de violences verbales et physiques, violences par armes à feu, violences conjugales, meurtres, viol non-explicite]
Pâques 1919, alors que les flots menaçant Perdido submergent cette petite ville du nord de l’Alabama, un clan de riches propriétaires terriens, les Caskey, doivent faire face aux avaries de leurs scieries, à la perte de leur bois et aux incalculables dégâts provoqués par l’implacable crue de la rivière Blackwater. Menés par Mary-Love, la puissante matriarche aux mille tours, et par Oscar, son fils dévoué, les Caskey s’apprêtent à se relever… mais c’est sans compter l’arrivée, aussi soudaine que mystérieuse, d’une séduisante étrangère, Elinor Dammert, jeune femme au passé trouble, dont le seul dessein semble être de vouloir conquérir sa place parmi les Caskey.
J’avais gardé un bon souvenir des premiers tomes qui m’ont conquise avec leur ambiance sombre et pesante à caractère fantastique et cette pointe de saga familiale, dans les États-Unis des années 20-30. C’était bien écrit et le final du second tome me donnait hyper envie de découvrir la suite. Chose faite, deux ans plus tard et j’en ressors contente et persuadée que je lirais la fin pour cette année.
Mine de rien, j’avais peur d’être perdue, d’avoir oublié des détails, en deux ans, les informations peuvent vite partir, mais finalement, dès les premières lignes je me suis replongée dedans, facilement. Le résumé en début de chaque tome m’a aidé aussi, mais je ne me suis pas sentie larguée, j’ai retrouvé chaque personnage avec plaisir, comme si je les avais quittés la veille en somme. En plus de ça, l’auteur aide aussi à se remémorer certains détails, certains rebondissements importants en semant des petits cailloux sans trop forcer. De ce fait, ma lecture fut rapide parce que c’était très addictif, et elle fut agréable.
J’ai pu poursuivre les aventures des Caskey et en deux tomes, il s’est passé énormément de choses, peut-être même plus que lors des premiers volumes. Des liens se font ou se défont, des personnages apparaissent et d’autres grandissent, certains vont même disparaître. Il y a des joutes verbales, des rivalités sur fond de jalousie, des querelles entre membres de la famille mais aussi de la solidarité et de l’amour, des secrets à percer, des problèmes économiques ou judiciaires… bref, c’est très dense, les années défilent rapidement et les évolutions sont perceptibles. J’ai vraiment passé un bon moment en découvrant ces histoires.
Ce que j’ai particulièrement aimé, c’est de voir que l’histoire de Perdido qui est propre au roman croise l’Histoire du pays dont la Seconde Guerre Mondiale par exemple, mais pas que. Et pour corser le tout, voilà que les déboires ou les bonheurs de la famille Caskey s’y ajoute, avec des révélations intéressantes, de bonnes surprises aussi. J’ai apprécié les thématiques abordées, j’ai adoré suivre le clan et chaque membre, mon attention était entière et j’ai quasiment lu d’une traite chaque tome. La petite note de fantastique se développe avec cette pointe parfois horreur et épouvante, juste légère pour faire frissonner, d’autant plus que l’auteur aborde plus franchement cet aspect pour mon plus grand plaisir. Certains mystères restent présents et ça me permet de vouloir découvrir la suite.
Les personnages sont attachants et profonds, humains, en bien comme en mal. Et c’est tant mieux vu que nous sommes dans une saga familiale. J’adore Oscar et James, j’ai eu beaucoup d’affection pour Danjo et sa mère Queenie, j’ai bien aimé découvrir Grace et Frances. J’ai eu plus de mal avec Mary-Love, mais c’est comme ça depuis le départ, idem pour les deux autres enfants de Queenie, même si je compatis avec leurs histoires. Miriam m’a plus d’une fois fait lever les yeux au ciel, fort heureusement, elle connaît une belle évolution. J’ai adoré la manière dont l’auteur leur donne de la personnalité, des obstacles à affronter, des antagonistes contre lesquels se battre. Elinor est toujours aussi fascinante, une présence chaleureuse et une entité terrifiante.
La plume de l’auteur permet de se plonger dans les émotions des personnages, de savourer les dialogues aux répliques bien affutées, de parcourir une ville intéressante avec des descriptions soignées. Le style est moderne, ce qui permet de se fondre dans l’histoire dès les premiers chapitres, c’est court et bien rythmé, avec une ambiance très travaillée. J’ai passé un super moment de lecture et il me tarde de pouvoir découvrir les deux derniers tomes.
0 comments