AVIS EXPRESS #024 : Le secret du rocher noir (TODD-STANTON) - Un jour d'été (GO) - Une lumière dans la nuit (VOIGT) - Un canard à la mer (MOTUM)

by - 19.5.24




Le secret du rocher noir de Joe TODD-STANTON
Éditions L’Ecole des loisirs – 2018 – 32 pages – 12 €20
Album | Littérature jeunesse | Écologie | Monde maritime et sous-marin | Pêche



Erine est fascinée par la légende du Rocher Noir, un bloc énorme et pointu, accusé par les pêcheurs de détruire tous les bateaux qui s’en approchent ! Mais les histoires qu’on raconte sont-elles vraies ? Pour le découvrir, Erine monte un jour en cachette sur le bateau de sa maman…



Un album jeunesse tout mignon de la part de mon nouvel auteur chouchou, Joe Todd-Stanton ! Après la Comète qui a été un gros coup de cœur, j’avais très envie de poursuivre l’exploration de la bibliographie de ce créateur, chose faite avec Le secret du rocher noir, avec lequel j’ai passé un super moment.

J’aime énormément l’univers choisi par l’auteur, celui du monde marin, dessus ou dessous le niveau de la mer, en nous parlant à la fois de la pêche et de développement durable, d’écologie, de faune et flore marine. Les thèmes abordés sont très chouettes et les messages sont très subtils, j’ai adoré cette légende du rocher noir.

Les apparences sont trompeuses et Erine va apprendre cette leçon de vie en découvrant qu’est-ce qui se cache derrière les légendes, elle va partir explorer les fonds marins bien malgré elle et se retrouver devant la vérité. J’ai passé un chouette moment avec histoire, comme je le disais, c’est subtil et élégant, tendre et poétique, une petite touche d’humour et ce qu’il faut pour nous attendrir.

Le texte est donc super agréable à lire, la mise en page m’a séduite dès les premières double-page, je la trouve originale et moderne. Les illustrations sont super jolies, on a une belle palette de tons bleus, verts, gris sur lesquels viennent se greffer quelques touches de couleur, celles des poissons ou de l’imper d’Erine. C’est vraiment très beau et apaisant à regarder.






Un jour d’été de Heyjin GO
Éditions Maison Eliza – 2019 – 36 pages – 15 €90
Album | Littérature jeunesse | Eté | Ours polaire | Écologie | Monde maritime et sous-marin



Par un jour d’été caniculaire, des ours polaires accablés par la chaleur décident de plonger à l’eau pour se rafraîchir. Un ballet aquatique se forme petit à petit jusqu’à ce que l’un d’entre eux rejoigne quelqu’un qui le salue au fond de l’eau…



Un album jeunesse intéressant, je l’ai pris parce que le titre et la couverture m’interpelait, le contraste entre l’été et l’ours polaire me captivait et je suis ravie d’avoir pu l’emprunter à la médiathèque. Je ressors de ma lecture contente et curieuse de lire d’autres ouvrages de cette maison d’édition et de cette artiste coréenne.

C’est un album jeunesse sympathique, même si j’ai trouvé l’histoire trop simple à mes yeux pour me marquer. Le texte m’a un peu manqué dans ce titre, il y a trop peu de mots – même si j’applaudis la prouesse d’avoir réussi à tenir une histoire avec si peu de mots.

C’est en grande partie à ce qui fait l’atout principal de cet album, ses illustrations. Elles sont élaborées, avec un style très particulier mais qui m’a séduite tout au long de ma lecture. Il y a de très belles compositions – comme si chaque double-page était une illustration à part entière. Les couleurs sont douces et ce qui m’a vraiment passionnée à fond, ce sont les textures employées pour donner de la matière, du relief, de l’énergie à l’eau, aux coraux.

Le design des ours les rendent trop craquants et c’est cet attachement qui rend l’histoire aussi attendrissante qu’amère. Le twist final drôle et percutant, ce qu’il faut pour s’interroger, pour avoir cet impact sur le réchauffement climatique et prendre soin de nos paysages, de nos animaux. C’est donc hyper délicat pour aborder la discussion, sans jugement ou moralisation, ce qui m’a ravi.






Une lumière dans la nuit de Marie VOIGT
Éditions Gautier-Languereau – 2019 – 32 pages – 14 €95
Album Jeunesse | Nuit et Lumière | Amitié humain et animal



Betty adore la magie de la nuit et les soirées passées à lire avant de s’endormir. Dans son livre, l’ours Cosmo a peur du noir. Lorsqu’il apparaît dans sa chambre, elle décide de l’emmener dans une grotte pour lui faire découvrir la beauté de l’obscurité.



La couverture m’a de suite attirée, forcément, de belles couleurs pour marquer la nuit avec la forte présence de lumière, cet ours absolument trop trognon, le petit renard en quatrième de couverture et ce résumé qui sentait bon l’exploration nocturne, les histoires du soir, l’amitié et la fantaisie. Je l’ai emprunté à la médiathèque et je ne le regrette pas, c’était une très bonne lecture.

J’ai adoré l’histoire qui nous fait vivre un voyage merveilleux dans le monde des rêves, de la nuit et des histoires du soir. Nous avons une héroïne, Betty, qui aime l’aventure et l’exploration. Elle est hyper attachante, courageuse et aimable. J’ai apprécié son amitié avec l’ours de son livre préféré, Cosmo. Ce dernier est plus prudent et a peur du noir.

