HAÏKUS - Agnès DOMERGUE et Cécile HUDRISIER : L'herbier philosophe - Autrefois l'Olympe - Il était une fois… - Auprès de La Fontaine

by - 8.9.24

visuel crée sur canva pour Un coin de verdure et de poésie, un article qui parle de mes lectures autour des fables, des haïkus ou de la poésie


Couverture du livre l'Herbier philosophe d'Agnès Domergue et de Cécile Hudrisier


L’herbier philosophe d’Agnès DOMERGUE et Cécile HUDRISIER
Éditions Grasset Jeunesse – 2020 – 64 pages – 18 €
Album Jeunesse | Poésie | Culture japonaise | Herbier



À travers des plantes aux noms évocateurs, comme les immortelles, la pensée, l’éphémère, l’amour en cage ou la canne à pêche des anges, Agnès Domergue et Cécile Hudrisier s’inspirent de la forme japonaise ancestrale du Koan : de courtes phrases, anecdotes ou énigmes, pour méditer et provoquer ainsi « une étincelle d’éveil ». Du Koan éclot alors une fleur inconnue… Elles nous offrent un magnifique herbier pour s’émerveiller, penser, méditer, un ouvrage unique d’une grande originalité et d’une grande force, qui interroge la nature, notre nature, et leurs mystères, pour s’approcher de leur réalisation.



Un album élégant, poétique et charmant qui donne envie de découvrir le travail de ce duo que forme Agnès Domergue au texte et Cécile Hudrisier aux illustrations. J’ai pu lire cet ouvrage en l’empruntant à la bibliothèque et je ne regrette pas cette plongée dans la culture japonaise à travers le Koan. Je trouve le mélange étonnant et déroutant, je ne suis pas une immense fan de la poésie, et pourtant, je suis tombée dedans et je suis impatiente de découvrir les mythes, les fables, les contes repensés sous la forme des haïkus.

L’album est très beau, épuré tant dans sa maquette, dans son texte ou ses illustrations – ce qui donne l’impression de faire une pause, d’avoir du calme. L’objectif de ce livre est de présenter ces courtes phrases pour méditer, penser, provoquer une réflexion. J’y vois aussi une invitation vers un voyage introspectif à travers la nature, les fleurs choisies ont de jolis noms qui permettent de jouer avec, de s’interroger.

À l’aide de courtes phrases, d’énigmes, de questions, Agnès Domergue compose un texte doux et délicat, intéressant dans le choix des mots, dans la mise en place des mots. J’ai beaucoup aimé ce texte subtil qui joue sur le nom de la fleur, c’est soigné et efficace. Quant aux illustrations de Cécile Hudrisier, elles sont sublimes, les zones colorées le sont avec de l’aquarelle ou des encres ce qui donne cette impression d’ombres, de flou et d’évocation qui vient contrebalancer les lignes plus assurées faite avec du noir. J’aime beaucoup ce contraste, j’aime les palettes de couleurs utilisées, j’aime le rendu qui permet de compléter le texte, un régal visuellement parlant.



Couverture du livre Autrefois l’Olympe, mythes en haïku d’Agnès DOMERGUE et Cécile HUDRISIER


Autrefois l’Olympe, mythes en haïku d’Agnès DOMERGUE et Cécile HUDRISIER
Éditions Thierry Magnier – 2015 – 48 pages – 11 €
Album Jeunesse | Poésie | Culture japonaise | Mythologie grecque



20 héros de la mythologie grecque à deviner derrière ces haïkus délicatement illustrés par Cécile Hudrisier.



Je suis si heureuse de pouvoir découvrir ce beau livre, une nouvelle création d’un duo que je trouve superbe, Agnès Domergue et Cécile Hudrisier. Ici, elles adaptent la mythologie grecque sous la forme d’haïkus. Une idée brillante qui me pousse à m’intéresser davantage à cette forme de littérature et à la comprendre, parce que ma lecture fut fascinante.

Le texte est sublime, poétique, élégant et soigné ; il apparaît épuré sur ces pleines pages en couleur, celle-ci étant assortie aux illustrations de la page de droite. Le haïku est bien tourné de manière à très vite savoir de qui il s’agit, néanmoins, il faut tout de même de solides connaissances sur ce sujet, je ne les avais pas tous. Mais c’est un chouette exercice aussi pour en apprendre plus sur le mythe en question.

L’illustration est magnifique, elles sont en complémentarité totale avec le texte, elles sont équilibrées entre les formes et les lignes, entre les couleurs et le noir. J’adore cette manière d’agencer le tout pour raconter le mythe, l’illustration donne énormément d’indices pour comprendre à quelle histoire ou à quel personnage le texte fait référence. Ce qui donne une jolie histoire illustrée que j’ai pris plaisir à parcourir. Surtout que les couleurs sont très belles, que le tout est aussi élégant que le texte, c’est un ravissement pour les yeux.

Je terminerai par rassurer les néophytes en haïku – comme moi – le texte est facile à lire et pas nébuleux au point de se prendre la tête. Et si vous êtes néophyte en mythologie grecque, il existe en fin d’ouvrage une sorte d’index qui donne la réponse. Je trouve que la démarche est audacieuse, transformer des mythes en les résumant en trois petites lignes paraît fantasque, mais le pari est réussi ! J’ai été conquise dès les premiers mots et je l’ai relu deux ou trois fois tant j’ai adoré cette expérience de lecture. De plus, j’aime ce concept de deviner à quel mythe l’autrice et l’illustratrice font référence, cela donne une petite part de mystère qui se confirme avec les illustrations aux allures de mondes oniriques et d’univers enchanteurs.





