Les Enfants d'Eden (LE BORGNE) ~ La trilogie

by - 21.1.19

Tome 1 - Marine des étoiles
197 pages - 9€
2006

Tome 2 - Le grand voyage
211 pages - 9€
2006

Tome 3 - Libertalia
221 pages - 9€
2007

Série : Les Enfants d'Eden
Auteur : Loïc LE BORGNE
Mango


- Résumé -
A l'âge de trois ans, Marine a été abandonnée par son père sur la station orbitale Cézembre. Recueillie par les sueurs de l'Ombre Sacrée, elle passe une triste enfance derrière les murs d'un couvent jusqu'au jour où... des pirates de l'espace prennent d'assaut la station, kidnappent Marine et la transfèrent sur l'Epaulard, un impressionnant vaisseau commandé par le mystérieux capitaine Orca. Ce dernier apprend à l'adolescente que son père l'attend dans les Nouveaux Rivages, au-delà des Abysses, pour partir en quête du mythique Monde Bleu. Mais le sinistre mercenaire Skykiller, aux ordres des Puissances, apprend l'évasion de Marine et se lance à la poursuite de l'Epaulard...



- Mon avis (Tome 1) -
Sincèrement agréable surprise. Un court roman sympathique qui pose les bases de ce qui (j’espère) sera une bonne trilogie avec de très bons ingrédients, même s’ils ne sont pas exploités à 100% en raison du faible nombre de pages.

J’ai été attiré par deux choses. La première c’est le mot « Marine ». Je lis le résumé et me rend compte que c’est un prénom, pas n’importe lequel, il s’agit du mien ! Alors forcément quand l’héroïne porte mon prénom je me dois de lire le récit avec grande attention. D’autant plus que l’affiliation avec les étoiles m’a énormément plut. Ensuite le résumé m’a intéressée, Ombre Sacrée, pirates, espace, Monde Bleu mythique, Skykiller qui nous fait penser à Skywalker… Bref, le résumé m’a convaincue.

J’ai bien fait de le choisir. Le lien entre le monde marin et le monde spatial est très bien exploité par l’auteur. L’auteur s’est inspiré de l’histoire maritime de notre bonne Terre pour créer tout cet univers spatial où l’on retrouve des références comme Magellan, le Cap, le parallèle est vraiment bien pensé. Les vaisseaux le sont tout autant, la classe d’un navire se définit selon les animaux marins, Bélouga ou encore Cachalot, le nom même du vaisseau pirates Épaulard est une autre référence maritime. Et bien sûr le prénom de Marine, cela va de soi. J’ai par ailleurs bien apprécié l’idée qu’elle soit née sur Nova Roma, car Roma = Rome, et Marine est un prénom latin. CQFD.

Marine ne connait pas réellement d’évolution dans sa personnalité, mais ce n’est que le premier roman, il faudra plutôt regarder à l’échelle de la trilogie. Cependant, j’aime son humour, sa curiosité naturelle, sa façon de percevoir les choses et son amour pour les vieux livres et les vieux objets. J’avais l’impression de me retrouver un peu en elle. Les autres personnages sont tout aussi passionnant, Lady Blue le dauphin pilote, Tige le Phasme… L’équipage des pirates est surprenant, haut en couleurs et fort sympathique, j’ai bien aimé leur arrivée dans le récit et leur mode de vie. Leur vaisseau est magnifique, les descriptions nous emportent directement dans ce navire et en plus, on a le droit à de très beaux croquis en début de roman. En parlant de début, la petite encyclopédie est appréciée, afin de mieux connaitre l’histoire, les divers mondes, on ressent tout le travail mené par l’auteur pour que son univers prenne vie.

L’amiral Destroy que l’on voit qu’au début est un personnage qui mériterait d’être plus travaillé, dans le sens où j’aimerais bien le revoir et en apprendre plus sur lui. Il est très froid et mystérieux. Tout comme Orca, il semble cacher lui aussi quelque chose. Le personnage qui me donne le plus envie de terminer cette série c’est Skykiller, le Moissonneur. On raconte des choses terrifiantes à son sujet, c’est un mercenaire qui ne rechigne devant aucun moyen pour obtenir ce qu’il veut. On le voit dès le prologue qui le met en scène. Et on le revoit à la fin pourchassant l’Épaulard. Ce personnage, je sens qu’il vaut de l’or.

