Tome 14 de la série Arsène Lupin

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Le livre de poche – 2006 – 350 pages

Avertissement : [meurtres et tentatives de meurtres, violences physiques et psychologiques]

Un tome absolument fascinant, glaçant et tellement prenant. En le refermant, ça m’a donné hyper envie de découvrir l’autre opus sur la Cagliostro. Ce tome a une atmosphère très pesante, avec des passages très horribles et sombres, cela donne une autre facette d’Arsène Lupin, une dimension plus humaine à ce personnage et surtout, ce tome permet de découvrir les premières heures de Lupin. C’est donc un tome clé pour la saga.

La première aventure d’Arsène Lupin, elle envoie du lourd. C’est une aventure parfaite pour frissonner, avoir son lot d’enquêtes et de mystères, à base de romance et de chasse au trésor, avec des vieilles histoires et une société secrète. C’est l’Aventure par excellence, celle qui possède un panel large d’émotions, de rebondissements et son final en apothéose. J’ai été totalement prise par l’intrigue qui se veut complète, bien pensée et maîtrisée, palpitante dans son rythme et entraînante face à ce duel incroyable entre Lupin et la Cagliostro.

Le personnage même de la Cagliostro en impose. J’ai détesté cette femme dès le départ, mais c’est une femme mystérieuse, avec une facette douce et sensible, sensuelle et complexe et cette part d’ombre terrifiante, une présence oppressante, une poigne de fer et un esprit brillant. C’est un être humain qu’il est plaisant de découvrir page après page, d’en voir les failles et la grandeur, de la voir à travers les yeux amoureux de Lupin, puis de la voir telle qu’elle est véritablement. Elle m’a souvent fait penser à une Cersei Lannister, à une Milady de Winter.

Arsène Lupin est certes très jeune, inexpérimenté et trop sûr de lui, très bavard, il n’a pas l’assurance et le contrôle que je lui connais, mais l’esprit demeure vif et sa débrouillardise reste intacte. J’ai beaucoup aimé découvrir l’enfance et l’adolescence du héros, de voir ses premiers pas en tant qu’Arsène Lupin, de découvrir un très gros secret le concernant. C’est un personnage auquel il est facile de s’attacher, même si on ne peut que détester certaines choses, comme cette chère Clarisse qu’il aimait tant et qu’il abandonne au profit de la Cagliostro.

L’écriture de Maurice Leblanc est toujours aussi prenante à lire, je me régale en parcourant les descriptions, en lisant les dialogues, surtout qu’il y a dans cette histoire une tension dramatique intense, des phases vraiment fortes du point de vue des émotions. Tout est soigné, dépeint avec justesse, tout est fait pour savoir jusqu’où la façade va tenir, jusqu’où les apparences que se donne la Cagliostro vont tenir, jusqu’où Arsène Lupin se fera avoir, jusqu’où les deux amants vont aller dans ce tandem / duel.

Les autres personnages sont intéressants, ont leur importance dans l’histoire, même s’ils demeurent très secondaires par rapport au duo principal. J’ai beaucoup d’affection pour Clarisse, j’ai détesté chaque membre de la société secrète, en particulier son grand chef Beaumagnan qui avait pour moi des allures de Claude Frollo dans le Bossu de Notre-Dame (Disney). Le livre aborde des sujets qui m’ont passionnée, comme le fanatisme, l’amour, les choix que l’on fait pour obtenir ce que l’on veut et les conséquences de ces choix, le statut social et la place de l’argent, la femme de pouvoir, les manipulations psychologiques… Il y a tout un tas de sujets bien développés à travers Arsène Lupin et la Cagliostro.