Il était une fois… contes en haïku d’Agnès DOMERGUE et Cécile HUDRISIER

Il était une fois… contes en haïku d’Agnès DOMERGUE et Cécile HUDRISIER
Éditions Thierry Magnier – 2013 – 48 pages – 11 €
Album Jeunesse | Poésie | Culture japonaise | Contes



Vouloir raconter un conte en trois lignes, c’est essayer de mettre un kilo d’oranges dans une toute petite fiole ! Un pari un peu fou, vingt haïkus illustrés, comme autant de petits mondes merveilleux et énigmatiques qui contiendraient l’essence de chaque conte. A savourer, à deviner…



Un album dans la droite lignée du précédant que j’avais découvert, celui sur les mythes grecs. J’ai savouré chaque double page et j’en ressors toujours émerveillée, fascinée par cet univers qui mêle texte et image, poésie et adaptation. Je suis toujours aussi fan et il me tarde de découvrir le dernier, celui sur les fables de la Fontaine.

En attendant, que dire sur cette version des contes ? Que les adaptations sont réussies, en trois lignes, Agnès Domergue parvient totalement à nous faire reconnaître le conte en question, un détail, une tournure de phrase, un élément clé, elle manipule habilement son écriture pour rendre identifiable chaque conte. Le texte est très agréable à lire, les haïkus se lisent tout seul, je les ai trouvés moins sibyllins que ceux pour la mythologie grecque.

Les contes sont variés, Mme Leprince de Beaumont, Grimm, Andersen, j’ai adoré ce mélange qui propose en grande majorité de contes reconnus que j’ai apprécié redécouvrir sous une autre forme. Mention spéciale à la présence d’un de mes textes préférés, celui sur les Six cygnes (les cygnes sauvages). Encore une fois, la maquette est soignée et élégante, à l’image du texte qui lui est épuré et poétique. J’aime ces pleines pages d’une couleur uni sur lequel se dégagent les haïkus.

De l’autre côté, il y a les illustrations et là aussi, la réussite est totale. Je retrouve avec plaisir le coup de crayon de l’artiste Cécile Hudrisier qui propose ces petits mondes fascinants où l’on se perd à contempler les détails à base de fins traits noirs ou avec des crayons de couleurs – que je n’avais pas vu sur les autres livres et que je découvre ici. Ces lignes venant contraster avec les formes colorées et plus floues faites aux encres et à l’aquarelle, et qui là aussi donnent des indices pour identifier les contes. C’est un travail d’orfèvre et c’est surtout un mélange texte et illustration qui se complète à merveille pour donner un livre pratique à prendre en main, charmant et inspirant.





Auprès de La Fontaine, Fables en haïkus d’Agnès DOMERGUE et Cécile HUDRISIER

Auprès de La Fontaine, Fables en haïkus d’Agnès DOMERGUE et Cécile HUDRISIER
Éditions Thierry Magnier – 2016 – 48 pages – 11 €50
Album Jeunesse | Poésie | Culture japonaise | Fables



Course à la salade, sous capot écaillé, un moteur Diesel. Vouloir raconter les Fables de La Fontaine en trois lignes, c’est tenter de faire enter veau vache et cochon dans un ridicule pot au lait ! Tout un bestiaire à dompter, vingt haïkus illustrés, sous forme de devinettes dont la morale ne demande qu’à être apprivoisée. A vos marques, prêts, partez !



Après les mythes grecs et les contes, j’ai pu lire l’adaptation en haïku de certaines fables de La Fontaine. J’étais très curieuse de découvrir celui-ci, parce que je m’y connais moins bien par rapport aux deux autres, je suis à la fois contente et triste. Heureuse, parce que ce livre me pousse à me replonger dans l’univers de La Fontaine, trop triste, parce que c’était le dernier que j’avais avec ce duo.

Comme pour les deux autres, la magie a fonctionné avec moi. J’étais ravie de retrouver cette maquette que j’aime tant, ce concept qui marche du tonnerre. D’un côté, le haïku qui adapte la fable sous forme de petite devinette, de l’autre, les aquarelles de Cécile Hudriser qui propose comme une mini planète avec autant d’indices pour nous présenter la fable en question. Sans surprise, étant moins à l’aise avec les écrits de La Fontaine par rapport aux contes ou aux mythes, je n’ai pas trouvé toutes les fables présentées. En revanche, certaines ayant piquée ma curiosité, il me tarde de lire le texte d’origine.

J’ai beaucoup aimé le texte qui est toujours poétique sans être abscons, c’était super bien écrit, soigné et bien pensé : parce que mine de rien, l’autrice sème de bons indices pour nous mettre sur la piste. J’adore le fait que le texte soit sur un fond uni, ça le met réellement en valeur. Et, entre temps, ayant lu un livre pour apprendre à écrire et comprendre les haïkus, je me suis amusée à mettre en perspective les textes et mes connaissances. J’ai donc été davantage fascinée par le travail d’adaptation d’Agnès Domergue.

Les illustrations sont toujours au top, j’aime énormément le contraste entre les formes colorées à l’encre et ces détails fins aux crayons. Il y a un côté éveil à l’art qui me plaît, c’est amusant de dénicher tous les éléments qui permettent de retrouver la fable d’origine. Je suis très attentive au rendu des animaux, des aliments, des végétaux, des matières, c’est suggéré subtilement et ça me fait réfléchir à ma propre manière de travailler les compositions, les textures. Et les couleurs sont magnifiques, elles se mélangent bien entre elles, c’est un régal visuel.



Crédits images :
Livraddict * Flaticon * Canva * Unsplash

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2 comments

  1. Tu me donnes très envie de craquer pour Autrefois l’Olympe, mythes en haïku & Il était une fois… contes en haïku ! Merci pour ces chouettes découvertes.

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    1. Ils sont super beaux, je les ai adoré, bonnes lectures si tu as l'occasion de croiser leurs routes =)

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