Les descriptions nous plongent avec facilité dans l’univers de Marine, le vocabulaire maritime est employé de manière simple et efficace et les répliques sont bien construites. Le tout s’enchaîne avec beaucoup de fluidité, parfois trop rapidement, j’aurais souhaité plus de pages pour ce premier tome. Les noms, les lieux, tout est bien pensé et travaillé, je ressors de cette lecture enthousiaste et décidée à terminer la trilogie. On a de l’émotion, de l’action, des révélations, on a des questions et peu de réponses, tout pour nous convaincre d’aller toujours plus loin dans le récit. Le mythe du Monde Bleu me fait d’ailleurs penser – dans sa présentation – à Atlantide. En tout cas, ces idées de vieux objets, de recherche de monde perdu, de piraterie, d’archéologie et de vieux livres me font toujours autant rêver et j’adhère. J’en redemande.


- Mon avis (Tome 2) -
Une très bonne suite, elle poursuit l’aventure commencée avec le premier tome, répond en partie à des questions posées et les remplace par d’autres. La fin est bien pensée et prenante, donnant envie de lire le troisième tome Libertalia.

Le style est fluide et agréable à lire. Dès les premières lignes, on se sent plongé dans l’aventure et dans le mythe du Monde bleu ainsi que celui des Archéos. J’aime beaucoup cette intrigue autour de ce Monde Bleu, même si des réponses sont apportées durant ces 200 pages, d’autres restent à découvrir, comme la clé secundo, notamment. L’histoire du peuple Archéos est tout aussi prenante, on se demande bien pourquoi les Puissances veulent à tout prix les éradiquer jusqu’au dernier.

Marine poursuit sa vie à bord de l’Épaulard, le vaisseau spatial d’Orca Magellan, son oncle. J’ai adoré ses leçons de défense, sa rencontre avec Rose la Ridée, dernier membre de l’équipage qu’il nous restait à voir. Une femme très intéressante et qui semble connaitre pas mal de choses sur Marine et sa famille, j’ai hâte d’en savoir plus à son sujet. Marine va aussi apprendre à se méfier de l’équipage, il semble garder de nombreux secrets et son oncle encore plus. Elle va devoir s’armer de patience pour pouvoir tout découvrir, mais les embûches vont être nombreuses.

Entre les passages calmes, ceux qui amènent toute une réflexion et ceux qui regorgent d’action, il est rare de s’ennuyer. Les scènes d’actions à bord des divers navires sont très bien décrites et l’on se prend au jeu. Par ailleurs, ces passages sont plus nombreux que dans le premier tome, ce qui permet de donner un nouveau souffle au récit. Les répliques sont soignées, elles sonnent juste et collent aux personnages. Les dialogues sont bien pensés et permettent d’avancer dans le récit ou d’en apprendre plus sur tel ou tel personnages. Cependant, malgré l’annonce d’un traître dans l’Épaulard, j’avoue avoir du mal à savoir qui cela peut-il être. Ils sont tellement « eux-mêmes », rien ne semble en trahir un plus qu’un autre.

Grand retour du capitaine Shark et cela fait plaisir. C’est un enfant très intéressant et un chef plutôt impressionnant pour son âge. Il est toujours aussi drôle et sympathique, j’ai adoré son retour que j’ai jugé bien pensé. Il nous doit toujours des explications, mais il va falloir attendre encore. En effet, son apparition éclair ne permet pas de résoudre quelques mystères à son actif. Toutefois, j’apprécie cette idée de l’auteur. Cela prouve que son univers est riche et complexe et que son intrigue est bien ficelée, les réponses ne sont jamais apportées en un seul bloc, mais bien petit peu par petit peu. Même mieux ! Certains se résolvent, d’autres apparaissent, comme pour Marine, on a l’impression que tout se complexifie au lieu de simplifier et j’aime ce parti pris.

Autre point que j’apprécie, c’est celui de découvrir à travers une lettre, la mère de Marine : la princesse Camélia de Nova Roma, une Archéo. C’est une belle lettre, on ressent bien les pensées de cette femme, son combat et sa tristesse, on se laisse croire qu’elle devait être une femme extraordinaire. Quant à Orca, la vérité finit par éclater, sa maladie et sa vraie nature, je ne m’y attendais pas vraiment, c’est une bonne surprise, mais c’est également bien triste. Je ne spoile rien, mais c’est une belle histoire que j’ai apprécié de suivre.

Quant au restant de l’équipage, ils sont toujours aussi attachants, Lady Blue, le dauphin est adorable. Tige et John sont vraiment épatants, ce qui arrive à John est très fort, j’ai eu un peu peur pour lui pendant quelque temps. Monster est fidèle à lui-même, drôle et sympathique. Little T est tout de même mon préféré, cet androclone semble connaitre pas mal de choses, trop manifestement, je me demande toujours ce qu’il cache.


- Mon avis (Tome 3) -
Une très bonne fin à cette trilogie, c’est un dernier tome qui aurait pu suffire à lui-même s’il ne restait pas des éléments à élucider. L’auteur a prévu une suite, je devrais donc m’y intéresser.