De leur amitié va naître une très belle histoire autour de la peur de la nuit/du noir, de courage d’affronter ce qui nous fait peur en compagnie de personnes de confiance. J’ai sincèrement adoré les messages et thématiques abordés par Marie Voigt. C’était doux et délicat, le texte était plein de fantaisie et de poésie, c’était lumineux et touchant. J’ai vécu un voyage onirique et tendre.

Les illustrations participent beaucoup à cet aspect doux et réconfortant, à ce côté émerveillement et magique. Je suis absolument fan du rendu et de la patte graphique. Le coup de crayon est visible, on a l’impression d’avoir du pastel et du crayon de couleur, j’adore les textures employées pour donner de la vie aux personnages, aux décors, aux animaux et végétaux. Les protagonistes sont expressifs, le traitement de la nuit, des lumières et de l’eau m’ont fascinée. Les formes sont simples, la maquette rend la lecture agréable, et les couleurs sont magnifiques.






Un canard à la mer – La véritable histoire d’un jouet en plastique de Markus MOTUM
Éditions Delachaux et Niestlé Jeunesse – 2021 – 32 pages – 13 €50
Album Jeunesse | Ecologie et environnement | Mers et océans | Déchets et tri/recyclage | Jouet



Lorsqu’un conteneur rempli de jouets se déverse, par accident, dans l’océan, c’est une aventure riche de péripéties qui commence pour notre canard en plastique. Ballotté à travers les océans, emporté par les courants, il parcourt des milliers de kilomètres. Au fil de son voyage, ce héros solitaire fait la rencontre d’animaux fascinants, mais aussi des nombreux déchets qui mettent en danger la vie marine et la planète en général. Saura-t-il retrouver le chemin de la terre ferme et jusqu’où le mènera son périple ?



Lui, dès que j’ai vu ce canard sur la couverture, j’ai craqué. Je ne connaissais pas l’existence de cet album, mais je suis très contente de l’avoir emprunté à la médiathèque. Parce qu’il est passionnant, drôle et touchant, qu’il fait passer de bons messages avec un brin de fantaisie et de sensibilité. Je suis donc très curieuse de savoir si Markus Motum a réalisé d’autres albums et la maison d’édition a sorti d’autres œuvres dans cette collection jeunesse.

L’histoire est complètement incroyable et pourtant, elle est partie d’un fait réel. Celle d’un conteneur de janvier 1992 perdu dans l’océan avec des jouets en plastique qu’un scientifique, Curtis Ebbesmeyer a étudié. Il n’était pas seul dans ce projet et tous ces chercheurs ont demandé à des gens de signaler la présence de ces jouets sur les plages pour ainsi cartographier et comprendre les courants océaniques dans le monde.

Je trouve cette histoire fascinante et le petit canard qui nous conte son voyage en a bien conscience. Depuis sa création, il nous raconte tout ce qu’il a vu et vécu dans les océans qu’il aura côtoyés. J’ai trouvé que la narration était un bon mélange entre fiction et documentaire, c’était simple et agréable à lire, lisible. C’est un récit qui nous transporte au cœur de l’eau, auprès des poissons et des tortues, entre les algues et les coraux pour mieux montrer aux enfants la présence des plastiques et autres objets polluants l’espace maritime.

Alors oui, la narration à la première personne du singulier et cet aspect documentaire ne plaira peut-être pas à tout le monde. Néanmoins, je trouve la forme intelligente, le fond bien pensé et c’est très bien écrit. Mine de rien, je me suis très vite attachée à cet adorable petit canard qui voit les dégâts que la pollution engendre, qui se retrouve seul et perdu, chahuté par les courants. C’était un bel album, avec une fin très poétique et touchante, une petite dose d’humour qui apporte de la lumière et de l’espoir. Les pages annexes en fin de livre pour expliquer des notions scientifiques et écologiques sont accessibles et intéressantes.

Enfin, les illustrations sont splendides. J’aime énormément le travail des textures de l’eau et comment Markus Motum a marqué la différence entre la surface et l’espace sous l’océan. Les décors sont très chouettes, j’adore le design des petits canards, ils sont trop mignons. Le rendu de l’eau et celui du ciel sont fantastiques à admirer, la faune et la flore sous-marine sont soignés. Les formes sont simples et efficaces, car tout est identifiable au premier abord. Les couleurs sont très belles aussi, avec de chouettes nuances de bleus où le jaune du personnage principal vient ressortir.




Crédits images :
Livraddict * Flaticon * Canva * Unsplash

Patreon - Tipeee. Merci 

You May Also Like

3 comments

  1. J'adore la couverture de Une lumière dans la nuit et l'illustration que tu as mises en photo ! J'aime bien le style plus doux aussi de Un jour d’été, et j'aime l'idée de son récit écologique. Dommage cependant pour le manque de texte mais apparemment les illustrations ont su combler cette faille. 😉

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui, Une lumière dans la nuit est doudou et tout mignon, c'était super agréable de se plonger dedans. Un jour d'été, c'est vraiment très intéressant d'un point de vu technique et artistique, le message est top également avec une pointe de malice. C'était la première fois que je lisais un album coréen, peut-être que c'est là une manière de penser/faire des albums jeunesse. Là, j'ai récemment lu un album jeunesse qui vient du japon, et là aussi, c'est une manière totalement différente de construire l'histoire, de faire des illustrations. Donc je pense que c'est aussi une habitude à prendre de comprendre les albums jeunesse selon le pays d'origine.

      Supprimer
    2. C'est vrai, la manière de construire un récit doit être différent d'un pays, d'une culture à l'autre. 🙂

      Supprimer