Ce tome réunit de très bons ingrédients pour nous faire passer un bon moment. L’exploration continue de prendre une part importante, cette fois-ci nous découvrons de nouveaux territoires, nous découvrons surtout Nova Roma. Cette cité romaine au sein de laquelle la mère de Marine était princesse, les descriptions sont très belles, tout comme Libertalia, magnifique.

Le Monde bleu est toujours d’actualité, les différentes pièces du puzzle se rassemblent. L’œil bleu, la larme, le Logiciel, les deux Clés, tous ces mythes prennent enfin leur sens, toutes les recherches entreprises par Orca et Camélia portent leur fruit. J’aime le fait d’employer les légendes pour retrouver l’origine des Archéos et des Humanos, nous avons une fois de plus de nombreuses références au monde marin et à Atlantide. Je reste toujours aussi subjuguée par le travail de l’auteur qui mêle légende et histoire maritime pour la transposer dans le monde spatial.

Dans ce tome, Shark est absent physiquement, cependant, des questions le concernant restent encore à être éclaircies. Tout comme cette recherche de l’Histoire des Archéos et des Humanos. Nous avons seulement une partie des réponses, j’ai réellement eu la sensation de faire partie d’une équipe de chercheurs et de partir glaner des indices un peu partout pour tenter de reconstituer l’Histoire. Comme le font nos historiens et archéologues. C’est réellement prenant.

Nous retrouvons, pendant un court moment l’Amiral Destroy, vu dans le premier opus. J’aime beaucoup ce protagoniste et je suis heureuse de le revoir, même si j’aimerais bien en apprendre davantage sur lui. De même que Little T, je continue de penser qu’il cache encore des choses, c’est un androclone très érudit. Toutefois, dans ce flot de mystère, Rose la ridée semble enfin révéler une partie de ses souvenirs et de ses connaissances. Propos qui s’avèrent aussi riches qu’intéressants pour la suite des aventures de nos héros.

Nous connaissons enfin l’identité du traître, mais il ne semble pas être responsable de tout le grabuge de l’Épaulard – j’évite de spoiler. Je ne m’y attendais absolument pas, quelle surprise, c’était bien le dernier auquel j’aurais pensé, et pourtant, une fois devant la vérité, on se rend compte qu’il aurait fallu s’occuper de certains détails pour le deviner avant la révélation. De son côté, Tige et Marine prennent une réellement importance dans ce troisième tome, Marine s’affirme de plus en plus en tant que capitaine. Elle a énormément évolué depuis le premier tome, les événements qu’elle a vécus l’auront marquée.

Grande apparition de Skykiller. Un protagoniste qui fait froid dans le dos, manipulateur, fou et imprévisible. Il est complexe et son histoire est très intéressante. Je suis surprise par ce personnage à l’apparence surprenante et à l’intrigue complexe, on ressent même de la compassion pour lui, pour sa folie et sa colère qui le ronge. Son importance dans le récit m’a énormément étonnée, j’ai apprécié ce rebondissement de la part de l’auteur.

Le style de l’auteur reste le même. Un style simple et fluide, qui rend agréable la lecture. Les descriptions sont bien écrites, on se plonge rapidement dans l’histoire et il est dur d’en décrocher. La réflexion est toujours aussi présente, sur la liberté, l’histoire ou encore l’extermination d’un peuple, ce n’est ni trop peu ni trop moralisateur, ça fait du bien. Les répliques sont soignées, les émotions sont présente et grande nouveauté : des batailles. Les scènes de batailles sont superbes, elles sont bien décrites et emplies d’action.

En somme, c’est une belle trilogie. Elle est bien écrite, elle nous présente une aventure intéressante, une Histoire riche, des protagonistes attachants, des réflexions prenantes et des intrigues haletantes. J’ai apprécié ces trois tomes qui furent un beau voyage dans un univers maritime revisité pour en faire de la science-fiction et qui réunit pirates et exploration, tout ce que j’aime. Elle est idéale pour celles et ceux voulant s’essayer à la science-fiction, par ailleurs, c’est toute la collection Autres mondes de Mango que je vous conseille. En tout cas, j’en lirais d’autres !

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4 comments

  1. Je ne connaissais pas cette trilogie (enfin peut être même quadrilogie du coup ? ^^), mais c'est vrai que le combot pirate/mer et SF me séduit pas mal, pourquoi ne pas lui laisser sa chance ? =)
    Merci pour la découverte ! =)

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    1. Yeah, j'espère que tu auras l'occasion de découvrir cette série ;) C'est vrai que le mélange est très cool !

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  2. Je ne connaissais pas du tout, et la SF et moi c'est compliqué. Contente que tu ais passé un bon moment

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    1. Je te comprends, moi ça me le fait avec la poésie, la bit-lit ou le contemporain/réaliste.

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